Elections Territoriales de 2010:
Battre la droite, pourquoi faire?
La Fête de Terre Corse, on l’a lu sur ce blog, s’est tenue à Bastia Samedi et Dimanche dernier.
Si la soirée du Samedi fut consacrée, après la projection de l’excellent film de Guediguian « L’Armée du Crime », au thème « Résistance, internationalisme,communisme », la matinée du dimanche permit la tenue d’un débat sur les échéances et les enjeux de 2010, le compte-rendu de réunion de Corte entre les formations de gauche (cf. notre article du…)permettant d’ouvrir ce débat.
Cette réunion voulue par les communistes avait pour objet de clarifier la situation devant l’opinion insulaire car construire des politiques et des contenus différents de ce qui a pu être déjà faits par la gauche dans les régions, c’est l’objectif du PCF.
Il s’agit d’un enjeu valable au niveau régional et national à la fois.
« Nous sommes confrontés à des manœuvres de recomposition politique avec le centre et nous les combattons » a pu ainsi déclarer J.Chabalier, membre de la Coordination Nationale du PCF.
Ce que nous voulons, nous, les communistes, c’est que les forces de gauche disent ce qu’elle feront si elles sont portées au pouvoir régional, y compris sur des enjeux nationaux, comme l’avenir de la Poste par exemple.
Nous entendons donc rassembler aux Territoriales sur des bases claires. Encore faut-il que nos partenaires de gauche se positionnent aussi sur des bases claires à partir des questions qui préoccupent le peuple corse, et qui n’ont rien à voir avec le triste combat des ego, auquel nous assistons depuis quelque temps.
Il importe de bien préciser notre orientation autour de la stratégie électorale.
Battre la droite, oui, mais pour quoi faire ?
Les communistes de Corse, les deux fédérations réunies se sont prononcées à la quasi- unanimité pour la formation, par le PCF, d’une liste autonome de large rassemblement au 1° tour. Contre la droite locale qui a favorisé, le tout tourisme, spécialement de luxe(voir LEUR projet de PADDUC, aujourd’hui retiré sous la pression populaire) , l’emploi précaire et la paupérisation croissante de la population, les exigences doivent pouvoir s’exprimer au 1° et au 2° tour.
Notre souci n’est pas de cultiver notre différence, mais de faire en sorte que les exigences populaires pèsent le plus lourdement possible dans le cadre d’une majorité de gauche.
Des élus communistes en nombre croissant peuvent augmenter ce poids. L’action menée par nos élus actuels à L’Assemblée de Corse, Josette Risterucci, Maria Guidicelli, Michel Stefani et Dominique Bucchini, démontre l’impérieuse nécessité de notre présence croissante. Maria, lors du débat nous explicitement démontré ce que nous pouvons apporter à la satisfaction des besoins populaires.
Des questions essentielles, comme celle des transports par exemple, (mais ont pourrait aussi ajouter celle, parmi d’autres, du coût, exorbitant, de la vie_faut-il exiger le blocage des prix pour la population vive mieux ?), vont se poser au sein de la prochaine Assemblée.
Sur qui faudra-t-il compter pour défendre le peuple ? Qui aura pour objectif de rompre avec la logique ultra-libérale, sinon les communistes ?
L’enjeu social doit déterminer la campagne électorale, afin que la gauche soit bien à gauche, et non l’ambition de l’un ou de l’autre. C’est pourquoi l’ambiguïté que représente P. Giacobbi (ira-t-il ou non au gouvernement_ cette possibilité étant un sévère handicap_ et il semble, malgré certaines dénégations, que la question soit toujours ouverte) est une difficulté sur le chemin de l’union. Pas la seule cependant.
Notre liste du PCF, autonome et de rassemblement, par le débat qu’elle pourra susciter et les propositions qu’elle présentera, pourront faire évoluer la situation.
Mais il y a des points incontournables non négociables dans la discussion que nous pourrons avoir avec les autres formations de gauche. Ceci en précisant que s’il est difficile d’identifier les deux tendances du PRG en Corse(grosso modo Giacobbi/Zuccarelli), comme le déclare Le premier adjoint d’Ajaccio, Paul-Antoine Luciani,il y a bien plusieurs variantes de la gauche et un tout autre contexte qu’en 1998/99.
On l’a bien vu avec « l’alliance » de fait entre Alfonsi et Rocca-Serra sur la question du changement de mode de scrutin qui vise à nous éliminer de l’Assemblée. Mais nous sommes encore là :
La droite est au pouvoir depuis 1984 « sans coup férir », dira Dominique Bucchini, et nous, groupe communiste à l’Assemblée de Corse avons voté contre tous les budgets de la droite « sans coup férir ».
Ce n’est pas vers une alternative à l’anglaise, qui ne modifie rien au fond que nous voulons aller. Ce ne sont pas tant les hommes qui comptent que les politiques défendues et menées par ces hommes. Nous voulons une alternative de changement. C’est pourquoi nous présenterons une liste autonome de rassemblement au 1° tour des élections, car la prééminence de la question sociale en Corse témoigne de l’importance du rapport de force.
Nos partenaires, il faut quand même le dire ne sont pas toujours sur la ligne du changement et la question sociale, « à l’Assemblée [de Corse, ndlr] ils s’en foutent, et pas seulement à droite » (D.Bucchini).
C’est pourquoi le manque de crédibilité de la gauche n’est pas de la faute du PCF.
L’essentiel, c’est donc le projet car c’est pour un projet, et pas pour Emile, Paul ou Simon (1) encore moins Camille ou Ange (2) que vous devrez voter..
1)Emile Zuccarelli, Paul Giacobbi, Simon Renucci_PRG et divers gauche; (2)Camille de Rocca-Serra ; Ange Santini_UMP
U cursinu rossu