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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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12 mars 2017 7 12 /03 /mars /2017 17:34
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Marcel Bourdin et apres on continue un hollande bis
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12 mars 2017 7 12 /03 /mars /2017 15:43

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12 mars 2017 7 12 /03 /mars /2017 15:05
REMUE -MENINGES :Citoyens ! Mêlez-vous des élections
 
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Citoyens ! Mêlez-vous des élections !

Plus nos concitoyens s’engageront dans les actuelles campagnes électorales pour orienter les débats autour des moyens d’améliorer leurs vies, plus s’éloigneront les risques  aux conséquences inconnues que fait encourir la crise de régime. Des milliers de militants dans les quartiers, les villages et les entreprises le font déjà. Ils attendent d’indispensables renforts. L’heure est grave tant la loi de l’argent corrompt tout. Le moment est inquiétant avec « l’appel au peuple » des candidats de droite et d’extrême-droite contre les juges et les journalistes sans lesquels ne peut se concevoir de démocratie. On entre-aperçoit mieux aujourd’hui ce qui pourrait se passer s’ils étaient élus. Serait venu le temps des chasses aux sorcières et des restrictions de libertés.

Ce n’est pas une chimère ! Ce phénomène est d’ores et déjà à l’œuvre dans les pays gouvernés par MM. Trump, Poutine ou Erdogan. Dans certains pays européens, des présidents s’arrogent tous les pouvoirs « au nom du peuple », régentent les médias, purgent la justice, mettent à leur botte les Cours constitutionnelles, suppriment tous les organismes de contrôle indépendants, mettent leur parlement au pas et réduisent l’activité des partis politiques, à l’exception de celui qu’ils se sont taillés sur mesure.

Ces tendances trop sous-estimées s’invitent en France à pas de loup. Avant la désignation de M. Fillon, des candidats de droite ne proposaient-ils pas de gouverner durant l’été par ordonnance ? Pendant que se déroule l’actuel triste spectacle politicien, les institutions européennes et le Fonds monétaire international n’ont-ils pas imposé un nouveau programme de coupes sombres à la Grèce déjà exsangue ? Et la Commission européenne n’a-t-elle pas expédié ses fameuses recommandations sur la politique à mener durant le prochain quinquennat ? C’est la démocratie qu’on viole ! C’est la République qu’on poignarde ! Les puissances d’argent y ont intérêt pour imposer leur suprématie dans le monde post-démocratique qu’elles appellent de leurs vœux miné par les concurrences et les divisions, sous la permanente menace de tensions et de guerres. Les résultats des dernières élections régionales disaient déjà beaucoup du paysage en cours de maturation, avec, notamment, l’éjection de toutes les forces de gauche dans les assemblées de deux grandes régions de tradition progressiste, la montée de l’extrême droite sous l’effet des déceptions politiques, de la vie de plus en plus dure et de jeux politiciens inexcusables.

Dans ce paysage ravagé, la promotion de M. Macron, habillé en « homme providentiel », fait office de voiture balai de la décomposition politique au service des milieux d’affaires qui le portent avec une partie importante de la droite et ceux qui au pouvoir utilisent l’étiquette de gauche pour mener des politiques dictées à  la bourse. Mission impossible avait estimé en son temps M. Delors, à portée de main pensent aujourd’hui ses héritiers, en phagocytant la gauche et en enterrant le Parti socialiste au profit d’un vague Parti démocrate.

Comment ne pas y voir un hold-up démocratique mené par la grâce d’un affaissement dramatique du débat public ? Sa candidature aux atours novateurs est celle d’une pédagogie efficace du renoncement à l’alternative transformatrice. Elle ne peut réussir qu’au prix de futures désillusions dont l’extrême-droite récoltera encore plus les fruits pourris.

La cinquième République agonise dans le chaos social et politique. Il est temps d’en finir avec ces institutions en voie de décomposition, au risque de laisser le pire en tirer parti. L’élection présidentielle comme les élections législatives sont l’occasion d’imposer dans le débat la nécessité d’une nouvelle République. Une première République sociale. C’est le sens de la marche initiée par J. L. Mélenchon à Paris le 18 mars prochain.  Au regard de l’ampleur des poly-crises à l’œuvre, les rustines n’y suffiront pas. Il devient  nécessaire et urgent d’engager un processus constituant tourné vers une nouvelle forme de contrat social et écologique.

Un tel processus n’a de chance d’aboutir que s’il est éminemment démocratique, si les citoyens eux-mêmes s’en emparent, aidés et stimulés par les forces politiques et sociales porteuses de progrès. Mettre en place un système proportionnel pour restaurer la confiance grâce à une plus juste représentativité des citoyens ; redonner au Parlement son rôle législatif et de canal de l’expression populaire ; reconsidérer le mandat  électif pour éradiquer la lèpre de la corruption et contraindre les élus à adopter des comportements éthiques, telles seraient quelques-unes des ambitions de cette démarche constituante.

Les nouvelles institutions devraient permettre que se manifeste, en toute occasion et dans la transparence, la souveraineté populaire confrontée aux menées hégémoniques du capital. Deviendrait alors possible d’engager la République vers un contenu de progrès social et environnemental sans lequel elle reste vide d’une réelle substance démocratique. Sur ce terrain social, doublé de l’ambition écologique, se joue, dans toute sa profondeur, l’avenir de notre société. Cet enjeu, à lui seul, mérite tout notre engagement pour bousculer les rapports de forces avec le bulletin J. L. Mélenchon et celui des candidats du Front de gauche pour l’élection des députés.

 

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12 mars 2017 7 12 /03 /mars /2017 10:07
REMUE-MENINGES:« L’identité n’est pas essentielle, nous sommes tous des passants »

 

« L’identité n’est pas essentielle, nous sommes tous des passants »

Une nouvelle conscience planétaire émerge, qui se joue des appartenances et des frontières. Il est temps d’inventer une démocratie pour notre temps, estime Achille Mbembe, historien et philosophe.

LE MONDE | • Mis à jour le | Par

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Vanité (1644) de Philippe de Champaigne, exposée au musée de Tessé au Mans.

Par Achille Mbembe, historien et philosophe

Il n’y a pas longtemps, l’on prétendait délimiter avec plus ou moins de précision la frontière entre ici et ailleurs. Aujourd’hui, un tel exercice est futile. La frontière tend désormais à se distendre, sinon à se dissoudre. Inexorablement. En effet, nonobstant les nationalismes, il n’y a jamais eu qu’un seul monde. Qu’on le veuille ou non, nous en sommes tous des ayants droit. Les temps n’ont donc jamais été aussi propices pour redéfinir les paramètres de ce qui nous est commun en cet âge planétaire.

L’humanité a en commun le fait qu’il n’y a pas de monde, de société ou de communauté dont le fondement ne trouve son origine dans une idée ou une autre de la dette. Sauf à prétendre au divin, nous ne nous auto-engendrons point. Ce sont d’autres que nous qui, toujours, nous ouvrent à la vie. Nous ne leur devons pas seulement notre naissance, mais aussi la langue, les institutions fondamentales, divers héritages et richesses immatérielles, à la fois incalculables et non remboursables, dont nous ne sommes pas les auteurs premiers.

Cette forme originaire de la dette nous place dans l’obligation de léguer à ceux et celles qui viennent après nous un monde autrement possible. Elle est évidemment différente de la dette expropriatrice qui, sous sa forme marchande, obère de nos jours les conditions de reproduction ou même de survie de millions de femmes et d’hommes.

Lire aussi :   Une Nuit des idées pour repenser un monde commun

Par ailleurs, le propre de l’humanité, c’est le fait que nous sommes appelés à vivre exposés les uns aux autres, et non enfermés dans des cultures et des identités. Mais tel est aussi le cours que prend désormais notre histoire avec d’autres espèces sur cette Terre. Vivre exposés les uns aux autres suppose de reconnaître qu’une part de qui nous sommes devenus trouve son origine dans ce que la philosophe Judith Butler appelle notre vulnérabilité. Celle-ci doit être vécue et entendue comme appel à tisser des solidarités et non à se forger des ennemis.

En vérité, ce que l’on appelle l’identité n’est pas essentiel. Nous sommes tous des passants. Alors qu’émerge lentement une nouvelle conscience planétaire, la réalité d’une communauté objective de destin devrait l’emporter sur le culte de la différence.

Forces obscures et perverses

Malheureusement, le propre du moment néolibéral est de libérer toutes sortes de forces obscures et perverses que l’on était plus ou moins parvenu sinon à dompter, du moins à reléguer dans le domaine des tabous dans un passé pas très lointain. Tel est le cas du racisme, mais aussi de toutes les pulsions autoritaires dont il faut répéter qu’elles n’épargnent pas les démocraties libérales.

On ne l’a pas suffisamment fait ressortir, mais à la racine du racisme propre aux sociétés prises dans les rets du néolibéralisme se trouve la difficulté de jouir. Cela étant, les pulsions racistes sont ­devenues des pulsions de type libidinal.

Pour fonctionner, le racisme a besoin de la fiction selon laquelle il y aurait des corps purs, des cultures pures, du sang pur. Or, il n’existe aucun corps humain qui soit pur, diaphane. En matière de corps, de religion, de culture ou de sang, le blanc n’existe tout simplement pas. Tous les corps sont gris ocre et obscurs. Et c’est ce qui fait d’eux des corps vivants et humains, et à ce titre poreux, ouverts sur ce qui les fait vivre, sur la chair du monde.

Pour donner une nouvelle chance à la démocratie, il faudra d’une façon ou d’une autre imposer des limites au processus de financiarisation de l’existence et faire échec aux formes nouvelles de la guerre, qu’il s’agisse des guerres d’agression, d’occupation ou de pillage propres à notre époque. Il faudra d’autre part réinventer les termes de la représentation de manière telle que toutes les voix soient entendues et effectivement comptées. Si au fondement de la démocratie se trouve le principe de l’égalité, alors il faut reconnaître qu’un certain seuil d’inégalité sociale met en péril l’idée même de la démocratie.

Cette démocratie des vivants appelle un approfondissement non dans le sens de l’universel, mais dans celui de l’« en-commun »

Pour le reste, notre monde est un monde fini, qui a des limites et par conséquent n’est pas extensible à l’infini. Les humains n’en sont ni les seuls habitants ni les seuls ayants droit. Ils ne sauraient dès lors exercer sur ce monde une souveraineté illimitée. Cela étant, la véritable démocratie ne saurait être que celle des vivants dans leur ensemble.

Lire aussi :   Le pape plaide pour un « nouvel humanisme européen »

Cette démocratie des vivants appelle un approfondissement non dans le sens de l’universel, mais dans celui de l’« en-commun », et donc dans un pacte de soin – le soin de la planète, le soin apporté à tous les habitants du monde, humains et autres qu’humains.

D’autre part, le projet de l’en-commun fait place au passant. Le passant renvoie en dernière instance à ce qui constitue notre condition commune, celle de mortel, en route vers un avenir par définition ouvert. Etre de passage, c’est cela finalement la condition humaine terrestre. Assurer, organiser et gouverner le passage et non instruire de nouvelles fermetures, telle est à mon sens la tâche de la démocratie à l’ère planétaire.

Achille Mbembe, né au Cameroun, enseigne à l’université du Witwatersrand, à Johannesburg, en Afrique du Sud, et a récemment publié Politiques de l’inimitié (La Découverte, 2016)

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11 mars 2017 6 11 /03 /mars /2017 17:36
REMUE- MENINGES:Ignorer ce qui menace la France, c'est aussi trahir la gauche !:

 Un article particulièrement intéressant de Christian PICQUET, membre du Comité Exécutif National du PCF :

Ignorer ce qui menace la France, c'est aussi trahir la gauche !

Quelques heures après la publication de mon dernier post, le fragile espoir né du dialogue renoué entre Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon se voyait mis à mal. À l’issue d’un dîner entre le vainqueur de la « primaire » socialiste et le héraut de la « France insoumise », le peuple de gauche se voyait informé qu’un accord était intervenu… pour ne pas tomber d’accord. Dans un lapidaire communiqué, où perçait une obscure délectation puisque n'y pointait pas le moindre regret, le candidat Mélenchon constatait simplement : « À cinquante jours du premier tour, il n’est pas possible de régler la différence qui par exemple nous sépare sur la question essentielle de l’Europe. Je n’ai pas été surpris qu’il me confirme sa candidature et il ne l’a pas été que je lui confirme la mienne. Nous sommes convenus d’un code de respect mutuel dans la campagne. » Beaucoup, je l’ai personnellement vérifié, en auront éprouvé un surcroît de découragement. Faut-il, dès lors, renoncer à rechercher le « pacte de majorité » et la candidature présidentielle unique qui permettraient, en s’appuyant sur l'élan d’une union retrouvée, de gouverner demain la France sur des objectifs réellement de gauche ? Je le pense moins que jamais.
Pour peu que l’on voulût bien s’intéresser un peu au nouveau paysage politique en train d’émerger, on aboutira à la conclusion qu’il serait insupportable, criminel même, de consentir à une gauche fracturée, donc impuissante et mise hors-jeu pour longtemps. Quatre grands traits caractérisent en effet notre vie publique.
D’abord, à travers la révélation de l’affairisme de François Fillon, qui lui interdit désormais de disposer de la légitimité suffisante pour incarner la fonction présidentielle dans des institutions d’essence bonapartiste, à travers également les soubresauts qui font du Parti socialiste un bateau ivre au terme d’un quinquennat affligeant, ce sont les formations d’alternance qui se retrouvent en pleine tourmente. La V° République s’en voit, du même coup, entraînée dans une véritable crise de désintégration.
Ensuite, comme toujours en pareilles circonstances, lorsque semble avoir disparu toute alternative de progrès, c’est l’extrême droite qui voit ses voiles se gonfler. Quoique rien ne fût jamais écrit, Madame Le Pen s’avère maintenant en position de l’emporter le 7 mai prochain, et son essor fulgurant fait du Front national l’enjeu central de l’élection présidentielle, pour le premier autant que pour le second tour. Au surplus, même si sa conquête du pouvoir se voyait une nouvelle fois mise en échec, le parti national-lepéniste n’en aurait pas moins atteint un étiage tel qu’il disposerait des clés des réorganisations en gestation du côté d’une droite sans projet, privée de leadership et idéologiquement disloquée.
De la même manière, la politique ayant horreur du vide, comme on dit, d’autres aventuriers en viennent inévitablement à se poser (et à apparaître à une partie de l’opinion) comme des recours. La nouveauté vient aujourd’hui du fait qu’une fraction très substantielle de la finance s’investit dans la bataille électorale et cherche à y promouvoir un candidat au programme aussi attrape-tout que correspondant à ses intérêts fondamentaux, en l’occurrence Emmanuel Macron. Ce faisant, se fait jour la volonté de ces milieux d’affaire de s’émanciper, non seulement des partis existants, mais des mécanismes de la démocratie citoyenne, afin de mieux prendre en mains directement les destinées de la nation.
Enfin, le ralliement d’un François Bayrou au rejeton de la banque Rothschild, en se conjuguant à ceux qui se préparent dans le clan des supporters « socialistes » du pouvoir en place, est de nature à accélérer une recomposition au centre-droit de la scène politique hexagonale. L’un des objectifs de l’opération, chacun doit s’en montrer conscient, consiste à marginaliser tous les courants qui, à gauche, revendiquent leur filiation au mouvement ouvrier et entendent continuer à se réclamer de cet héritage émancipateur.
Soulignons-le donc sans détours : dans de semblables conditions, l’existence d’une gauche en état de porter une nouvelle majorité politique à la tête du pays dépend clairement de son rassemblement. Rassemblement, cela va sans dire, sur des bases qui l’autorisent, c’est-à-dire qui se situent en rupture avec l’austérité comme avec les logiques de soumission au dogme néolibéral.
La désignation de Benoît Hamon par les participants de la « primaire » de janvier l’a permis, et le permet toujours. D'ailleurs, à qui resterait incrédule sur la distance prise par le candidat socialiste avec la gestion hollandaise des affaires, le ralliement de nombre des ténors sociaux-libéraux du PS à la campagne de Macron se chargerait de remettre les pendules à l'heure. Il importe donc que toutes les énergies disponibles s’emploient, sinon à discuter d’un programme global de gouvernement, le temps nous manquant pour mener à bien une cette entreprise, du moins à dégager une série de propositions-phares répondant tout à la fois aux urgences du moment et aux aspirations de notre peuple.
Tel est l’un des principaux enjeux de la séquence électorale de ce printemps. S’y dérober, en faisant passer des considérations boutiquières avant l’esprit de responsabilité, revient à jouer à la roulette russe l’avenir de la France comme celui de notre camp social et politique !
QUEL AVENIR CONSTRUIRE SUR UN CHAMP DE RUINES ?
Benoît Hamon possède sa part de responsabilité dans la déconfiture qui nous menace tous. Si l’on peut et doit lui donner acte de son appel à l’union sitôt la défaite de Manuel Valls acquise, le 29 janvier, si la convergence réalisée avec les écologistes franchit un pas dans la direction du rassemblement, il n’a pas déployé l’énergie qui eût été nécessaire pour surmonter les obstacles du côté de Jean-Luc Mélenchon. Éclairant sans doute la raison de ces atermoiements, qui en auront surpris plus d’un, Le Monde du 21 février écrivait : « Pour dépasser ces blocages, Benoît Hamon, qui répète pourtant qu’il ne croit pas dans la figure de ‘’l’homme providentiel’’, s’affiche de plus en plus comme le seul vote utile à gauche à la présidentielle. »
C’est pourtant, je veux le dire avec solennité, la faute commise par le fondateur (et figure tutélaire) de la « France insoumise » qui m’apparaît la plus lourde. Parce qu’il a longtemps porté les couleurs du Front de gauche, dont le projet fondateur consistait à vouloir faire bouger les lignes au sein de la gauche, afin de la refonder dans son ensemble sur une ambition majoritaire. Parce qu’il n’est aujourd’hui pas le candidat de son seul parti, et qu’il ne peut s’obstiner à traiter avec mépris le soutien que lui apportent plusieurs autres formations, à commencer par le Parti communiste dont l’engagement au service de l’unité ne saurait être aussi ouvertement bafoué. Parce que son ADN devrait en principe conduire la gauche de transformation, et par conséquent le personnage qui prétend l’incarner dans une consultation aussi décisive, à n’avoir que l’intérêt général pour repère.
Il suffit, à cet égard, de prendre connaissance des déclarations et ouvrages de Jean-Luc Mélenchon pour deviner le schéma stratégique qui l’inspire. À tant traiter par le mépris les partis, à commencer par ceux qui l’appuient, à tant vouloir se détourner du clivage droite-gauche, à tant théoriser le surgissement du nouvel acteur politique que seraient les « Insoumis », pointe une idée à mes yeux fort dangereuse : la désintégration de la gauche, telle qu’elle se structurait depuis des lustres, serait la condition des reconstructions de demain.
Qui peut croire pourtant, instruit par l’histoire, que des roses pourraient éclore sur un champ de ruines ? Que le représentant de la « France insoumise », évidemment incapable d’accéder au second tour de la présidentielle fort de sa seule dynamique électorale, se verrait en mesure de prendre la tête de la résistance du camp progressiste à une droite ou à un Front national victorieux, sans même parler de la riposte qu’il conviendrait d’organiser face à un Macron attaché à effacer les acquis de décennies de combats sociaux ? Que l’obstination à présenter des candidats partout aux législatives, face à ceux du Parti communiste, au risque de faire disparaître la représentation parlementaire de cette principale composante fondatrice du Front de gauche, serait de nature à accoucher « l’ère du peuple » ?
LES CONSÉQUENCES DÉSASTREUSES DE LA DIVISION
On me dit parfois, du côté des partisans de cette ligne de la terre brûlée, que l’électorat populaire se ficherait comme d’une guigne des controverses sur le rassemblement de la gauche, et que seules compteraient les propositions programmatiques des uns et des autres. C’est pour partie vrai, une campagne pitoyable suscitant surtout, en ce moment, du rejet et de la colère. À ce seul détail près, néanmoins, que la division mine inexorablement le crédit des deux représentants d’une gauche qui, par-delà leurs différences et désaccords, affichent la commune intention de tourner la page des cinq dernières années. Et qu’elle a pour effet de laisser nos concitoyens devenir les otages de camarillas ne leur offrant que des variantes de régression, voire leur proposant le saut dans le pire. Pour le dire encore plus brutalement, se targuer de défendre un programme innovant et radical se révèle parfaitement vain si l’on affiche, parallèlement, un comportement dont nul ne peut croire qu’il conduit à la victoire.
Dans Mediapart du 1° mars, Laurent Mauduit est, de ce point de vue, fondé à exhorter chacun à la raison, en rappelant à qui l’aurait oublié la tragique irresponsabilité de la gauche allemande des années 1930 devant la montée du parti hitlérien. Naturellement, on ne doit jamais raisonner par analogies. Cela ne saurait amener à négliger ce que seront, inévitablement, les réactions du peuple de gauche si une débâcle, comme on peut le redouter, conclue les rendez-vous ce ce printemps. Je le cite : « Les deux candidats savent exactement à quoi s’en tenir : les choix politiques qu’ils ont faits peuvent les conduire à une élimination dès le premier tour de l’élection présidentielle. Avec un choix mortifère au second tour pour les citoyens dont les convictions sont restées envers et contre tout à gauche : départager Macron-Le Pen ou Fillon-Le Pen. Dans cette hypothèse, Jean-Luc Mélenchon pourrait alors certes se réjouir de ne pas avoir entaché la pureté cristalline de son programme ni conclu d'accord sur un coin de table avec un Parti socialiste qui n'a pas changé dans ses profondeurs (…). Même défait, Benoît Hamon pourrait de son côté se réjouir d'aborder le prochain congrès socialiste dans des conditions favorables. Il n'empêche ! Bien des citoyens pourraient à bon droit en ressentir une forte amertume et estimer que ces intérêts de boutique ou ces hubris personnelles sont bien dérisoires au regard de la gravité des événements. Alors, si telle était bel et bien la configuration politique française, si la gauche dans ses deux principales composantes était éliminée à l'issue du premier tour, Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon n’en seraient- ils pas en partie responsables ? Pour l’heure, ils prennent l’un et l’autre le risque de la défaite, dans des conditions historiquement très graves. Et ils s’exposent à la critique que le même Marc Bloch adressait aux élites françaises qui n’avaient pas voulu se dresser contre la débâcle française, depuis longtemps prévisible, en faisant ce terrible constat : "Le pis est que nos adversaires n’y furent pas pour grand-chose." »
Tout est dit. Sauf, peut-être, qu’il n’est pas trop tard pour tenter de nous éviter l’irréparable. La pression des citoyens peut tout changer, pourvu qu’elle devienne irrésistible. À condition qu’elle ne se contente pas de plaider pour l’unité en général – ce que moult pétitions ont déjà fait, exprimant en cela une attente légitime qu’il convient désormais pousser jusqu’au bout –, mais qu’elle mette dans le débat public les quelques exigences à même de répondre à une demande de changement que je tiens pour toujours majoritaire dans le pays, quoiqu’elle ne trouve présentement aucune traduction digne de ce nom. La résignation est moins que jamais de mise, car elle est toujours le plus court chemin vers les catastrophes.

Christian PICQUET.

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11 mars 2017 6 11 /03 /mars /2017 14:54
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11 mars 2017 6 11 /03 /mars /2017 09:31
 LA  VIE DU PARTI:Pierre Laurent. "Le parrainage des élu-e-s communistes et républicains
Pierre Laurent. "Le parrainage des élu-e-s communistes et républicains, est porteur d'une exigence : que s'intensifie le travail de rassemblement sur des engagements de justice"
Samedi, 11 Mars, 2017
Humanite.fr
Photo : Patrick NussbaumImages intégrées 1Couverture
Photo : Patrick Nussbaum

Déclaration de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF sur les parrainages des candidats à l'élection présidentielle.

Le dépôt des parrainages à l'élection présidentielle est en cours de clôture auprès du Conseil constitutionnel. D'ores et déjà, au moins 150 élu-e-s communistes et républicains ont vu leurs parrainages enregistrés. D'ici le 17 mars, plusieurs centaines d'autres élu-e-s communistes et républicains, aux côtés d'autres élu-e-s de gauche, auront permis la candidature de Jean-Luc Mélenchon, comme ce fut déjà le cas en 2012. L'engagement de ces élu-e-s, leur ancrage populaire et territorial est un atout, qui doit trouver une meilleure place dans les dispositifs de campagne à venir.
Ce geste démocratique permettra le 23 avril, lors du premier tour de l'élection présidentielle, à des millions d'électrices et d'électeurs de se faire entendre avec force et clarté pour une politique d'égalité et de justice sociale, qui ait le courage de s'attaquer à la finance et qui ouvre la voie à une VIème République démocratique. Au cours des semaines qui viennent, nous ferons tout pour donner à la campagne en faveur du vote Jean-Luc Mélenchon la plus grande capacité de rassemblement possible.
Le parrainage des élu-e-s communistes et républicains, comme leur action quotidienne pour la défense des intérêts populaires et pour la promotion des droits sociaux et démocratiques de tous, est porteur d'une exigence : que s'intensifie le travail de rassemblement sur des engagements de justice et de progrès auxquels nous appellent, de plus en plus nombreux, les femmes et les hommes de gauche, les millions de nos concitoyen-ne-s pour qui le changement est une urgence. Le danger d'un second tour entre la droite et l'extrême-droite menace. Emmanuel Macron cherche à capter la crainte que suscite cette perspective en faisant oublier la nature profondément libérale de son propre programme. Un programme libéral, qui aujourd'hui appliqué dans toute l'Union européenne, est précisément à l'origine de la montée des populismes de droite et des extrême-droites. Face à ces dangers, un immense travail de conviction et de rassemblement est nécessaire d'ici le 23 avril, pour que monte dans le pays l'exigence d'un pacte de majorité à gauche, un pacte d'engagements concrets pour changer la vie. Les communistes mènent campagne au service de cet objectif, pour construire des alternatives capables de faire reculer l'offensive libérale et ses représentants politiques.
 
Dans les élections législatives qui suivront, tout doit être fait pour concrétiser l'exigence de cette nouvelle politique, de cette nouvelle majorité et faire entrer la voix du peuple à l'Assemblée nationale. Les populations, en particulier les plus populaires, ont besoin d'être mieux représentées et mieux défendues. Nous voulons une représentation parlementaire paritaire et diversifiée, avec des ouvriers, des employés, des nouveaux visages. C'est le sens des campagnes et des efforts unitaires et de rassemblement d'ores et déjà déployés dans tout le pays par les candidat-e-s présenté-e-s ou soutenu-e-s par le PCF-Front de gauche et tous leurs partenaires. Nous appelons à amplifier la construction de ces campagnes de large rassemblement et à mettre un terme aux divisions qui risquent d'empêcher l'élection de nombreux député-e-s utiles à notre peuple et à l'avancée d'une nouvelle République sociale, démocratique, écologique.
 
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF,
Paris, le 10 mars 2017.
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11 mars 2017 6 11 /03 /mars /2017 08:42

Il y a 34 ans la France commémorait pour la première fois la journée internationale des femmes : Danielle Casanova fut choisie comme figure emblématique à cette occasion. Ce ne fut que justice :

Danielle Casanova avait du rôle de la femme une conception très moderne, assez inhabituelle pour l’époque. En Décembre 1936, elle proclamait : « la conquête du bonheur est pour la femme liée à son libre épanouissement dans la société, cet épanouissement est une condition nécessaire du développement du progrès social ». Pour honorer ce rôle précurseur, un timbre à son effigie sera émis le 8 mars 1983 à l'occasion de la première célébration en France de la journée internationale des femmes.

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11 mars 2017 6 11 /03 /mars /2017 08:31
Michel Stefani

 

L’attitude de principe consiste à parrainer Jean Luc Mélenchon

11 Mars 2017

A moins de 50 jours du premier tour de la présidentielle, clé de voute nous dit-on de la vie politique française, l’ambiance délétère post primaires discrédite de plus en plus cette élection dont est évacuée la vie quotidienne des citoyens et leurs souffrances.

Pas question ici de banaliser les comportements et les pratiques d’une caste dirigeante aux ordres des forces de l’argent et si sure d’elle qu’elle croit l’impunité acquise au point de faire ce qu’elle dénonce toute honte bue. Ni probité, ni moralité politique, l’argent public facilite la vie de famille et la justice devrait rester en réserve pour ne pas troubler sa campagne électorale.

Où va-t-on ? Il y a de quoi s’interroger quand dans le même temps les médias inféodés aux groupes du CAC 40 et à leurs PDG nous servent en longueur de journaux télévisés le prêt à penser d’une alternance indolore pour les profits capitalistes.

De surcroit, la transhumance des seconds couteaux y est étalée avec gourmandise. L’opportunisme reste peu glorieux même pour faire barrage à lepen. Le candidat victorieux de la primaire socialiste vit donc à ses dépends l’ambition néolibérale cultivée par Hollande et Valls. Ces derniers, en bons fossoyeurs de la gauche, ont choisi la recomposition au centre avec Macron.

Cette stratégie mitterrandienne d’accession ou de maintien au pouvoir, suppose l’effacement du repère droite gauche et si possible la disparition des partis à gauche qui ont structuré l’histoire politique, sociale et démocratique de notre pays.

Belle image encore une fois d’un système à bout de souffle sclérosé par l’absence chronique de scrupule de ses dirigeants et la logique antidémocratique d’une Constitution faite pour élire tous les cinq ans un monarque républicain qu’un parlement docile ne viendrait pas contrarier. L’inversion du calendrier électoral sert à ça. Vive la République qui en sera purgée pour promouvoir la démocratie, la solidarité et le progrès social !

La crise de régime, dans le contexte économique et social rude pour les plus modestes, peut effectivement conduire, au contraire, le pays vers les rivages les plus hostiles aux principes républicains et aux « conquis sociaux » pour reprendre les mots d’Ambroise Croizat.

Les politiques toujours plus dures pour les travailleurs et les ménages populaires alimentent la défiance, l’abstention, les populismes. L’affaiblissement des services publics, le chômage massif, les bas salaires, la pauvreté et la précarité… obscurcissent le quotidien de millions de personnes poussées dans les bras de démagogues nostalgiques d’une époque couleur vert de gris.

Face à cela, la réussite des meetings et les nouvelles technologies suffiront-elles à faire renaître l’espoir brisé dans les divisions ? La prédiction des deux gauches irréconciliables se réaliserait-elle ? La gauche d’alternative, taraudée par ces interrogations, peine à trouver la dynamique nécessaire à la qualification au second tour de la présidentielle.

Si les communistes ont agit, et agissent pour ne pas être engloutis dans le piège du choix par défaut à ce moment là, force est de convenir que l’appel à voter Jean Luc Mélenchon pour rassembleur qu’il soit n’a pas de prolongement aux législatives.

En effet, les stratèges de la France insoumise, appellation allégorique permettant de se situer hors parti tout en en étant un, comptent présenter des candidats face aux députés communistes sortants mais aussi face à des candidats communistes susceptibles de gagner au second tour.

Malgré des programmes convergents, ce refus de construire une démarche de rassemblement aux législatives, respectant la place de chacun pour battre la droite son extrême et les néolibéraux, sans parler de sectarisme, conduirait, si il persistait, à renforcer nos principaux adversaires politiques.

Le recensement des parrainages s’en ressent. Pour autant l’attitude de principe consiste à respecter la volonté majoritaire exprimée par les adhérents du PCF au mois de novembre dernier et de parrainer Jean Luc Mélenchon le candidat à la présidentielle pour lequel nous appelons depuis à voter. Elus communistes et du Front de gauche de l’Assemblée de Corse nous le faisons loyalement.

Dominique Bucchini Josette Risterucci Michel Stefani

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10 mars 2017 5 10 /03 /mars /2017 17:23
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