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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 08:59

                                                                     

MARE NOSTRUM-copie-1

 

 Au Liban, une plaine devenue usine maraîchère Dans les champs de la Bekaa

lebanon-map---bekaa.gif

http://www.monde-diplomatique.fr/2010/09/GARCON/19645

 

 

Attirés par de meilleurs salaires, des travailleurs syriens franchissent la montagne frontalière pour s’établir dans la plaine libanaise de la Bekaa. Ils y vivent dans des campements précaires et s’échinent en famille à la récolte des fruits et légumes. Leur séjour peut durer quelques mois ou plusieurs années…

Par Lucile Garçon et Rami Zurayk

Comme tous les matins, à peine le jour pointe-t-il derrière les monts de l’Anti-Liban que les klaxons donnent, dans les campements de fortune qui jalonnent la plaine de la Bekaa, le signal du départ au travail. Aussitôt, hommes, femmes et enfants quittent leurs tentes pour grimper dans les pick-up, avec dans un sac du pain, du fromage et des pommes de terre bouillies. Ils superposent plusieurs couches de vêtements sous leur longue robe usée et se coiffent d’un keffieh — la tenue traditionnelle des fellahs comme des bédouins, dans la Bekaa comme dans tout le Levant. Mais, tout en vivant eux aussi de la terre, ils appartiennent à un type nouveau de travailleurs et de nomades.

La plaine alluviale intramontagnarde de la Bekaa — plus de 40 % du territoire libanais —, désignée dès l’Antiquité comme terre céréalière, produit à présent pour l’essentiel des fruits et des légumes. L’Etat n’a pas élaboré de politique spécifique en matière agricole, il cherche avant tout à développer un secteur capitaliste attirant les investissements et axé sur les exportations, notamment vers la Jordanie et dans les pays du Golfe. Cette stratégie a amené à réserver de larges espaces aux productions maraîchères et à intensifier les pratiques agricoles. Les cultures n’obéissent plus guère au rythme des saisons : les tomates poussent sous serre été comme hiver. Et, depuis les années 1980, l’arrivée du printemps entraîne l’éclosion de tentes dont les toiles ne se composent pas de peaux, mais de sacs de jute cousus... ou de bâches en plastique qui, récupérées sur des panneaux publicitaires, mêlent logos de torréfacteurs et slogans de marques de vêtements. En quelques générations, les Syriens ont pris l’habitude de franchir l’Anti-Liban pour séjourner dans la Bekaa. Mais, s’ils cherchaient auparavant à y faire paître des troupeaux, la transhumance ne régit plus désormais les mouvements de population : dans un système économique profondément monétarisé et pris au jeu de la concurrence internationale, c’est le besoin d’argent de nombreux individus et le souci de compétitivité des entreprises qui président aux migrations.

La logique des « avantages comparatifs » qui incita naguère les Etats-Unis et l’Europe à délocaliser leur industrie textile en Asie pousse certains agriculteurs à importer de la main-d’œuvre de pays pauvres en capital, mais pourvus de bras (1). Entre la Syrie et le Liban, les règles du commerce international fonctionnent sans obstacles (2) : leur proximité et l’extraordinaire perméabilité de leur frontière, une création coloniale artificielle des années 1920, facilitent beaucoup la circulation de travailleurs peu coûteux. Les filières agroalimentaires viennent puiser dans les réserves que constituent les camps. Comme en Europe où « le salaire horaire minimum légal est, pour des étrangers, un salaire maximum (3) », la rémunération que peut toucher un ouvrier agricole au Liban apparaît, vue de Syrie, très attractive. Dans la Bekaa, la journée de travail payée au prix plancher vaut déjà quatre fois plus qu’à Raqqa (4). Arrivant en famille, les Syriens se rassemblent dans des campements de plusieurs centaines de personnes. Certains y demeurent quelques mois par an, d’autres des années — le temps d’accumuler la somme permettant de fonder un foyer, de créer une entreprise, d’acheter des terres agricoles ou d’assurer les besoins familiaux pendant que les fils effectuent leur service militaire de vingt-quatre mois.

Ces Syriens sont le plus souvent employés comme ouvriers sans qualification ; et si, dans l’agroalimentaire, les travaux varient selon les jours, les tâches se ressemblent fort : qu’il soit question de raisin, d’olives ou de concombres, on se penche pour cueillir ou pour ramasser. Les gestes ne varient pas plus qu’à l’usine : décharger le camion, mettre en conserve, emballer dans des cartons, charger le camion. Au printemps comme à l’automne, on met les mêmes gants de caoutchouc pour arracher les pois ou nettoyer les oignons, et on porte un keffieh pour se protéger des pesticides et du soleil. Naïfa, ouvrière de 52 ans, déplore la monotonie de journées où nul n’a plus le cœur à l’ouvrage : « Il y a plein de chants qui accompagnent les récoltes, mais je vois mal quelqu’un les entonner maintenant. » Les variétés diffusées par la télévision et enregistrées sur les téléphones portables ont supplanté le répertoire traditionnel.

Dès qu’un agriculteur appelle pour réclamer de la main-d’œuvre sur ses trois hectares, le chawish prend soixante-dix personnes sur le plateau du pick-up : l’agriculteur a loué deux tracteurs, le propriétaire a fait venir ses camions, lui fournit les travailleurs. Pour la plupart syriens, les chawish sont les intermédiaires incontournables sur le marché du travail, lorsque les récoltes exigent une mobilisation nombreuse ou très rapide. Nul besoin de papiers pour obtenir un tel titre : un véhicule et un téléphone portable ayant en mémoire les contacts de propriétaires suffisent. Le chawish garantit aux ouvriers des lieux de travail et de vie ; aux employeurs, une rentabilité intéressante, par la prise en charge des éventuels frais d’accident et la mise en œuvre des bonnes cadences. M. Abou Tamer, chawish depuis une quinzaine d’années, garantit une efficacité maximale grâce à la stricte répartition des tâches. Aux femmes, la récolte proprement dite : elles avancent dans les sillons tracés par les tracteurs pour remplir de pommes de terre leur robe nouée en forme de balluchon ; aux hommes, le contrôle : ils veillent à ce qu’elles ne perdent pas une minute ni un légume. De même pour les enfants : les filles entassent les produits dans des sacs de plastique que les garçons, en passant dans les rangs avec bobine de fil et aiguille à la ceinture, fermeront par quelques points de couture.

Charger une tonne de pommes
de terre pour 1 dollar

Certains employeurs qui recrutent sans recourir à un chawish comptent sur le travail aux pièces pour améliorer la productivité. S’agissant des amandes, ils paient au cageot. Dans les usines de conditionnement ou les hangars réfrigérants dont les stocks seront exportés vers la Jordanie et le Golfe, les ouvriers sont rémunérés au volume de marchandises chargées sur les camions. Chez M. Ali Fayyad Tarchichi, fameux marchand de patates de la Bekaa, une tonne vaut 1 dollar.

Dans le tabac, le salaire se calcule en colliers de feuilles séchées. Après les heures consacrées à déshabiller les plants, les ouvriers emportent les feuilles dans des caisses, les enfilent et les font sécher chez eux. Puis, le repas terminé et en attendant la venue du propriétaire, toute la famille est mise à contribution. A Tarayya, un père encourage son plus jeune enfant, âgé de 5 ans, en monnayant ses baisers ; et il récompense l’adresse des aînés par une pièce qu’ils échangeront à l’épicerie contre un sachet de chips.

Les gains excèdent rarement 8 000 livres libanaises (LBP), soit 4 euros, pour des journées de dix heures, avec comme seule pause — non rémunérée — un déjeuner d’une demi-heure. En effet, sur les 10 000 LBP environ que paient par personne les agriculteurs de la Bekaa — soit déjà moins qu’ailleurs (25 000 LBP en moyenne dans le sud du Liban), les chawish prélèvent une commission de 1 500 à 2 000 LBP. Certains ouvriers ne touchent rien : ils épongent une dette individuelle ou familiale contractée auprès de l’intermédiaire. Ainsi Raed et les siens remboursent-ils par des mois de labeur l’opération de la mère, l’année dernière à l’hôpital de Damas : 1 million et demi de livres syriennes (16 500 euros) pour une hernie discale. En attendant d’avoir rendu les sommes empruntées, et une fois épuisées leurs réserves apportées de Syrie, ces ouvriers vivent à crédit chez les épiciers locaux.

Lorsque, vers 15 ou 16 heures, la journée de travail du warsheh (l’équipe de travail) touche à sa fin et que les garçons bouclent les derniers sacs, les femmes sont autorisées à glaner les pommes de terre mal calibrées, abîmées ou hachées par les tracteurs. Dès le retour au camp, on les met à cuire dans un feu, allumé avec les vieilles chaussures et bouteilles de yaourt vides trouvées au bord de la route, faute de bois à ramasser aux alentours. Ensuite, on fait bouillir l’eau — s’il y en a — pour la douche et la lessive. Les habitants versent un tribut annuel au chawish, qui règle le loyer au propriétaire du terrain, achète le mazout pour le groupe électrogène et assure l’approvisionnement en eau.

A Hillaniyeh, où n’existe aucun puits, il ne remplit pas toujours le réservoir qui trône au milieu du camp, et, comme il est parti en Syrie le mois dernier, les travailleurs se lâchent : « Il a les moyens de se payer des allers-retours, ça se voit, non ? » Sa supériorité hiérarchique se mesure tant à son tour de taille qu’à la décoration kitsch et à l’équipement en chaîne hi-fi, télévision satellite et narguilés de sa tente. Fawaz et ses frères, qui ne peuvent s’offrir un voyage à 40 dollars (30 euros), gardent cette dernière en son absence.

Les autres tentes ne comprennent que deux pièces sans fenêtre, isolées du sol par des nattes en nylon sur une surface atteignant difficilement les vingt mètres carrés. A l’extérieur, de vieux tapis masquent les sanitaires — une étroite cabine dont on déplace le morceau de faïence au-dessus d’un nouveau trou quand l’ancien déborde. Des cadavres de bêtes sont parfois laissés plusieurs jours entre les tentes, qui voisinent avec les décharges à ciel ouvert. A la précarité du logement s’ajoute une surpopulation propice aux tensions. Les familles déjà nombreuses grossissent au rythme des nouveaux arrivants, et une vingtaine de personnes cohabitent sous la même tente — autant dire que le retour du printemps enterre tout désir d’intimité. En rien conformes aux normes minimales fixées par les Nations unies (5), les conditions de vie se révèlent déplorables en général, même si la débrouillardise améliore le quotidien ici ou là.

Havra, qui vit à Ali Nahri depuis 1984, présente le camp comme un petit paradis : « On ne manque de rien ici ! » Deux magasins importent de Syrie les produits de base à moindre prix. « On est pauvres », mais on élève des chèvres, des poulets ; et, à condition de s’entendre avec les agriculteurs, on peut après les récoltes faire pâturer des moutons ou cueillir des champignons dans les champs. On se coiffe dans un rétroviseur cassé et on mange sur un seau d’engrais posé à l’envers, mais « vous connaissez beaucoup de gens, vous, qui boivent un café au lait de chèvre le matin ? ». Dans la plupart des camps, l’alimentation demeure toutefois basée sur le pain — à Taïbé, le chawish compte quatre sacs par jour pour une famille de dix — et sur les pommes de terre (mechouyeh), cuisinées avec des oignons en batata maslouqa ou encore en soupe de kishk ; on en mange même au petit déjeuner.

Classé par le Bureau international du travail (BIT) parmi les « 3D jobs », le métier d’ouvrier agricole est en effet « dégoûtant, dégradant et dangereux ». La visite d’un camp comprend inévitablement un détour par la tente de celui dont le pied a été coupé par un tracteur ou de celle dont l’épaule a été arrachée par un gyrobroyeur. Autre risque majeur : l’exposition sans protection adéquate à des produits chimiques toxiques, qui provoquent maladies de peau ou problèmes respiratoires. Les postures inconfortables imposées par la récolte engendrent aussi des troubles musculo-squelettiques (TMS), en particulier chez les femmes, puisqu’elles sont le plus souvent courbées, accroupies ou agenouillées. Beaucoup souffrent de douleurs dans le dos et les genoux, ou de tendinites dans les mains dues au geste répété de la cueillette (6). Par ailleurs, les congés n’existent pas : si la période du ramadan autorise quelque assouplissement dans l’emploi du temps, le calendrier agricole moderne ignore les jours de fête. Même au moment de l’Aïd (fête musulmane), le propriétaire de champs de tabac quitte ses invités pour conduire au travail les enfants d’Abou Hussein, qui réside à Tarayya depuis une vingtaine d’années.

Certains hommes envisagent de partir, qui à Beyrouth, qui à Chypre, pour être embauchés dans le bâtiment ou dans un autre secteur ; tous les autres caressent l’ambition de quitter les champs pour devenir eux-mêmes chawish ou marchands. Depuis deux ans, Ali paie un loyer supplémentaire pour stocker dans une tente des pommes de terre négociées à bas prix durant la récolte. Avec deux associés, il commercialise les patates de petit calibre sous forme de semences quand les cours sont au plus haut, et envoie hors saison les femmes vendre les plus grosses au bord de la route. Malgré des résultats jusqu’ici négatifs, il ne désespère pas de réussir bientôt en affaires.

Un contexte géopolitique qui
suscite un discours hostile

Le degré d’industrialisation de la Bekaa semble dérisoire par rapport à celui d’autres régions agricoles dans le monde ; de même que son niveau de productivité, sans commune mesure avec les rendements de la plaine andalouse (où trois millions de tonnes de fruits et légumes sortent chaque année des serres installées sur trente-deux mille hectares pour le compte d’entreprises multinationales, contre à peine un million de tonnes pour cent trois mille hectares de surface agricole utile dans la Bekaa). La situation de ses ouvriers n’y est pas pour autant plus enviable : non seulement ils subissent les mêmes formes de violence que les travailleurs roumains en Grèce, ouïgours dans les champs de coton de Chine ou africains en Italie, mais ils sont en outre victimes d’une haine exacerbée par un contexte géopolitique sensible. Au discours raciste des gens qui, tout en répugnant à les employer de crainte qu’ils ne « changent le visage du Liban », s’y résolvent parce que « les Syriens, c’est pas cher », s’ajoute une hostilité particulière. Depuis le retrait des troupes de Damas en 2005, ils sont visés par des attentats à répétition au Liban ; le dernier a été perpétré contre un bus de voyageurs à Deir El-Ahmar, en décembre 2009.

Lucile Garçon et Rami Zurayk.

Lucile Garçon

Ingénieure de recherche en agriculture et développement durable.

Rami Zurayk

Professeur et doyen associé de la faculté d’agriculture et de science alimentaire de l’Université américaine de Beyrouth (AUB).


(1) Les Palestiniens réfugiés au Liban, qui vivent pour la plupart sur la côte méditerranéenne, ne sont que quelques milliers à travailler dans l’agriculture.

(2) Cf. John Chalcraft, The Invisible Cage : Syrian Migrant Workers in Lebanon, Stanford University Press, 2008, p. 21.

(3) Jean-Pierre Berlan, « Agricultures et migrations », Revue européenne des migrations internationales, n° 3, Poitiers, 1986, p. 9-32.

(4) Ville située dans la vallée de l’Euphrate et région administrative, d’où viennent de nombreux ouvriers agricoles. En Syrie, leur paie serait en moyenne de 75 livres syriennes, soit 1,25 euro par jour... et moins que le salaire moyen d’un ouvrier non qualifié dans n’importe quel autre secteur.

(5) A titre de comparaison, d’après le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, ceux-ci doivent disposer de trente mètres carrés autour du lieu de vie et de trois mètres carrés et demi par personne ; d’une latrine pour vingt personnes et de points d’approvisionnement en eau potable à cent cinquante mètres maximum de leur habitation.

(6) Cf. Rima Habib et Fadi Fathallah, « Migrant women agricultural workers in Lebanon. A health perspective », Migration and Urbanization Workshop, American University of Beirut, 2009.

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 08:53

                                                                  MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

Il manifesto ITALIE : Le bouffon va à la guerre

Berlusconi ? Leader faible d'un pays en déclin, un clown offensif.

 

par Manlio Dinucci

 

Berlusconi ? Leader faible d’un pays en déclin, un clown offensif. Ce qu’écrit l’ex-ambassadeur états-unien : il dira oui à toute requête, en particulier militaires.




Un leader faible et incapable, qui a offensé son pays et créé des difficultés aux alliés européens. Le portrait de Silvio Berlusconi, fait par Ronald Spogli, ex-ambassadeur états-unien en Italie, dans ses rapports à Barak Obama et Hillary Clinton, diffusés par Wikileaks, ne pouvait être plus impitoyable. Le leader italien y est décrit comme un homme qui dirige avec de « fréquentes gaffes » et avec « un choix pauvre de mots », un homme politique qui, écrit Spogli, « est devenu le symbole d’une incapacité et d’une inefficacité des gouvernements italiens pour affronter les problèmes du pays ».  Mais aussi, et c’est l’aspect qui, cyniquement, intéresse le plus Washington,  un  allié fidèle, à qui on peut tout demander, d’un plus grand engagement militaire en Afghanistan à la possibilité d’avoir carte blanche en ce qui concerne les bases militaires états-unienne sur notre territoire. Et, pour ça justement, un homme à défendre.

Que l’Italie soit, « une plate-forme stratégique unique pour les troupes états-uniennes », nous le savions déjà avant que ne le disent les câbles de l’ambassade Usa à Rome, filtrés à travers Wikileaks, dont La Repubblica et L’Espresso ont rapporté hier certains passages. Les données officielles du dernier inventaire des bases militaires (Base Structure Report 2010), publié par le département d’Etat états-unien de la défense, le confirment : en Italie, le Pentagone possède 1408 édifices et en a en location ou en concession 881 autres, pour une superficie totale de plus d’un million et demi de mètres carrés.  Ils sont distribués en 41 sites principaux, auxquels s’ajoutent quelques autres, mineurs, portant le total à environ 70 sites.

Comme nous l’avons déjà écrit dans il manifesto, les sites des forces armées états-uniennes en Italie, bien qu’étant moins nombreux qu’en Allemagne, sont en train de prendre une importance croissante dans le « ralliement » stratégique effectué par le Pentagone, qui redéploie ses forces depuis l’Europe centrale et septentrionale vers celle du sud et orientale : pour les projeter plus efficacement au Moyen-Orient,  Europe orientale et Afrique.  Ceci est confirmé par les câbles de l’ambassade Usa : le déploiement en Italie permet aux forces états-uniennes de « rejoindre facilement les zones turbulentes du Moyen-Orient, de l’Europe orientale et de l’Afrique ». Grâce à quoi, l’Italie est « devenue la base du plus important dispositif militaire déployé hors des Etats-Unis. Et avec AfriCom elle sera un partenaire plus significatif encore de notre déployé hors des Etats-Unis. Et avec AfriCom elle sera un partenaire plus significatif encore de notre projection de force ».

Dans ce cadre, la 173ème brigade, basée à Vicence, a été tansformée en escadrille de combat formée par davantage de bataillons, en potentialisant son rôle d’unique « force de riposte rapide » aérotransportée du Commandement européen des Etats-Unis.  D’où la décision, approuvée par le gouvernement Prodi, de créer une autre base états-unienne à Vicence, dans la zone de l’aéroport Dal Molin. A Vicence encore,  a été installé le US Army Africa (Armée états-unienne pour l’Afrique), qui transforme la Force tactique dans le Sud de l'Europe en composante terrestre du Commandement Africa (AfriCom). En même temps, a été potentialisée la base d’Aviano, une des principales bases des Forces aériennes USA en Europe. A Aviano a été déployé le 31st Fighter Wing, l’unique escadron de chasseurs-bombardiers états-unien au sud des Alpes, composé de deux escadrilles de F-16.  Il dispose aussi de bombes nucléaires, déposées à Aviano et à Ghedi Torre.

Dans cette potentialisation, s’est développé le rôle de Camp Darby, la base logistique qui approvisionne les forces terrestres et aériennes états-uniennes dans la zone méditerranéenne, moyen-orientale, africaine et au-delà. C’est l’unique site de l’armée Usa dans lequel le matériel entreposé (chars d’assaut etc.) est relié avec les munitions : dans ses 125 bunkers se trouve l’intégralité de l’équipement de deux bataillons de cuirassés et de deux d’infanterie mécanisée. Y sont aussi stockées d’énormes quantités de bombes et de missiles pour avions, avec des « kits de montage » pour construire rapidement des aéroports dans des zones de guerre.  Ces matériels, et d’autres, de guerre peuvent être rapidement envoyés en zone d’opération à travers le port de Livourne et l’aéroport de Pise. A Camp Darby -confirment les câbles de l’ambassade Us- sont aussi stockées les cluster bombes (bombes à fragmentation qui projettent chacune des centaines de sous-munitions). Formellement, les autorités Usa ont demandé au sous-secrétaire Gianni Letta si ceci était un problème, étant donné que l'Italie a souscrit (mais pas ratifié) le traité pour la mise au ban de ces armes.  Et Letta a assuré que le gouvernement n’interviendra pas sur ce problème.

Même situation à Naples, où siège le commandement des forces navales Usa en Europe, qui comprennent la Sixième Flotte, auquel s’est adjoint celui des forces navales AfriCom. Les autorités états-uniennes –d’après les câbles- ont demandé que la nouvelle caserne pour le personnel de la Sixième Flotte, construite à Gricignano d’Aversa (Caserta), jouisse de l’extraterritorialité. Ceci est contraire à la Constitution italienne. Le ministre de la défense La Russa a cependant proposé de contourner l’obstacle, en stipulant un  pacte bilatéral qui garantisse une autonomie complète aux militaires états-uniens en matière de sécurité et de surveillance.

Avec l’accord aussi bien du gouvernement Prodi que de celui de Berlusconi, le Pentagone a aussi potentialisé ces dernières années la base aéronavale de Sigonella (en Sicile), où se trouve un des deux centres d’approvisionnement de l’US Navy hors du territoire états-unien : base d’où opère une force spéciale Usa pour des missions secrètes en Afrique et d’où partent les vols secrets des Global Hawks.  Dans cette même base se trouve une des trois stations terrestres du réseau de communications satellitaires GBS de la US Air Force. A Niscemi, non loin de là, où sont déjà en fonction 41 antennes du centre de transmission de Sigonella, seront installées trois grandes paraboles satellitaires du Muos (Mobil User Obejctive System), le système de télécommunications satellitaires de nouvelle génération de l’US Navy.  Mais -nous confirment les câbles- la population y est opposée, craignant des troubles pour la santé, et Letta et La Russa n’arrivent pas à dépasser ces résistances.


 Les câblogrammes de l’ambassade Usa confirment donc que le gouvernement Berlusconi a approuvé toutes les requêtes états-uniennes, y compris celle d’une plus grande participation à la guerre en Afghanistan : il a même envoyé plus de troupes que n’en réclamait le Pentagone et a ôté toute limite à leur emploi dans les combats. On peut donc déduire que, sur d’autres questions pour le moment non émergées des câbles, le gouvernement gardera la même attitude conciliante, dont l’on doit à la vérité de reconnaître qu’elle a aussi caractérisé les gouvernements D’Alema et Prodi.

Parmi ces questions il y en a deux de particulière importance : la possibilité - émergée du rapport états-unien U.S. non-strategic nuclear weapons in Europe : a fundamental Nato debate à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN- que les armes nucléaires états-uniennes en Europe soient à l’avenir concentrées à Aviano ; la possibilité que la décision de construire à l’aéroport de Pise le Hub aérien national des forces armées (italiennes, ndt) ait été prise sous la pression du Pentagone, qui a besoin de potentialiser l’envoi de matériels de guerre depuis Camp Darby vers divers théâtres d’opérations, hypothèse confirmée par le rapport à la Commission Défense de la Chambre des députés, dans lequel on affirme que « la structure, une fois réalisée,  pourra être mise à disposition de l’OTAN en cas de crises internationales ».

Devrons-nous attendre d’autres dossiers de Wikileaks pour en avoir confirmation ?

 

Edition de samedi 19 février 2011 de il manifesto

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 08:39

Un sondage exclusif de l’Humanité-Dimanche: les français au bord de la révolte

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L’Humanité-Dimanche paraissant le jeudi 17 février publie en exclusivité les résultats d’un sondage qui va faire évènement après les révolutions populaires qui viennent de se dérouler en Tunisie et en Egypte.

Cette étude menée par l’institut Louis Harris indique notamment que les français, eux aussi, sont prêts à se révolter de façon majoritaire !

Les raisons de cette colère sont la situation de l’emploi, le coût des dépenses de santé, la dégradation du pouvoir d’achat, les scandales d’Etat à répétition.

Prenez connaissance des chiffres et des motivations de la population interrogée, faite découvrir autour de vous ce numéro exceptionnel de l’Humanité-Dimanche.

En vente chez votre marchand de journaux.

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 08:33

                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

SAIF AL ISLAM KADHAFI :

NOUS NOUS BATTRONS JUSQU’AU BOUT

TRADUISEZ :

LE GENOCIDE DU PEUPLE DE LIBYE SE POURSUIVRA JUSQU’AU BOUT

Ce ne sont pas le gaz lacrymogène, ni les balles en caoutchouc ou encore les trombes d'eau qu’ils lancent sur les manifestants pacifiques, mais des balles réelles de gros calibres, des roquettes, des rafales de mitraillettes et pour boucler des obus tirés par les chars.

La Libye témoigne en ce moment du génocide de ses filles et fils démunis de la moindre arme de défense, leurs poitrines pulvérisées par les armes lourdes.

DERNIER BILAN :

PLUS DE 800 MORTS ET DES MILLIERS DE BLESSES

LES HOPITAUX DEBORDES OU DEMUNIS DE MOYENS



Et que fait Ban Ki-Moon ?

Que fait l’Europe ?

Que fait le grand démocrate Obama ?

Où sont-ils, ces grands défenseurs des Droits de l’homme ?

Qu’attendent-ils ?
 
                                  site: Liban Résistance
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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 08:29

                                                                MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

 

Déclaration du Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme

Solidarité avec le combat du peuple bahreïni contre la monarchie

Les communistes algériens expriment leur solidarité avec la population de Bahreïn qui se soulève contre la monarchie à la botte de l’impérialisme américain et européen.

Le régime monarchique soutenu à bourse déliée par les puissances impérialistes a réagi violemment pour disperser les manifestants pacifiques regroupés sur la Place de la Perle. De nombreux morts et des dizaines de blessés sont à déplorer.

Obama et les responsables de l’Union européenne font mine de s’inquiéter de la situation. Ils affirment qu’ils sont « contre l’usage de la violence » pour réprimer les manifestants. Mais ils tiennent un double langage. En public ils prétendent qu’ils sont pour le dialogue. Ils ne peuvent évidemment continuer à manifester ouvertement leur appui à cette monarchie.

Dans les faits ils encouragent le régime monarchique à réprimer le soulèvement en attendant de trouver d’autres moyens de rechange pour sauver leur système de quadrillage et de domination dans la région. Ils laissent le soin à leurs autres marionnettes dans la région pour accomplir à leur place cette sale besogne.

Dans ce but, les monarchies du Golfe ont convoqué de toute urgence le Conseil de coopération du Golfe (qui regroupe Bahreïn, l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, Oman, le Qatar et le Koweït). Pour montrer qu’elle est capable de venir à bout toute seule de ce soulèvement, cette sainte-alliance réactionnaire a déclaré son rejet des « ingérences extérieures » ! Elle a décidé de soutenir la monarchie de Bahreïn sur tous les plans, y compris sur celui de la défense. Il y a tout lieu de craindre une répression féroce à »huis clos« , d’autant que les médias des États impérialistes insistent lourdement sur le conflit confessionnel sunnites-chiites et suggèrent »la main de l’Iran" pour légitimer cette répression.

Bahreïn est une place forte de l’impérialisme dans la région. Ce pays a été transformé en siège du quartier général de la 5e flotte américaine pour tenir en respect tous les peuples de la région et s’il le faut réduire en cendres sous une pluie de missiles tout peuple qui désirerait rompre avec le système de domination impérialiste et ses créatures honnies. La police de la monarchie est entraînée par la France, soi-disant pour « aider au maintien de l’ordre » par des méthodes « douces », en fait pour écraser les révoltes d’une population réduite à plus de 80% à la misère et à une vie végétative. Le ministre des Affaires étrangères de Bahreïn a été reçu tout récemment en grande pompe à Paris. Le régime monarchique est armé jusqu’aux dents par les USA pour briser toute révolte populaire.

Les ressources de l’État auraient pu être utilisées pour résoudre les problèmes du chômage et de la misère mais elles sont gaspillées dans l’entretien d’une armée de répression avec la bénédiction des pays impérialistes maniant avec hypocrisie les phrases sur la démocratie et les droits de l’homme. Si cela avait été vrai, ils auraient depuis longtemps précipité la chute d’un tel régime en le privant de tout soutien financier et militaire et en interdisant de visite ses dirigeants aux USA et dans les pays de l’Union européenne comme ils ont l’habitude de le faire avec les États qui leur résistent. Mais ils préfèrent prolonger indéfiniment la vie d’un régime moyenâgeux rejeté par l’écrasante majorité de la population.

Encore une fois l’impérialisme, qu’il soit américain, européen et franco-allemand, montre sa nature véritable. Ses objectifs sont de soutenir les cliques réactionnaires qui jouent le rôle de gardes chiourmes régionaux pour empêcher les peuples de contrôler leurs richesses naturelles afin de se développer de façon indépendante dans la voie du progrès social. Quand ces régimes sont discrédités et contestés, les puissances impérialistes s’emploient, pour perpétuer leur domination, à remplacer les marionnettes vomies par de nouvelles figures plus ou momentanément présentables.

C’est ce genre de solutions qu’elles tentent d’imposer en Tunisie, en Égypte et partout où leurs hommes de main sont en difficultés face aux conséquences de la crise mondiale du système capitaliste et au nouvel éveil des peuples écrasés sous la dictature des monarchies vermoulues et des bourgeoisies compradores réactionnaires inféodées à l’impérialisme.

Les communistes algériens souhaitent que les forces patriotiques anti-impérialistes de Bahreïn arrivent à conduire le soulèvement populaire en vue de l’instauration d’un régime républicain.

Les peuples ne se laisseront pas tromper par les belles phrases « démocratiques » sans cesse serinées par les États impérialistes et leurs idéologues. Ils doivent compter sur leurs propres forces pour l’avènement d’États démocratiques de progrès au service de ceux qui produisent les richesses. C’est de leurs luttes que surgiront des États qui mettent fin au pillage de leurs ressources par l’impérialisme et manifestent leur solidarité active avec la lutte de tout peuple résolu à en finir avec un ordre basé sur l’exploitation et les inégalités.

Quiconque prétend défendre la démocratie dans son pays en cherchant l’appui des USA ou de l’Union européenne ment à son peuple et ne fait que manœuvrer en cachette pour remplacer une domination par une autre.

Parti Algérien pour la Démocratie et le Socialisme (PADS)

19 février 2011

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21 février 2011 1 21 /02 /février /2011 08:17

 cartecommunes

        La section du Cap Corse du PCF sera présente lors de la prochaine élection cantonale des  20 et 27 et mars prochains dans les deux cantons de  notre micro-région :

Canton de Capo Bianco : Ange Francioni et Marie-Hélène Marchini,

Canto de Sagro di Santa Giulia: Alain Calisti et Marina Luciani

 

   A mi-chemin entre les régionales de 2010 et les échéances de 2012, législatives et présidentielles, ces élections  permettront de s’exprimer après le puissant mouvement social en faveur du maintien du droit à la retraite à 60 ans contre la  politique antisociale du gouvernement Fillon Sarkozy aux ordres du MEDEF. Résister à cette politique de droite est d’autant plus nécessaire que les conditions de vie des ménages se dégradent chaque jour. Aujourd’hui sur l’Ile, un retraité sur deux survit avec moins de 884 euros par mois.

 Les candidats PCF-Front de Gauche  s’engagent   à être à l’écoute des habitants de chaque village de travailler ensemble sur les dossiers qui entrent dans les compétences du Conseil Général, et de construire, pour ces élections cantonales, avec eux, un projet dont ils seront acteurs, car la Corse a besoin plus que jamais de démocratie et de transparence

 

                                                      PCF animé-copie-1FRONTE DI MANCA

 

 

 Note: Cet article  a été envoyé, ce jour,  pour publication, au journal "Corse-Matin".

                                                                                                                                                   

 

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 10:51

combat communisteLe PCF condamne la répression brutale en Libye et au Bahrein

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 10:42

                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

boycottLe Parlement Israélien adopte un projet de loi sanctionnant pénalement les citoyens Israéliens qui soutiennent et participent à des boycotts contre l'occupation


Communiqué du Parti communiste d'Israël



Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



La Commission de la Knesset « Constitution, loi et justice » a adopté un projet de loi mardi 15 février qui appelle à infliger de lourdes amendes aux citoyens Israéliens qui lancent ou incitent aux boycotts contre Israël et l'occupation des territoires Palestiniens. Le Parlement Israélien (Knesset) avait déjà adopté une première mouture du projet de loi il y a six mois de cela. Le projet de loi va désormais passer en première lecture à la Knesset en vue de son adoption. Si il entre en vigueur, les amendes s'appliqueraient à quiconque boycottant des individus, entreprises, usines et organisations Israéliennes.



Le projet de loi a été soumis par le président de la coalition Zeev Elkin et soutenu par 27 députés des partis de droite et fascistes: Likud, Israel Beiteinu, Shas, Habayit Hayehudi, United Torah Judaism et le parti centriste Kadima en lecture préliminaire.



Les réactions au projet de loi venant de la gauche Israélienne ont été unanimement négatives. Le député communiste du Hadash (Front démocratique pour la paix et l'égalité) Dov Khenin a déclaré que ce n'était que le dernier coup d'une tendance émergente à l'adoption de législations anti-démocratiques promues par Israel Beiteinu.



« Le projet de loi est bête et méchant, agressif et anti-démocratique », a affirmé Khenin. « L'importance du projet de loi est considérable et vise à aligner le Centre politique sur le programme de l'extrême-droite. Sa véritable intention est de faire d'Israël et les territoires occupés une seule et même chose. »



Khenin a déclaré que si le projet de loi entrait en vigueur, cela signifierait que des personnes qui s'assiéraient à un restaurant et refuseraient une bouteille de vin produite en Cisjordanie, car ils s'opposent aux colonies Israéliennes installées sur place, seraient soumises à de lourdes amendes.



Le député du Hadash Hanna Sweid a ajouté que le projet de loi visait à intimider ceux qui critiquent les politiques du gouvernement et constituait une violation claire de la liberté d'expression. Après un débat enflammé, le projet de loi a été adopté avec ses opposants quittant la salle avec perte et fracas, refusant de participer au vote. Avant la prise de décision, le député Khenin a suggéré de renommer l' « Le projet de loi d'interdiction de la mise en place d'un boycott » en « Projet de loi d'interdiction de la liberté d'expression », a rapporté l'Association pour les droits civiques en Israël.



Le contenu du projet de loi



Le projet de loi relatif au boycott a été une première fois soumis en juin 2010 par 25 membres de la Knesset et soutenu par des membres de plusieurs partis. Sa formulation floue rendrait un certain nombre d'activités, considérés actuellement comme relevant de la liberté d'expression, illégales. Il serait interdit de « lancer un boycott contre l'État d'Israël et « les territoires sous contrôle Israélien », d'encourager la participation à ce type d'action, ou d'apporter de l'aide ou des informations dans le but de le faire avancer », d'après la deuxième section du projet de loi.



Les sections 3 et 4 du projet de loi proclament que « Un acte d'un citoyen ou résident d'Israël en violation avec la deuxième section constitue un délit civil, et sera sujet aux dispositions de l'Ordonnance pénale en matière de délits »et « Le tribunal contraindra au paiement d'une indemnité pour délit civil en vertu de cette loi de la manière suivante: a – des dommages-intérêts punitifs allant jusqu'à 30 000 NIS (6 000 euros) à la partie lésée sous réserve de la preuve du dommage causé ».



Si il était avéré qu'ils participaient à un boycott, des individus qui ne sont pas citoyens ou résidents d'Israël peuvent aussi être pénalisés en voyant leur droit à entrer sur le territoire Israélien retirer pendant 10 ans, en vertu de la législation proposée.



Eilat Maoz, coordinatrice de la Coalition des femmes pour la paix, a répondu au projet de loi en affirmant: « C'est un pas en avant, vu que le gouvernement ne se satisfait plus de la persécution des organisations de gauche, il essaie de rendre les actions de protestation de gauche illégales et de faire taire les citoyens. Il s'agit d'un gouvernement qui a peur du débat démocratique, car un tel débat exposerait l'opposition du peuple aux politiques destructrices de l'occupation et de la colonisation ».

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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 10:05
Golfe Armement: Autant en emporte le vent
Partie1/2

 



 
 

Golfe Armement: Autant en emporte le vent 1/2



Ce papier est dédié aux trois personnalités suivantes :

• Mohamad Bouazizi, décédé le 4 janvier 2011, des suites de ses blessures. Son immolation sur la place publique de Sidi Bouzid, en Tunisie, en signe de protestation contre l’arbitraire tunisien, a servi d’étincelle au soulèvement populaire qui provoqua la chute de la dictature du Général Zine El Abidine Ben Ali.

• Ahmad Jaafar Kassem, artisan du spectaculaire attentat contre le QG du commandement  israélien de Tyr, le 11 novembre 1982, dans le cadre d’une opération de la résistance libanaise contre l’occupation israélienne du sud Liban

• Mountazar Al Zaïdy, journaliste irakien, le Spartacus des temps modernes, le lanceur de sa chaussure contre George  Bush jr.

 

L’effondrement du dispositif occidental sur la rive arabe de la Méditerranée avec les révoltes populaires en Tunisie et en Egypte sur fond d’une contestation généralisée des supplétifs de la stratégie américaine dans la sphère arabo musulmane, au terme d’une furieuse décennie de «guerre contre le terrorisme», de même que les révélations du site américain Wikileaks sur la position belliqueuse des pétromonarchies face à l’Iran, illustrent la logique de vassalité des «émirats mirage» face à l’Amérique, particulièrement dans le domaine de la défense, en ce qu’ils incitent les Américains à faire la guerre à leur voisin iranien pour neutraliser son potentiel nucléaire, plutôt que de doter le Monde arabe d’une capacité d’autosuffisance stratégique.

Le contrat de l’ordre de 123 milliards de dollars, conclu à l’automne 2010 entre l’Amérique et quatre pays du Golfe, en vue de renforcer leur capacité défensive «face à l’Iran».en constitue un témoignage éloquent de cette politique de dilapidation financière pour des motifs d’armement.

Face à l’Iran, la constellation des pétromonarchies du Golfe s’est ainsi transformée en une véritable base flottante américaine, au point que se pose la question de la viabilité stratégique et de la pertinence politique du plus important contrat d’armement de l’histoire, jamais conclu, en temps de paix, entre les Etats Unis et quatre pays membres de la zone. Un singulier contrat à tous égards, de l’ordre de 123 milliards de dollars, qui outrepasse les capacités d’absorption des bénéficiaires de même que les capacités d’assimilation de cet armement par ses servants locaux.

Si l’on excepte sa piètre démonstration militaire au Yémen, l’été 2010, l’Arabie saoudite n’a jamais mené de guerre directe contre aucun de ses adversaires potentiels, encore moins contre Israël, l’ennemi officiel du monde arabe, dont elle est le principal opposant sur le plan théorique, se bornant à financer des guerres obliques de déstabilisation,jamais contre Israël, toujours contre les pays arabes ou musulmans ; Contre l’Egypte nassérienne au Yémen, dans la décennie 1960 par monarchistes interposés, contre la Syrie baasiste, dans la décennie 1970, par Frères Musulmans interposés, ou encore contre la Révolution islamique de l’Iran, dans la décennie 1980, via  l’Irak Baasiste de Saddam Hussein, ou enfin contre l’Union Soviétique, en Afghanistan, dans la décennie 1980, via sa légion islamique  sous la houlette de son homme lige Oussama Ben Laden.

La transaction, conclue à l’occasion de la fête nationale saoudienne, le 23 septembre 2010, implique la modernisation de la flotte aérienne et de la marine saoudiennes. Soixante milliards de dollars seront affectés à la vente à l’Arabie saoudite de 87 chasseurs bombardiers « F-15», de 70 hélicoptères de combat «Apache» et de 72 hélicoptères «Black Hawk», 36 hélicoptères Little Bird AH-6, ainsi que des bombes, des missiles, y compris la bombe guidée par GPS, JDAM, produite par Boeing et le missile guidé par laser Hellfire. Trente milliards de dollars complémentaires seront affectés à la fourniture de bâtiments de guerre et d’un système de défense balistique, complémentaire au réseau de missiles de type Patriot et au reconditionnement des anciens appareils de l’armée de l’air et de la marine.

Le contrat est complété par une série d’accords similaires avec trois autres pétromonarchies du Golfe (Koweït, Emirats arabes Unis et sultanat d’Oman) portant le montant total de la transaction à 123 milliards de dollars.

Les pétromonarchies arabes, un des principaux ravitailleurs du système énergétique mondial, sert en même temps de gigantesque base militaire flottante de l’armée américaine, qui s’y ravitaille à profusion, à domicile, à des prix défiants toute concurrence. Tous, à des degrés divers, y paient leur tribut, accordant sans états d’âme, des facilités à leur protecteur.

La zone est, en effet, couverte d’un réseau de bases aéronavales anglo-saxonnes et françaises, le plus dense du monde, dont le déploiement pourrait à lui seul dissuader tout éventuel assaillant éventuel, rendant  superflu un tel contrat. Elle abrite à Doha (Qatar), le poste de commandement opérationnel du Cent Com (le commandement central américain) dont la compétence s’étend sur l’axe de crise de l’Islam qui va de l’Afghanistan au Maroc;  A Manama (Bahreïn), le quartier général d’ancrage de la V me flotte américaine dont la zone opérationnelle couvre le Golfe arabo-persique et l’ Océan indien.

En complément, l’Arabie saoudite abrite, elle, une escadrille d’awacs (Air borne Warning and Control System), un système de détection et de commandement aéroporté, dans la région de Riyad. Le Koweït, très dévoué à son libérateur, fait office de zone de pré positionnement et de ravitaillement à la gigantesque infrastructure militaire américaine en Irak, le nouveau champ d’expérimentation de la guerre moderne américaine dans le Tiers-monde. S’y ajoute, dernier et non le moindre des éléments du dispositif,  Israël, le partenaire stratégique des Etats-Unis dans la zone, ainsi que la base relais de Diégo Garcia (Océan indien), la base aérienne britannique de Massirah (Sultanat d’Oman) ainsi que depuis janvier 2008 la plate forme navale française à Abou Dhabi.

De surcroît, des barrages électroniques ont été édifiés aux frontières de l’Arabie Saoudite et des Emirats Arabes Unis pour décourager toute invasion ou infiltration. Le barrage électronique saoudien a été édifié avec le concours des Français, celui d’Abou Dhabi, avec le concours de la firme israélienne AGT (Asia Global Technologies), dont le contrat de trois milliards de dollars concerne aussi bien la protection des frontières que la protection de quinze sites pétroliers de l’émirat, ainsi que la fourniture de Drones, les avions de reconnaissance sans pilote, de fabrication israélienne

Faiblement peuplées, entourées de puissants voisins tels l’Iran et l’Irak, de création récente et inexpérimentées en la matière, les pétromonarchies ont longtemps confié leur protection à des pays amis aguerris, ou, à défaut, à des compagnies militaires privées, les mercenaires des temps modernes, et, les fabuleux contrats d’armement qui excédaient les capacités d’absorption des servants locaux, étaient généralement perçus comme des polices d’assurance déguisées, en raison des mirifiques rétro commissions qu’ils généraient.

La protection de l’espace aérien saoudien a été longtemps confiée aux aviateurs pakistanais, le territoire national du Sultanat d’Oman aux bédouins de la légion arabe jordanienne, les mercenaires occidentaux se chargeant du reste, avec une répartition des rôles entre les Anglais, surtout présents dans leur ancienne zone d’influence, notamment les émirats pétroliers du Golfe, et les Américains ayant la haute main sur l’Arabie Saoudite et le reste du Moyen-Orient.

La protection du Cheikh Zayed Ben Sultan Al-Nahyane, Emir d’Abou Dhabi et président de la Fédération des Émirats du Golfe, ainsi que l’encadrement des troupes omanaises dans la répression de la guérilla marxiste du Dhofar, dans les années 1965-1970, ont relevé de la responsabilité de «Watchguard», une des deux compagnies de mercenaires britanniques, dont le siège est à Guernesey. Fondée en 1967 par David Sterling, un ancien des commandos de l’air britanniques (Special Air Services), elle passe pour être un instrument d’influence de la diplomatie britannique. Outre Blackwater, qui s’est fâcheusement illustrée en Irak, les États-Unis comptent, eux, deux grandes sociétés privées militaires: Vinnell Corp, dont le siège est à Fairfax, en Virginie, et BDM international. Toutes deux filiales de la multinationale Carlyle, elles apparaissent comme les bras armés privilégiés de la politique américaine en Arabie et dans le Golfe. Vinnel corp, dont la mission saoudienne a fait l’objet d’un attentat à Khobbar en 1995, a la haute main sur la formation de la Garde nationale saoudienne, tandis que BDM gère la formation du personnel de l’armée de l’air, de la marine et des forces terrestres saoudiennes.

 

II  L’Iran, un prétexte pour éponger le surplus de pétrodollars arabes.

Israël, un prétexte pour maintenir la dépendance technologique arabe.

Ce contrat qui devra être soumis au Congrès pour ratification, témoigne des «relations spéciales» entre les Etats-Unis et le Royaume d’Arabie saoudite depuis la signature du Pacte de Quincy en 1945. Une relation spéciale, certes, mais de vassalité en ce qu’il vise à «renforcer les capacités combatives du Royaume face à l’Iran» sans faire peser des risques sur Israël.

Les avions saoudiens seront en effet privés d’armes de longue portée afin de sécuriser l’espace aérien israélien et leurs performances, tant en ce qui concerne leur équipement que leur maniabilité. Ils  seront, en tout état de cause, de moindre capacité que le nouveau appareil que les Etats-Unis envisagent de vendre à Israël, 20 chasseurs-bombardiers américains F-35 Lightning II (JS F-35), le  super bombardier de supériorité technologique, dont le coût unitaire atteint la somme considérable de 113 millions de dollars pièce. Israël dispose ainsi d’un quasi-droit de regard sur l’équipement militaire des alliés arabes des Etats-Unis.

Ainsi donc par un subterfuge que les politologues américains désignent du vocable de «Politics of Fears», la politique de l’intimidation, qui consiste à présenter l’Iran comme un croquemitaine, l’Arabie saoudite est contrainte de se doter, non d’une défense tous azimuts, mais d’ une posture défensive anti iranienne, autrement dit de renforcer le royaume «face à l’Iran», puissance du seuil nucléaire, et non Israël, puissance nucléaire de plein exercice, de surcroît puissance occupante de Jérusalem, le 3me haut lieu saint de l’Islam.

Alors que le Monde arabe accuse un retard manifeste tant au niveau de la recherche scientifique que du développement des nouvelles technologies et que le chômage atteint des proportions rarement égalées ailleurs dans le monde, quatre pétromonarchies vont débloquer la colossale somme de 123 milliards de dollars, pour résorber le chômage  des Etats-Unis, maintenir un bassin d’emploi de 75.000 poste sur cinq ans, et justifier, sous l’apparence d’un faux équilibre, une transaction qualitativement supérieure entre les Etats-Unis et Israël.

Indice d’une dépendance complémentaire à l’égard des Etats-Unis, Abou Dhabi s’est d’ores et deja engagé à ne pas utiliser la technologie américaine pour développer des armes nucléaires, renonçant à enrichir de l’uranium et à recycler les déchets. Une décision qui contraint les principautés pétrolières à importer le combustible nécessaire au fonctionnement des réacteurs de leurs centrales nucléaires de production d’électricité.

En d’autres termes, les exigences américaines aboutissent à préserver le monopole de la production nucléaire au bénéfice des pays occidentaux, de la Chine et de la Russie et de maintenir en état de dépendance les pays émergents.

Au prétexte de la sécurité d’Israël, les Etats-Unis veillent particulièrement à barrer la voie aux pays arabes à accéder à la capacité nucléaire. L’Egypte a dû ainsi attendre trente ans le feu vert américain pour se lancer dans le nucléaire civil, une autorisation accordée lorsque l’Iran est devenue une puissance du seuil nucléaire, enregistrant un considérable retard scientifique par rapport aux autres grands acteurs régionaux. Pire, signe de son dégagement du conflit et de la précarité du pouvoir de Hosni Moubarak, les forces de sécurité et brigades anti émeutes dépassent en nombre celui des forces armées, 1,4 millions contre un million, selon les indications fournies par Mohamad Hassaneine Heykal, l’ancien confident de Gamal Abdel Nasser sur le chaîne «Al Jazira, le 17 décembre 2010.

Les Etats-Unis cherchent de même à imposer à la Jordanie un accord qui autoriserait le Royaume à extraire l’uranium qu’il recèle en son sol, tout en lui interdisant de le transformer en combustible. Cette exigence réduit également toute possibilité pour la Jordanie de devenir un centre régional d’enrichissement d’uranium.

La Jordanie, habituellement docile à l’égard des Diktats américains, paraît devoir passer outre. Elle a déjà commencé à développer les infrastructures nécessaires pour répondre à ses ambitions nucléaires et a prévu la construction de sa première centrale en 2019. AREVA (France) a signé en 2010 un accord d’exploitation conjointe pour l’extraction de l’uranium dans le centre de la Jordanie dans le cadre d’une concession accordée pour 25 ans.

Bien qu’antérieure à l’émergence de l’Iran comme puissance nucléaire virtuelle, la forte concentration militaire occidentale dans le golfe arabo-persique est néanmoins présentée dans les médias occidentaux comme destinée à protéger les princes du pétrole contre les convoitises du régime islamique de Téhéran.

Force pourtant est de constater que l’unique intervention militaire iranienne contre les pétromonarchies s’est produite à l’époque où l’Iran se situait dans la mouvance occidentale dans la décennie 1970 sans que la protection américaine n’ait été d’un grand secours aux protégés arabes qui se sont vus amputer ce jour là de trois îlots appartenant à l’Emirat d’Abou Dhabi: (la grande et la petite Thomb et l’ïle d’Abou Moussa. Il est vrai que le Chah d’Iran Mohamad Reza Pahlevi faisait office à l’époque de gendarme du Golfe pour le compte des Américains et que les princes arabes ne pouvaient qu’obtempérer, sur injonction américaine, au super gendarme régional qui leur avait été assigné.

Sous couvert de guerre contre le terrorisme ou de démocratisation du Moyen orient, deux des objectifs déclarés de la diplomatie américaine, la présence militaire américaine vise à maintenir cette zone énergétique d’importance stratégique sous contrôle occidental, alors que la guerre pour le contrôle des matières premières redouble d’intensité tant en Asie qu’en Afrique au moment où la Chine opère une percée remarquable sur le flanc méridional de l’Europe.

Oasis de prospérité sécurisée de l’économie occidentale face à la «zone de pénurie» du versant méditerranéen frondeur du Monde arabe, cette constellation de micro états balance entre gigantisme économique et nanisme politique, face au triple péril résultant de leur trop grande dépendance vis-à-vis de la main d’oeuvre étrangère, de leur trop grande dépendance militaire vis à vis des Etats-Unis d’Amérique et des incessantes frasques monarchiques au point d’accentuer le discrédit et de fragiliser les six pétromonarchies du golfe du fait de leur complet décalage avec le combat mené par les mouvements contestataires arabes contre l’hégémonie occidentale tant au Liban (Hezbollah), qu’en Irak (Moqtada Sadr) qu’ en Palestine (Hamas).

L’affaiblissement militaire et économique des Etats-Unis, la nouvelle tonicité de la Russie après la guerre de la Géorgie, en août 2008, l’activisme chinois en Afrique font craindre aux stratèges occidentaux la consolidation du groupe de Shanghai (Chine, Russie, Iran), à l’effet de modifier les rapports de force régionaux notamment au Moyen-orient, au détriment des pétromonarchies alliées du camp occidental.

La transaction militaire américano arabe de 123 milliards de dollars représente le 1/5me du flux global consenti par la Réserve fédérale américaine pour relancer l’économie américaine en 2010-2011. L’Iran sert ainsi de croquemitaine pour éponger le surplus de pétrodollars des réserves pétro monarchiques.

Les pétromonarchies, coutumiers du fait, ont déjà volé au secours de l’économie américaine au moment du krach bancaire de 2008-2009, enregistrant au passage, sans plainte ni complainte, une perte sèche de 150 milliards de dollars au cours du troisième trimestre 2008, du fait de leurs placements sur les marchés occidentaux.


III  Les dépenses d’armement arabe . Un effroyable gâchis

Les lourds investissements, notamment dans le domaine militaire, paraissent stimulés parfois, non pas tant par les impératifs de sécurité, mais par la perspective alléchante des commissions et rétro commissions. A l’indice mondial de la corruption, l’Arabie Saoudite se situe hors classement.  A croire que les surfacturations tiennent lieu de «police d’assurance tous risques» contre d’éventuelles tentatives de déstabilisation, de rétribution déguisée pour un zélé protecteur, une sorte de mercenariat officieux.

Dans la foulée de la première guerre contre l’Irak, l’Arabie a ainsi consacré, en 1992 et 1993, vingt neuf milliards de dollars pour sa défense contre 26,5 milliards à l’éducation nationale, une somme équivalent, compte tenu de sa faible densité démographique (12,3 millions de nationaux) et de la faiblesse numérique de ses forces armées (200.000 entre armée régulière et garde nationale), à une dépense moyenne de 75 millions dollars par an pour chaque militaire, et, à l’échelle du pays, un million de dollars par an par habitant, proportion inégalée partout ailleurs dans le monde.

Pour prix du concours américain, l’Arabie saoudite a déboursé la coquette somme de cinquante milliards de dollars à titre de contribution à l’effort de guerre, dont dix sept milliards de dollars au titre de «prime de débarquement» sur le sol saoudien, en prélude aux frappes anti-irakiennes. Autrement dit, la monarchie saoudienne aura débloqué cinquante milliards de dollars à l’Amérique pour l’autoriser à accentuer son emprise sur le Royaume et à camoufler la corruption régnante.

Le Général Khaled Ben Sultan, (57 ans), propre fils du ministre de la défense, abusivement auto proclamé commandant en chef de la coalition internationale anti-irakienne, alors qu’il n’était en réalité que l’interface saoudien du véritable commandant américain, le général Norman Schwarzkopf, a réussi, dans ces circonstances dramatiques pour son pays, le tour de force, de prélever près de trois milliards de dollars au titre de commissions sur les transactions sur l’équipement et le ravitaillement des troupes de la coalition estimée à l’époque à 500.000 soldats de 26 nationalités.

Une telle ponction, exorbitante, et à certains égards indécente au regard des enjeux de l’époque et de la contribution réclamée par des tiers pour la défense du territoire national, aurait été passible partout ailleurs d’une comparution immédiate devant la cour martiale. Elle n’a donné lieu à aucun rappel à l’ordre familial, tout juste une discrète mise à l’écart provisoire de l’indélicat, qui s’est traduite pour l’exilé milliardaire de Londres par le rachat du journal «Al-Hayat».  Un traitement  identique a été réservé à son frère, le prince Bandar Ben Sultan, ambassadeur d’Arabie saoudite aux Etats-Unis, mis en cause dans le scandale des rétro commissions de la commande d’avions de combat de fabrication britannique Toronado», promu par la suite président du Conseil National de Sécurité du Royaume. Une prime à la prévarication en quelque sorte.

 

IV  Ahmad Jaafar Kassem et Montazar al Zayédi, un contrepoint au comportement de vilénie

En contrepoint à ce comportement de vilénie, des actes de bravoure donneront ses titres de gloire au combat arabe. Tel le cas de Mohamad Bouazizi, mort le 4 janvier 2011 des suites de son immolation sur la place publique de Sidi Bouzid, en Tunisie, en signe de protestation contre l’arbitraire tunisien, l’étincelle au soulèvement populaire tunisien qui provoqua la chute de la dictature du Général Zine El Abidine Ben Ali, au terme de 23 ans d’arbitraire, de népotisme et de corruption. Mohamad Bouazizi a mis en application, dans sa chair, au prix de sa vie, la dernière partition de l’hymne national tunisien, «Namoutou Wa Yahya Al Watan», «Nous mourrons pour que vive la nation».

Ou encore le cas de Ahmad Jaafar Kassem, qui se livrera à une mission sacrificielle, uniquement mu par le sens de l’honneur et l’amour de sa patrie, opérant un spectaculaire dynamitage du quartier général du commandement militaire israélien à Tyr, au sud Liban, provoquant la mort de 45 soldats israéliens et près de 200 blessés. Un bilan infiniment supérieur à la totalité des pertes cumulées infligées aux Israéliens tant par les 50.000 arabes afghans de la Légion islamique d’Afghanistan que par l’Arabie saoudite, dont les dépenses en armement se sont élevées au cours des cinquante dernières années à près de 300 milliards de dollars sans avoir tiré un seul coup de feu contre Israël.

Né  le 1er septembre 1963 à Deir Kanoun, au sud Liban, dans la zone limitrophe d’Israël, mort le 11 novembre 1982 dans l’attaque du QG israélien de Tyr, Ahmad Jaafar Kassir, membre de la résitance islamique du Liban,  est passé à la postérité comme l’initiateur des premières opérations de commando suicide contre les forces d’occupation israéliennes au sud Liban, qui déboucheront en 2000 sur le retrait israélien en l’an 2000, premier dégagement israélien d’un pays arabe non assorti d’un traité de paix ou d’une reconnaissance de l’Etat Hébreu.

Ou encore le cas de Mountazar Al Zaïdy, l’homme aux mains nues, qui a symboliquement brisé les chaînes qui entravaient ses compatriotes, en lapidant de sa chaussure, dans son fief de la zone verte de Bagdad, l’enclave américaine transformée en camp retranché, l’homme le plus puissant de la planète, le 43me Président des Etats-Unis, le néo-conservateur George Bush jr. Le journaliste irakien, le plus célèbre lanceur de chaussures de l’histoire de l’humanité est apparu ainsi à de larges fractions de l’hémisphère sud, pas uniquement le Monde arabe et musulman, mais également en Amérique du sud, en Afrique, en Asie Pacifique, dans les banlieues d’Europe et d’Amérique du nord, comme un personnage de légende, le Spartacus des temps modernes, faisant du «bashing bush», le plus prisé des jeux de la blogosphère, c’est-à-dire dans le monde de l’information réelle. «Au nom des veuves et des orphelins d’Irak, prend donc ce baiser d’adieu, fils de chien», a-t-il asséné à l’envahisseur de son pays.

Mohamad Bouazizi, Ahmad Jaafar Kassem et Montazar Al Zaïdy ont retourné à leur compte la métaphore du faible au fort, se réappropriant le mythe du petit David bravant le géant Goliath, forçant au respect l’opinion internationale, sans la moindre rétribution, ni la moindre prébende, ni commissions ni rétro commissions, le lot quotidien des transactions militaires pétro monarchiques.

Suivra...


 

Le Pacte de Quincy : http://www.renenaba.com/?p=2807

Sur les commissions, rétro commissions et la communauté de connivence

http://hybel.blogspot.com/2010/12/le-980.html

Pour aller plus loin,
                                                    

                 

 

Appel à la solidarité lancé par les communistes du Bahreïn contre la répression féroce des manifestations pacifiques revendiquant démocratie et justice sociale

bahrein demoprogrAppel à la solidarité lancé par les communistes du Bahreïn contre la répression féroce des manifestations pacifiques revendiquant démocratie et justice sociale


Communiqué de la Tribune démocratique progressiste du Bahrein (communiste)

 

Traduction MA pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/


Appel à des actions de solidarité immédiates

 

Aux camarades de toutes les organisations et de tous les partis de gauche du monde Arabe

 

Le peuple du Bahreïn est descendu dans la rue ce 14 février, correspondant au 10ème anniversaire de la Charte d'Action Nationale, ce document national de réforme pour lequel le peuple du Bahreïn a voté à près de 98% en 2001, et qui concédait des réformes politiques dans notre pays.

 

Le peuple a choisi cette date pour exiger de la monarchie qu'elle réalise les réformes politiques qu'elle avait promises, appelant à la mise en œuvre immédiate de mesures effectives visant à réformer le système politique, à lutter contre la corruption, à s'abstenir de toute discrimination sectaire au Bahreïn, et à assurer une juste distribution des richesses. Cette manifestation pacifique s'est heurtée à une réaction brutale de la part des autorités du Bahreïn, entraînant à ce jour la mort de 7 personnes, et cette campagne de répression continue sachant que la police tire à balles réelles; que l'on encercle les entrées de certains villages et de certaines villes, et on fait irruption dans les domiciles; ont aussi été déployés des chars et des véhicules blindés de l'armée dans les rues. Cette vague répressive est considérée comme une déclaration manifeste de l'abandon du projet de réformes de la part des autorités qui garantissaient le droit à des manifestations pacifiques dans la constitution amendée de 2002.

 

Ainsi, nous appelons toutes les organisations Arabes et internationales à lancer une campagne de protestation afin de dénoncer les pratiques des autorités du Bahreïn; et de manifester devant les Ambassades du Bahreïn dans vos pays tout comme devant les bâtiments des Nations unies. Nous vous demandons également d'envoyer des messages de protestation aux Ambassades du Bahreïn afin de protester contre ces politiques ou de les faxer directement au Ministère des Affaires Étrangères du Bahreïn.

 

Le peuple du Bahreïn attend avec impatience votre prise de position courageuse afin qu'ils puissent conquérir leur droit légitime à vivre libres, dans la dignité et la justice.

 
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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 09:55

Robert Hue (MUP) : “Jean-Luc Mélenchon et le PCF affaiblissent la gauche”

Deux fois candidat du Parti communiste à la présidentielle en 1995 et 2002, sénateur du Val-d’Oise, fondateur du  Mouvement Unitaire Progressiste, Robert Hue sort du silence pour défendre l’idée d’une candidature commune à la gauche dès le premier tour, en 2012. Au passage, il sermonne et égratigne quelques camarades récalcitrants.

hue-2010.jpgSerez-vous candidat en 2012 ?

Je ne pose pas la question comme cela, même si elle peut être posée. Je suis avant tout pour qu’en 2012, on mette un terme au pouvoir de Nicolas Sarkozy et de la droite. C’est ma démarche fondamentale.

Comment y parviendrez-vous ?

La gauche doit faire des propositions majeures et être unie le plus possible dès le premier tour. Je suis pour une gauche commune dans laquelle il faut associer toutes les forces décidées à participer au gouvernement de la France.

Comment envisager cela quand le PS se prépare à des primaires internes ?

Si ces primaires sont exclusivement socialo-socialistes, on ne pourra pas dégager une candidature commune à la gauche. Il est donc nécessaire de trouver les moyens d’un socle commun pour un certain nombre de forces politiques dès le premier tour à gauche. Un socle qui permette de définir des accords électoraux et législatifs et qui débouche sur une candidature commune. C’est pour cela que je suis extrêmement critique par rapport à tous ceux qui aujourd’hui divisent la gauche.

Vous pensez à Jean-Luc Mélenchon ?

Jean-Luc Mélenchon et visiblement le PCF qui s’apprête à le soutenir, ont une stratégie de division. Leur pratique conduit à affaiblir la gauche. L’essentiel de la démarche de Mélenchon, à travers le bruit et la fureur, est de critiquer et de porter préjudice au PS.

Mélenchon annonce cependant être capable de devancer DSK au premier tour...

Depuis La Fontaine, je me méfie de la grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf. Cela dissimule souvent un désir à mille lieues de la réalité.

Comment réagissez-vous aux violentes attaques de Mélenchon et de la droite contre DSK ?

Les attaques personnelles de la droite contre DSK se sont illustrées ces derniers jours par des relents nauséabonds et inacceptables qui rappellent des heures très sombres. Je ne mets pas Mélenchon sur le même plan. Chez lui, c’est la tactique, la volonté de combattre DSK. Il a du talent mais il est dans l’attitude de quelqu’un qui a quitté le PS et qui règle ses comptes.

Qui sera le meilleur pour faire gagner la gauche en 2012 ?

L’heure n’est pas à choisir un candidat où qu’il soit. Je me bats pour une candidature commune et je ne suis pas seul dans ce cas. Il y a un an, Daniel Cohn-Bendit défendait une idée très proche de celle que je préconise.

Nicolas Sarkozy est officiellement favorable à la suppression de l’ISF. Qu’en dites vous ?

La suppression de l’ISF qui représente quatre milliards et demi de recettes, va largement favoriser les plus riches. Nicolas Sarkozy prend cette décision pour mieux dissimuler sa faute de départ, celle du bouclier fiscal. C’est gravissime.

Dans l’affaire Florence Cassez, que pensez-vous de l’attitude de président de la République Française face aux autorités mexicaines ?

Tout doit être fait pour obtenir le transfèrement de Florence Cassez en France. Mais je suis extrêmement prudent quant aux méthodes. Il est bien clair que les moyens les plus bruyants, les plus spectaculaires ne sont pas toujours les plus efficaces.

Après les séquences tumultueuses de MAM en Tunisie et Fillon en Egypte, quel conseil donneriez-vous à Nicolas Sarkozy pour redorer l’image de la France à l’étranger ?

Je crains que la politique étrangère de Nicolas Sarkozy considérant ces peuples pour mineurs et soutenant leurs dictateurs précédemment, laisse de lourdes traces et participe d’une grave dégradation de l’image de la France. Tout cela relève les faiblesses de notre politique étrangère et le terrible échec de l’Union pour la Méditerranée que Nicolas Sarkozy avait préconisée comme une tâche majeure de son mandat. Aujourd’hui, tout est à refaire.

Est-ce que le multiculturalisme est un échec comme le déclare le président de la République ?

Non. Il est clair que nous sommes un pays multiculturel dans son essence même. L’identité de la France est fondée sur cette démarche multiculturelle. Il faut bien entendu se garder de toute dérive communautaire mais le brassage des cultures et la mixité sont des éléments essentiels de développement des peuples et de la république. Avec, comme socle majeur,  la laïcité.

Source : le blog de la rédaction de « Nice-Matin »

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