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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 14:58
Nouveauté Péché originel

 

Péché originel
[Peccato originale]
    • Traduction (Italien) : Renaud Temperini
Depuis le pontificat de Paul VI, le Vatican est le théâtre de scandales jamais élucidés qui paralysent les réformes récemment engagées par le pape François.
Cette nouvelle enquête de Gianluigi Nuzzi jette la lumière sur quelques-uns de ces secrets : la mort mystérieuse de Jean-Paul Ier et saLire la suite
  • 352 pages - 170 x 240 cm
  • Broché
  • EAN : 9782081416987
  • ISBN : 9782081416987

21,00

E-book

  • Epub : 14,99
  • Pdf : 14,99

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27 novembre 2017 1 27 /11 /novembre /2017 12:39
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25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 15:17
BONNES LECTURES: Staline, un tyran sanguinaire ou un héros national?

Pourquoi avez-vous fait un livre sur Staline?

 

Hier j’ai expliqué à ma cellule ce que contenait le livre qui va paraître à la fin octobre chez Delga : 1917-2017, Staline, un tyran sanguinaire ou une héros national? J’ai été pressée de questions et j’en ai après tiré un questionnaire imaginaire avec mes réponses.

 

– Pourquoi un livre sur Staline?

– Malgré son titre il ne s’agit pas uniquement d’un livre sur Staline mais plutôt un ensemble de questionnements appuyé sur des faits et des arguments sur la nature du pouvoir soviétique. L’approche qui caractérise l’occident dans ce domaine, ses médias, ses politiciens, considère ce qui est intervenu en 1917 sous un double aspect. Il y a ceux qui voient une révolution quasiment libertaire initiée par Lénine trahie par Staline et les promesses d’émancipation humaine entrant dans la nuit du goulag jusqu’à la chute finale qui est dans la logique de cette révolution trahie par une bureaucratie criminelle. La seconde vision ne contredit pas la première mais dans la logique initiée par Furet considère que toute révolution est criminelle et inutile puisque l’évolution allait vers l’émancipation. Et nous avons en France, de pseudo études qui sont en fait le prolongement des thèses des nouveaux philosophes qui finissent par considérer comme identiques parce que « totalitaires » le nazisme et le communisme. S’il y a dans ce livre une affirmation c’est le refus de ce terme abandonné par la plupart des chercheurs, en particulier les anglo-saxons. Donc, ce qui m’a paru intéressant c’est de partir de la vision que l’on a du stalinisme pour poser des questions sur la nature du pouvoir soviétique et sur l’image qu’en donnent nos médias à la veille de la célébration de la Révolution d’Octobre. J’ai écrit ce livre, mais il n’aurait pas existé sans Marianne qui par ailleurs a traduit un certain nombre de textes en annexe.

– Vous avez donc fait une étude historique et sociologique sur le pouvoir soviétique?

– Ce n’est pas une étude, mais plutôt une pré-enquête. Déjà je remets en question ce que l’on peut attendre de certitude d’une enquête en expliquant à mes étudiants que jamais on ne ferait partir un avion avec le degré de certitude que nous avons sur la connaissance des faits sociaux, mais dans ce cas ce serait une véritable escroquerie de prétendre que nous avons réalisé une véritable enquête. Cependant les faits que nous rapportons sont infiniment plus proches de la réalité que la plupart des productions journalistiques, reportages, analyses qui se diffusent toute la journée dans la presse. Non ce serait plutôt une fonction de déstabilisation des idées reçues, la remise en cause de l’idée d’un savoir immédiat, la tâche minimale du sociologue selon Bourdieu.

– Sur quoi vous appuyez-vous?
– Il y a l’utilisation d’un matériau disparate et désormais très abondant. Les archives de l’Union soviétique ont été ouvertes et les anglosaxons ont fourni un travail important méconnu en France ou presque. Le livre débute d’ailleurs par l’exposé d’un livre anglais à charge sur Staline et nous remettons en cause sa vision en montrant que ce qu’il apporte ne va pas dans le sens de sa démonstration. Nous le faisons en relation avec les débats d’un colloque auquel nous avons assisté à saint Pétersbourg sur la révolution d’octobre et l’URSS et dont Marianne a traduit les principales interventions en annexe. Il y a bien sûr d’autres références en particulier un ouvrage remarquable de Geoffroy Roberts préfacé par Annie Lacroix-Riz publié chez Delga, les guerres de Staline, et bien d’autres travaux essentiels ou témoignages comme celui de Cerutti, à l’ombre des deux T (Thorez et Togliatti). Mais il y a surtout le constat qu’il est difficile de nier à savoir qu’aujourd’hui selon des sondages multiples et crédibles 68% des habitants de la Fédération de Russie regrettent l’Union soviétique. Ou encore que sur plusieurs années, quand on leur demande le nom des grands hommes de tous les temps, ils placent de plus en plus Staline et Lénine en tête. Et c’est là tout le travail de notre seconde partie, grâce à Marianne qui est une grande interprète et a une connaissance de l’intérieur de la Russie (et de la Chine) nous avons interviewé des habitants de Saint Pétersbourg , de Kazan et de Moscou. Mais pour que notre travail soit plus complet, il aurait réellement fallu une enquête sur les zones où le parti communiste de la Fédération de Russie a le plus d’influence comme la Sibérie et l’Altaï. Les trois zones étudiées sont celles où son influence est la plus faible, à Kazan, son score est à peine plus élevé qu’en Tchétchénie. Mais nous avons privilégié une autre dimension, celle de l’union des nationalités instaurée par le pouvoir soviétique et sa permanence ou ses problèmes aujourd’hui. Ceci en cohérence avec l’analyse que nous faisons du rôle joué par les réformes gorbatchéviennes dans la dissolution de l’URSS. De ce point, l’étude de cas de l’Azerbaïdjan est tout à fait éclairante sur la naissance de l’oligarchie aujourd’hui au pouvoir. Mais il y a là une des principales lacunes de notre travail. La Russie est le plus grand pays du monde et quand on analyse les bases du pouvoir soviétique ou de tout pouvoir dans ce pays, il est difficile de ne pas tenir compte des travaux de Moshe Lewin (encore un anglais)  qui analyse le caractère hétérogène des régions du temps où une paysannerie vivait dans des poches d’autarcie, les risques d’embrasement et la réponse apportée par Staline.

– Quelles sont vos principales conclusions?

-Il ne s’agit pas de conclusions, mais de pistes ouvertes à la recherche. D’abord le fait, comme je viens de le dire, que  ceux qui ont vécu l’Union Soviétique n’ont pas du tout la même opinion que la nôtre. Notons qu’il n’y pratiquement plus personne de l’ère stalinienne. Pour les Russes cette période appartient à leur histoire, ce qu’ils ont vécu c’est une tout autre période ou plutôt d’autres périodes. Les jours heureux de la stabilité sans la violence de l’ère de la guerre civile et de la période de Staline (qui est tout de même mort il y a soixante ans) et le grand foutoir de la fin de l’Union soviétique, la grande désillusion « démocratique » qui se poursuit et qui valorise d’autant plus le temps passé. Non seulement les conquêtes sociales, mais la culture, l’éducation, la santé, il est étonnant de voir à quel point cette nostalgie est souvent « morale ». Il m’est venu une hypothèse sociologique en observant les pratiques et en écoutant les propos: tous ceux qui me parlaient étaient issus de ce grand boulversement, la Révolution n’est pas seulement une aventure sanglante, elle est une opportunité pour les millions d’individus écrasés par un système injuste d’accéder à une autre vie, au savoir et même au pouvoir. Nous avons eu sous la révolution y compris sous Staline une immense promotion, un peuple de moujiks illettrés est devenu pratiquement une classe moyenne cultivée. Aujourd’hui nous avons au contraire une mobilité descendante et la plupart des « intellectuels », universitaires rencontrés multipliaient les travaux pour tenter d’assurer à leurs enfants un simple accès à leur statut, cela était encore plus dramatique pour les enfants de la classe ouvrière, quant à la paysannerie autrefois dans les kolkhozes, elle est face à des terres abandonnées, à un désert culturel et en matière d’éducation et de santé. Par parenthèse en France on croit que si Poutine ménage le passé communiste y compris Staline c’est parce qu’il est lui-même un dictateur. C’est plus complexe que ça, premièrement il tient compte de l’opinion de la majorité du peuple en affirmant que la Russie est l’héritière comme Etat de l’URSS. D’autre part il sait bien que cette référence à l’URSS permet de maintenir l’unité entre des peuples comme les Russes et les tatars. La Russie demeure une mosaïque. Là dessus aussi notre analyse trace des pistes mais demeure totalement insuffisante pour prolonger les travaux passionnants sur l’hétérogénéité des régions et des campagnes dans la formation du système soviétique.

– Et sur Staline?
Toujours au titre des hypothèses il y a ce que je viens de dire sur l’accélération et la transformation de l’appareil productif mais aussi des individus, le fait que les Russes ont une vision historique de cette époque. Il y a aussi leur colère contre le pillage actuel des oligarques, leurs difficultés et l’idée que Staline aurait balayé tout ça. Mais je m’interroge sur la nature de certains pouvoirs qui sont de nature à en finir avec l’ordre ancien. Marx parle de Spartacus qui est massacré mais après qui la crise du monde esclavagiste apparaît comme définitive. Il y a Robespierre après lequel même si il est décapité c’est la fin de la féodalité. Ce pouvoir se caractérise qu’il s’agisse de Lénine ou de Staline par le refus de tout compromis avec l’ordre existant, et le choix donc d’une terreur, d’une « dictature » et dans le même temps c’est le cas pour Robespierre ce pouvoir contient son propre dépassement y compris dans son échec, Robespierre pousse le plus loin possible la revendication égalitaire au-delà de la dictature de la bourgeoisie qui s’instaure de fait. Mais je le répète ce travail pose plus de questions qu’il n’apporte de réponse, il demande que s’ouvrent les débats, les confrontations, que les progressistes et les communistes ne se contentent pas de l’opinion des « vainqueurs ».

 

– Êtes vous stalinienne?
– C’est un mythe… Non seulement j’adhère après la déstalinisation, mais je rentre au comité central du PCF dans le Congrès qui condamne officiellement le stalinisme. Non mais je ne suis pas convaincue par les analyses de ce pouvoir croquemitaine, ni par les thèses du pouvoir personnel, Staline a un pouvoir collectif autour de lui, des gens compétents et convaincus. Il est remarquablement intelligent et cultivé, désincarné, qu’il soit un despote impitoyable en l’état j’aurais tendance à le croire, simplement cette dénonciation de Staline me semble avoir été mal menée, limite grotesque. Les conséquences que nous en avons tirées nous mènent à des impasses, il y a d’autres analyses, celle des Russes, des Cubains, des Chinois. Il est urgent de sortir les cadavres du placard, nous n’apportons marianne et moi que des pièces au dossier.

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25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 15:11

Pourquoi avez-vous fait un livre sur Staline?

23 Sep

Hier j’ai expliqué à ma cellule ce que contenait le livre qui va paraître à la fin octobre chez Delga : 1917-2017, Staline, un tyran sanguinaire ou une héros national? J’ai été pressée de questions et j’en ai après tiré un questionnaire imaginaire avec mes réponses.

 

– Pourquoi un livre sur Staline?

– Malgré son titre il ne s’agit pas uniquement d’un livre sur Staline mais plutôt un ensemble de questionnements appuyé sur des faits et des arguments sur la nature du pouvoir soviétique. L’approche qui caractérise l’occident dans ce domaine, ses médias, ses politiciens, considère ce qui est intervenu en 1917 sous un double aspect. Il y a ceux qui voient une révolution quasiment libertaire initiée par Lénine trahie par Staline et les promesses d’émancipation humaine entrant dans la nuit du goulag jusqu’à la chute finale qui est dans la logique de cette révolution trahie par une bureaucratie criminelle. La seconde vision ne contredit pas la première mais dans la logique initiée par Furet considère que toute révolution est criminelle et inutile puisque l’évolution allait vers l’émancipation. Et nous avons en France, de pseudo études qui sont en fait le prolongement des thèses des nouveaux philosophes qui finissent par considérer comme identiques parce que « totalitaires » le nazisme et le communisme. S’il y a dans ce livre une affirmation c’est le refus de ce terme abandonné par la plupart des chercheurs, en particulier les anglo-saxons. Donc, ce qui m’a paru intéressant c’est de partir de la vision que l’on a du stalinisme pour poser des questions sur la nature du pouvoir soviétique et sur l’image qu’en donnent nos médias à la veille de la célébration de la Révolution d’Octobre. J’ai écrit ce livre, mais il n’aurait pas existé sans Marianne qui par ailleurs a traduit un certain nombre de textes en annexe.

– Vous avez donc fait une étude historique et sociologique sur le pouvoir soviétique?

– Ce n’est pas une étude, mais plutôt une pré-enquête. Déjà je remets en question ce que l’on peut attendre de certitude d’une enquête en expliquant à mes étudiants que jamais on ne ferait partir un avion avec le degré de certitude que nous avons sur la connaissance des faits sociaux, mais dans ce cas ce serait une véritable escroquerie de prétendre que nous avons réalisé une véritable enquête. Cependant les faits que nous rapportons sont infiniment plus proches de la réalité que la plupart des productions journalistiques, reportages, analyses qui se diffusent toute la journée dans la presse. Non ce serait plutôt une fonction de déstabilisation des idées reçues, la remise en cause de l’idée d’un savoir immédiat, la tâche minimale du sociologue selon Bourdieu.

– Sur quoi vous appuyez-vous?
– Il y a l’utilisation d’un matériau disparate et désormais très abondant. Les archives de l’Union soviétique ont été ouvertes et les anglosaxons ont fourni un travail important méconnu en France ou presque. Le livre débute d’ailleurs par l’exposé d’un livre anglais à charge sur Staline et nous remettons en cause sa vision en montrant que ce qu’il apporte ne va pas dans le sens de sa démonstration. Nous le faisons en relation avec les débats d’un colloque auquel nous avons assisté à saint Pétersbourg sur la révolution d’octobre et l’URSS et dont Marianne a traduit les principales interventions en annexe. Il y a bien sûr d’autres références en particulier un ouvrage remarquable de Geoffroy Roberts préfacé par Annie Lacroix-Riz publié chez Delga, les guerres de Staline, et bien d’autres travaux essentiels ou témoignages comme celui de Cerutti, à l’ombre des deux T (Thorez et Togliatti). Mais il y a surtout le constat qu’il est difficile de nier à savoir qu’aujourd’hui selon des sondages multiples et crédibles 68% des habitants de la Fédération de Russie regrettent l’Union soviétique. Ou encore que sur plusieurs années, quand on leur demande le nom des grands hommes de tous les temps, ils placent de plus en plus Staline et Lénine en tête. Et c’est là tout le travail de notre seconde partie, grâce à Marianne qui est une grande interprète et a une connaissance de l’intérieur de la Russie (et de la Chine) nous avons interviewé des habitants de Saint Pétersbourg , de Kazan et de Moscou. Mais pour que notre travail soit plus complet, il aurait réellement fallu une enquête sur les zones où le parti communiste de la Fédération de Russie a le plus d’influence comme la Sibérie et l’Altaï. Les trois zones étudiées sont celles où son influence est la plus faible, à Kazan, son score est à peine plus élevé qu’en Tchétchénie. Mais nous avons privilégié une autre dimension, celle de l’union des nationalités instaurée par le pouvoir soviétique et sa permanence ou ses problèmes aujourd’hui. Ceci en cohérence avec l’analyse que nous faisons du rôle joué par les réformes gorbatchéviennes dans la dissolution de l’URSS. De ce point, l’étude de cas de l’Azerbaïdjan est tout à fait éclairante sur la naissance de l’oligarchie aujourd’hui au pouvoir. Mais il y a là une des principales lacunes de notre travail. La Russie est le plus grand pays du monde et quand on analyse les bases du pouvoir soviétique ou de tout pouvoir dans ce pays, il est difficile de ne pas tenir compte des travaux de Moshe Lewin (encore un anglais)  qui analyse le caractère hétérogène des régions du temps où une paysannerie vivait dans des poches d’autarcie, les risques d’embrasement et la réponse apportée par Staline.

– Quelles sont vos principales conclusions?

-Il ne s’agit pas de conclusions, mais de pistes ouvertes à la recherche. D’abord le fait, comme je viens de le dire, que  ceux qui ont vécu l’Union Soviétique n’ont pas du tout la même opinion que la nôtre. Notons qu’il n’y pratiquement plus personne de l’ère stalinienne. Pour les Russes cette période appartient à leur histoire, ce qu’ils ont vécu c’est une tout autre période ou plutôt d’autres périodes. Les jours heureux de la stabilité sans la violence de l’ère de la guerre civile et de la période de Staline (qui est tout de même mort il y a soixante ans) et le grand foutoir de la fin de l’Union soviétique, la grande désillusion « démocratique » qui se poursuit et qui valorise d’autant plus le temps passé. Non seulement les conquêtes sociales, mais la culture, l’éducation, la santé, il est étonnant de voir à quel point cette nostalgie est souvent « morale ». Il m’est venu une hypothèse sociologique en observant les pratiques et en écoutant les propos: tous ceux qui me parlaient étaient issus de ce grand boulversement, la Révolution n’est pas seulement une aventure sanglante, elle est une opportunité pour les millions d’individus écrasés par un système injuste d’accéder à une autre vie, au savoir et même au pouvoir. Nous avons eu sous la révolution y compris sous Staline une immense promotion, un peuple de moujiks illettrés est devenu pratiquement une classe moyenne cultivée. Aujourd’hui nous avons au contraire une mobilité descendante et la plupart des « intellectuels », universitaires rencontrés multipliaient les travaux pour tenter d’assurer à leurs enfants un simple accès à leur statut, cela était encore plus dramatique pour les enfants de la classe ouvrière, quant à la paysannerie autrefois dans les kolkhozes, elle est face à des terres abandonnées, à un désert culturel et en matière d’éducation et de santé. Par parenthèse en France on croit que si Poutine ménage le passé communiste y compris Staline c’est parce qu’il est lui-même un dictateur. C’est plus complexe que ça, premièrement il tient compte de l’opinion de la majorité du peuple en affirmant que la Russie est l’héritière comme Etat de l’URSS. D’autre part il sait bien que cette référence à l’URSS permet de maintenir l’unité entre des peuples comme les Russes et les tatars. La Russie demeure une mosaïque. Là dessus aussi notre analyse trace des pistes mais demeure totalement insuffisante pour prolonger les travaux passionnants sur l’hétérogénéité des régions et des campagnes dans la formation du système soviétique.

– Et sur Staline?
Toujours au titre des hypothèses il y a ce que je viens de dire sur l’accélération et la transformation de l’appareil productif mais aussi des individus, le fait que les Russes ont une vision historique de cette époque. Il y a aussi leur colère contre le pillage actuel des oligarques, leurs difficultés et l’idée que Staline aurait balayé tout ça. Mais je m’interroge sur la nature de certains pouvoirs qui sont de nature à en finir avec l’ordre ancien. Marx parle de Spartacus qui est massacré mais après qui la crise du monde esclavagiste apparaît comme définitive. Il y a Robespierre après lequel même si il est décapité c’est la fin de la féodalité. Ce pouvoir se caractérise qu’il s’agisse de Lénine ou de Staline par le refus de tout compromis avec l’ordre existant, et le choix donc d’une terreur, d’une « dictature » et dans le même temps c’est le cas pour Robespierre ce pouvoir contient son propre dépassement y compris dans son échec, Robespierre pousse le plus loin possible la revendication égalitaire au-delà de la dictature de la bourgeoisie qui s’instaure de fait. Mais je le répète ce travail pose plus de questions qu’il n’apporte de réponse, il demande que s’ouvrent les débats, les confrontations, que les progressistes et les communistes ne se contentent pas de l’opinion des « vainqueurs ».

 

– Êtes vous stalinienne?
– C’est un mythe… Non seulement j’adhère après la déstalinisation, mais je rentre au comité central du PCF dans le Congrès qui condamne officiellement le stalinisme. Non mais je ne suis pas convaincue par les analyses de ce pouvoir croquemitaine, ni par les thèses du pouvoir personnel, Staline a un pouvoir collectif autour de lui, des gens compétents et convaincus. Il est remarquablement intelligent et cultivé, désincarné, qu’il soit un despote impitoyable en l’état j’aurais tendance à le croire, simplement cette dénonciation de Staline me semble avoir été mal menée, limite grotesque. Les conséquences que nous en avons tirées nous mènent à des impasses, il y a d’autres analyses, celle des Russes, des Cubains, des Chinois. Il est urgent de sortir les cadavres du placard, nous n’apportons marianne et moi que des pièces au dossier.

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25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 14:46
Hommage à Fidel, au premier des communistes !

25 Novembre 2017 , Rédigé par Réveil Communiste Publié dans #Cuba, #Front historique, #GQ, #Réseaux communistes, #L'Internationale

Pour le premier anniversaire de sa disparition

Pour le premier anniversaire de sa disparition

Rendons hommage à Fidel! Ce n'était pas "le dernier des communistes" comme l'écrit un hebdomadaire bourgeois, avec un soulagement prématuré, mais le premier d'entre nous. Nous sommes très fiers d'avoir participé à son combat même de très loin et de très peu et d'avoir été des camarades de Fidel, parmi ceux qui ont combattu pour la même cause et qui continuent à le faire partout dans le monde.

Il était grand non seulement dans la victoire incroyable et fabuleuse, à un contre mille, qui a conduit à la libération de Cuba, dans l'affrontement finalement victorieux avec l'impérialisme qui a jeté l'éponge en 2014 en relâchant ses otages, les "Cinq de Miami", mais plus encore dans la retraite stratégique, la longue marche en recul depuis 1989 où tant de camarades dans le monde se sont découragés, ont abandonné la lutte, ou ont trahi.

En 1990 on ne donnait pas cher de la survie du socialisme à Cuba ! la persistance à travers toutes les difficultés d'un modèle social alternatif au capitalisme est due à la volonté d'indépendance indestructible du peuple cubain, mais également à la ténacité et à l'intransigeance de Fidel, et du groupe dirigeant cubain qui n'ont jamais accepté la défaite du socialisme. Cuba et Fidel ont été indispensables au monde.

Le mouvement communiste est destiné à rendre le pouvoir et la liberté à l'humanité aliénée, aux gens simples, aux personnes ordinaires, aux hommes sans qualité, à ceux qui produisent tout. Et dans ce mouvement il suscite l'apparition de personnalités hors du commun dans lesquels l'humanité courante se reconnait et se dépasse. Aussi étrange que cela paraisse, c'est le marxisme, qui enseigne que les individus ne font pas l'histoire, qu'ils sont les représentants de force économiques et sociales qu'ils ne dominent pas, qui provoque l'apparition de ces grands dirigeants ! Car cette loi ne s'applique pas aux révolutionnaires conscients !

Les héros de la bourgeoisie ne savent pas qu'ils servent la bourgeoisie, les héros du prolétariat savent qu'ils servent le prolétariat.

Et l'ennemi le sait très bien lui aussi, lui pour qui la stratégie contre révolutionnaire constante a toujours été celle d'Hérode, qui consiste à abattre préventivement ces hommes partout où ils paraissent quitte à recourir au génocide pour faire disparaitre entièrement le milieu humain même où ils peuvent apparaître. Comme en Espagne en 1939, en Russie en 1941 ou en Indonésie en 1965. Dans une seconde guerre mondiale dont les fauteurs n'avaient pas d'autre but rationnel.

Dans le cas de Fidel, ils ont tenté six cent fois de l'assassiner! Et son histoire aurait pu s'arrêter dès le seuil de sa vie, s'il était mort au combat à la caserne Moncada, le 26 juillet 1953. Nombre de jeunes dirigeants ou théoriciens, intellectuels ou ouvriers sont tombés prématurément dans la lutte, à commencer par le Che. Mais quand ils vivent longtemps comme Fidel, ils atteignent de grands buts!

Les grands dirigeants communistes sont des stratèges hors pairs auprès desquels Napoléon Bonaparte parait par comparaison un pauvre gâcheur. Il est normal qu'ils suscitent la haine de l'ennemi, l'affection populaire et l'admiration de leurs camarades. Ils sont les produits de moments historiques extraordinaires qui ne se reviennent pas souvent. Fidel est bien le dernier représentant des générations de révolutionnaires inspirées des bolcheviks qui se sont formées dans le chaudron des guerres impérialistes du XXème siècle et de la décolonisation. L'humanité ne les oubliera jamais, les peuples les garderont au cœur et les intellectuels de la bourgeoisie poursuivront au fil du temps leur spectre d'une haine hystérique et impuissante.

GQ 26 novembre 2016

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25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 09:01

 Les contre-révolutions sont des parenthèses de l’histoire, l’avenir appartient aux révolutionnaires.
Georges Dimitrov

 

 

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24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 17:51
Michel Stefani
 
La FI et "l’héritage de conceptions politiques surannées"

2 Octobre 2017

Un représentant local de la France Insoumise milite depuis 48 heures pour faire échouer un accord politique entre la Corse Insoumise et le PCF en l’état colonne vertébrale d’une offre politique de gauche antilibérale et antiaustérité en Corse.

Cette personne qui a une longue activité militante en Corse reste néanmoins un illustre inconnu mais pour autant il ne se prive pas de faire la leçon sur point, en s’interrogeant à l’appui d’une argumentation vaseuse sur les conditions qui permettrait une activité militante collective du PCF et des Insoumis.

Nous ne rappellerons pas à ce militant chevronné qui vomit sa bille sur le PCF que lorsqu’il s’est agit de composer les bureaux de vote à la présidentielle il s’est trouvé nombre de communistes pour assumer cette tache dans des dizaines de bureaux de vote où la FI était incapable d’être représentée.

Pour justifier une attitude sectaire contraire (aujourd’hui sans doute plus encore dans le contexte de mobilisation sociale) aux attentes d’unité et de rassemblement pour modifier le rapport de force politique en faveur des intérêts populaires et du monde du travail, il est question des alliances avec le clan dont le PCF se serait rendu coupable…

Là l’illustre inconnu, chargé par l’état major de JL Mélenchon de la basse besogne locale afin de préserver les intérêts -non partisans- de la FI, visiblement organisée de manière très centralisée, montre toute son ignorance de l’histoire politique de la Corse et du rôle tenu par les communistes et le PCF.

Pour rafraichir la mémoire de ceux qui à la FI ignorent cette histoire et oublient la leur, notamment celle du Chef incontestable qui a passé plus de temps au PS pour être élu durant 30 ans sans interruption Conseiller général, Sénateur, Ministre… Le PCF en Corse c’est La Résistance et l’insurrection libératrice en 43, les grands mouvements sociaux et populaires (mouvement du 29 novembre, CAPCO, lutte contre les essais nucléaires dans l’Argentella et les boues rouges… lutte pour la création de la continuité territoriale, luttes pour sauver le Chemin de fer, la manufacture de tabac, Femenia fabrication, la SNCM… luttes contre la vie chère et pour la prime de transport…

C’est le constat que le PCF en Corse est coupé du peuple et qu’il attend les bons conseils de celui qui très fraternellement dit aux communistes vous êtes « la mort et le néant ». Ce rappel est aussi indispensable parce que, l’illustre inconnu de la FI, nous reproche d’avoir insulté JL Mélenchon. Sans doute fait-il référence aux centaines de signatures d’élus communistes qui lui ont permis de déposer sa candidature à la présidentielle faute de quoi…

Nous apprenons également grâce à ce Monsieur que la FI ne veut pas être prise « en otage par des partis plus soucieux de leur avenir que de celui des gens ». Il s’agirait en conséquence de mettre en œuvre « une nouvelle culture politique qui puisse permettre de tenir le cap en évitant les écueils… » La formule est plaisante mais dans les faits nous voyons un fonctionnement très vertical et peu démocratique imposant un alignement sans condition aux exigences d’une direction restreinte issue du PG et chargée de veiller à ce que la construction politique se fasse autour de JL Mélenchon et au service exclusif de sa stratégie électorale.

Cette direction ne s’inquiéte pas de savoir si les intérêts populaires du monde du travail seront encore entendus dans l’hémicycle de l’Assemble de Corse avec un groupe clairement engagé à gauche dans le combat antilibéral face à la future majorité régionale, nationaliste de droite ou macroniste, et bien sur contre la politique désastreuse du gouvernement Macron/Philippe définie au siège du Medef.

De manière générale le reproche qui nous est fait injustement peut en revanche être retourné à son auteur « nous avons à faire face à l’héritage de conceptions politiques surannées ».

Michel Stefani

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24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 17:48
La FI et "l’héritage de conceptions politiques surannées"

2 Octobre 2017

Un représentant local de la France Insoumise milite depuis 48 heures pour faire échouer un accord politique entre la Corse Insoumise et le PCF en l’état colonne vertébrale d’une offre politique de gauche antilibérale et antiaustérité en Corse.

Cette personne qui a une longue activité militante en Corse reste néanmoins un illustre inconnu mais pour autant il ne se prive pas de faire la leçon sur point, en s’interrogeant à l’appui d’une argumentation vaseuse sur les conditions qui permettrait une activité militante collective du PCF et des Insoumis.

Nous ne rappellerons pas à ce militant chevronné qui vomit sa bille sur le PCF que lorsqu’il s’est agit de composer les bureaux de vote à la présidentielle il s’est trouvé nombre de communistes pour assumer cette tache dans des dizaines de bureaux de vote où la FI était incapable d’être représentée.

Pour justifier une attitude sectaire contraire (aujourd’hui sans doute plus encore dans le contexte de mobilisation sociale) aux attentes d’unité et de rassemblement pour modifier le rapport de force politique en faveur des intérêts populaires et du monde du travail, il est question des alliances avec le clan dont le PCF se serait rendu coupable…

Là l’illustre inconnu, chargé par l’état major de JL Mélenchon de la basse besogne locale afin de préserver les intérêts -non partisans- de la FI, visiblement organisée de manière très centralisée, montre toute son ignorance de l’histoire politique de la Corse et du rôle tenu par les communistes et le PCF.

Pour rafraichir la mémoire de ceux qui à la FI ignorent cette histoire et oublient la leur, notamment celle du Chef incontestable qui a passé plus de temps au PS pour être élu durant 30 ans sans interruption Conseiller général, Sénateur, Ministre… Le PCF en Corse c’est La Résistance et l’insurrection libératrice en 43, les grands mouvements sociaux et populaires (mouvement du 29 novembre, CAPCO, lutte contre les essais nucléaires dans l’Argentella et les boues rouges… lutte pour la création de la continuité territoriale, luttes pour sauver le Chemin de fer, la manufacture de tabac, Femenia fabrication, la SNCM… luttes contre la vie chère et pour la prime de transport…

C’est le constat que le PCF en Corse est coupé du peuple et qu’il attend les bons conseils de celui qui très fraternellement dit aux communistes vous êtes « la mort et le néant ». Ce rappel est aussi indispensable parce que, l’illustre inconnu de la FI, nous reproche d’avoir insulté JL Mélenchon. Sans doute fait-il référence aux centaines de signatures d’élus communistes qui lui ont permis de déposer sa candidature à la présidentielle faute de quoi…

Nous apprenons également grâce à ce Monsieur que la FI ne veut pas être prise « en otage par des partis plus soucieux de leur avenir que de celui des gens ». Il s’agirait en conséquence de mettre en œuvre « une nouvelle culture politique qui puisse permettre de tenir le cap en évitant les écueils… » La formule est plaisante mais dans les faits nous voyons un fonctionnement très vertical et peu démocratique imposant un alignement sans condition aux exigences d’une direction restreinte issue du PG et chargée de veiller à ce que la construction politique se fasse autour de JL Mélenchon et au service exclusif de sa stratégie électorale.

Cette direction ne s’inquiéte pas de savoir si les intérêts populaires du monde du travail seront encore entendus dans l’hémicycle de l’Assemble de Corse avec un groupe clairement engagé à gauche dans le combat antilibéral face à la future majorité régionale, nationaliste de droite ou macroniste, et bien sur contre la politique désastreuse du gouvernement Macron/Philippe définie au siège du Medef.

De manière générale le reproche qui nous est fait injustement peut en revanche être retourné à son auteur « nous avons à faire face à l’héritage de conceptions politiques surannées ».

Michel Stefani

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24 novembre 2017 5 24 /11 /novembre /2017 17:38
Il est formellement interdit d’utiliser la marque “Insoumise“

24 Novembre 2017

A l’heure du “Black Friday“, les quelques aigris, de la petite équipe locale encore soumise à JLM, se sentent pousser des ailes. À défaut d’assumer pleinement l’engagement qu’ils prétendent avoir en allant au combat, ils préfèrent (inspirés qu’ils sont par le guide suprême) tirer dans le dos de celles et ceux qui dans cette élection représentent au front la seule option à gauche antilibérale.

La sentence est tombée depuis Paris, il est formellement interdit d’utiliser la marque “Insoumise“ dans cette élection et sans doute auront nous droit d’ici peu à en répondre devant le juge puisque paraît-il il s ‘agit d’une "usurpation".

Dans le combat de classe contre la bourgeoisie ces révolutionnaires en peau de lapin ont une ambition, peu noble s’il en est, nous faire condamner une seconde fois devant les tribunaux la première ayant été formulée par JLM en personne qui a demandé aux électeurs de nous sanctionner.

Alors le 3 décembre à celles et ceux qui restent attachés aux valeurs fondatrices de la gauche dans notre pays aux valeurs républicaines, d’Egalité, de Liberté et de Fraternité, nous disons n’hésitez pas à faire le choix de la liste “L’avenir, La Corse en commun - L’Avvene, A Corsica in cumunu“.

C’est la certitude du vote clair, du vote antilibéral face :

  • à la liste “macroniste“ prête à se diluer un peu plus avec les deux autres listes de droite
  • aux listes nationalistes dont l'objectif est de mettre le cap sur les rivages incertains du fédéralisme européen voire de l’autodétermination.

Michel STEFANI

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23 novembre 2017 4 23 /11 /novembre /2017 08:58

Une découverte, les pratiques esclavagistes filmées par CNN ? On tombe vraiment des nues ? Certainement pas. Le 11 avril 2017, l’Office international des migrations publiait un rapport indiquant que des milliers de migrants transitant par la Libye étaient vendus comme du bétail sur des marchés aux esclaves, avant d’être soumis au travail forcé ou à l’exploitation sexuelle. Cette réalité, tout le monde la connaissait, et personne n’a rien fait.

 

Lorsque Emmanuel Macron a consacré son premier voyage présidentiel à la région sahélienne, on n’a pas le souvenir qu’il ait dit quelque chose. Mais on le comprend : la sécurité des approvisionnements miniers de l’ex-puissance coloniale est une affaire beaucoup plus sérieuse, et on ne va quand même pas perdre son temps avec des broutilles. C’est vraiment dommage, car la France aurait eu beaucoup à dire sur la situation en Libye.

 

Il ne faudrait pas l’oublier : si ce pays est à la dérive, s’il est dépecé par les factions rivales, si la violence y règne, c’est parce que la France et ses alliés l’ont anéanti en 2011. Les marchands d’esclaves ne sont pas tombés du ciel : ils sont arrivés dans les bagages de l’OTAN. Sous des prétextes humanitaires fabriqués par la propagande, Paris, Londres et Washington se sont arrogé le droit de détruire un Etat souverain. Ils l’ont remplacé par la loi de la jungle et le chaos milicien. On voit le résultat.

 

Où sont-ils, ceux qui ont décidé de renverser Mouammar Kadhafi ? On aimerait les entendre, ces visionnaires. Nicolas Sarkozy voulait faire de cette croisade le joyau de son mandat. “Le chef de l’Etat a fait de l’intervention en Libye un combat personnel. Pour le rayonnement de la France”, titre “Le Monde” le 23 août 2011. Le rayonnement est aveuglant ! Pour Alain Juppé, l’intervention en Libye est “un investissement pour l’avenir”. Il aurait dû préciser que cet investissement n’était pas seulement pétrolier. Les esclavagistes le remercient. Eux aussi, ils investissent.

 

Du côté de l’opposition de “gauche”, ce n’est guère mieux. François Hollande approuve le recours à la force contre Kadhafi “parce que sinon Kadhafi aurait massacré une partie de son peuple”. Qu’il se rassure : pour ce qui est des massacres, l’OTAN a fait ses preuves. Le 21 mars 2011, “Libération” demande à Jean-Luc Mélenchon pourquoi il approuve les frappes aériennes en Libye. Il répond : “La première question à se poser est la suivante : y a-t-il un processus révolutionnaire au Maghreb et au Moyen-Orient ? Oui. Qui fait la révolution ? Le peuple. Il est donc décisif que la vague révolutionnaire ne soit pas brisée en Libye.”

 

Il faudrait pourtant que les progressistes ou prétendus tels se mettent sérieusement à méditer la leçon des faits. Car la politique occidentale, c’est toujours le grand écart : on part avec les droits de l’homme et on finit avec le marché aux esclaves. Certains ont beau l’emballer de rhétorique humaniste ou révolutionnaire, l’impérialisme reste l’impérialisme. On peut multiplier à foison les variantes du cache-misère idéologique, le prétendu devoir d’ingérence n’est que le droit que l’on s’arroge à écraser le voisin. C’est le droit du plus fort revu et corrigé par BHL.

 

Les hypocrites diront que l’esclavage ne date pas d’hier et que cette affaire concerne les Africains, niant la responsabilité du néo-colonialisme. Poussés par la misère, ils sont des centaines de milliers à vouloir franchir la Méditerranée au péril de leur vie. La destruction de l’Etat libyen les a mis à la merci des passeurs qui les vendent comme du bétail. S’ils échappent à leurs griffes, leur calvaire ne fait que commencer. Quel paradoxe ! Victimes d’un monde dual, ces damnés de la terre n’ont d’autre espoir que d’aller traîner leur misère dans les pays qui ont fait leur malheur.

 

Le 19 novembre 2017

Bruno GUIGUE

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