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CHANTS REVOLUTIONNAIRES

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 12:16

                                                                         MARE NOSTRUM-copie-1

 

 

cdu_autarquicas13.jpg Élections locales au Portugal : succès historique pour le Parti communiste (11-12%) et effondrement du Bloc de gauche (2-3%)

 

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Les élections locales (autarquicas) de ce 29 septembre ont vu une défaite historique de la droite, maître d'œuvre de l'austérité. Si le PS a profité de la situation pour gagner quelques mairies, il recule en voix. Les communistes de la CDU sortent grands gagnants du scrutin.


La droite représentée avant tout par le PSD (Parti social-démocrate) mais aussi le CDS-PP (Parti populaire) avaient exhorté les Portugais à ne pas «  nationaliser  » le scrutin. Peine perdue. Après les deux années de plans d’austérité, le gouvernement sort dramatiquement affaibli.

 

La droite subit sa pire défaite depuis 20 ans : 16,5% pour le PSD, 3,5% pour le CDS-PP – plus une dizaine de % pour les listes de divers droite (avec 7,5% pour les listes PSD-CDS). Soit un recul de plus de 10 points par rapport à 2009 et la perte de23mairies.



Les partis de droite ainsi que le PS (la « troika ») perdent sur ce scrutin près de 750 000 voix.

 

Les grosses ficelles des partis du consensus dominant PS-PSD pour garder la main : « indépendants », clientélisme, alliances tacites

 

Dans des bastions historiques de la droite, le PSD connaît des défaites historiques. Au nord, le PSD perd la deuxième ville du pays, Porto et Vila nova de Gaia. Dans le fief de Madère, et de son président corrompu Alberto Jardim, il perd 7 des 11 mairies.

 

Prévoyant sa débâcle, la droite a mobilisé toutes ses ressources : la carte du localisme, l'activation de ses réseaux clientélistes, mais aussi la dissimulation de ces candidats derrière les étiquettes d' «  indépendants  » : comme Marco Almeida battu de peu à Sintra, Rui Moreira vainqueur à Porto.

 

Rui Moreira, présenté comme le candidat « anti-parti » (son slogan, le populiste quasi footballistique : « Notre parti, c’est Porto »), des citoyens à Porto a pourtant été soutenu par le CDS-PP et épaulé par une série d’anciens responsables locaux du PSD.

 

Lui-même grand industriel du secteur immobilier, président de la Chambre de commerce de Porto,il est impliqué dans les opérations de réhabilitation, de fait d’expulsions des populations pauvres, du centre-ville de Porto. Moreira a représenté une alternative populiste de droite au candidat du PSD, Luis Filipe Menenzens, plongé dans une série de scandales.

 

Le vainqueur attendu est le Parti socialiste. Il remporte 150mairies et renforce son hégémonie dans des régions-clés, comme à Lisbonne, et récupère des villes majeures comme Coimbra. Le secrétaire-général du PS n’a pas hésité à parler de la plus grande victoire de l’histoire du scrutin.

 

Sur une corde raide, le PS a capitalisé sur le rejet global du gouvernement de droite, feignant l’indignation tardive quant au budget 2014 tout en se revendiquant après le scrutin d’une « opposition constructive » au gouvernement.

 

Il a également utilisé à plein ses réseaux clientélistes locaux, tout en profitant des reports de voix habituels des électeurs conservateurs dans les duels attendus au sud avec les candidats communistes.

 

Le Parti communiste : troisième force politique du pays, en progression nationale et locale

 

En dépit de ces manœuvres, le seul parti à réellement progresser, tant en voix qu'en nombre de majorités conquises, c'est le Parti Communiste, rassemblé dans la Coalition CDU (Convergence Démocratique Unitaire).

 

Le PCP-CDU obtient 11,1% pour les Chambres municipales (exécutif) et 12% aux Assemblées municipales (législatif), une progression de 1,3 points par rapport à 2009 : des résultats inédits aux élections locales sur ces vingt dernières années.

 

Si le PCP s'installe plus que jamais comme la troisième force politique du pays et surtout la seule alternative au consensus dominant PS-droite, les résultats au niveau local sont encore plus impressionnants.

 

On note d'une part une progression encourageante dans les régions qui ne sont pourtant pas ses bastions, ce dans tout le pays : 7% dans la région de Porto au nord (4% en 2009), 7,5% à Coimbra au centre (5,5% en 2009) ou encore 11,7% à Faro, à l’extrême-sud (6% en 2009).

 

Dans les régions « rouges » du Sud, les communistes font le plein : 14,1% à Santarem, 15,8% dans la région métropolitaine de Lisbonne, 17,2 % à Portalegre, 38,6% à Beja, 38,5% à Évora (première place devant le PS) et 42% dans la région de Setúbal – la 3 ème du pays – avec majorité absolue à l'Exécutif régional.

 

A l'échelle des communes, le PCP récupère 10 mairies dont les deux capitales de district Beja et Evora, tout en récupérant la majorité absolue dans les deux plus importantes mairies communistes, Setubal et Almada, la 10ème ville du pays dans la banlieue de Setúbal.

 

Huit autres communes ont été conquises, parmi lesquelles Loures, 6 ème ville du pays située dans la banlieue de Lisbonne ou encore la mythique Grândola, la ville d’Alentejo dont fut tirée la chanson de Zeca Afonso « Grândola, vila morena », hymne de la Révolution d’avril.

 

En termes d’élus locaux, le PCP passe de 174 à 213 élus dans les exécutifs municipaux, et de 655 à 746 dans les Conseils municipaux. Les communistes dirigeront 34 mairies sur les 308 que compte le pays, soit une mairie portugaise sur neuf.

 

Après l’annonce des résultats, le secrétaire-général du PCP, Jerónimo de Sousa a annoncé les priorités futures du Parti, la lutte contre les politiques du capital, d'où qu'elles viennent :

 

« Les voix obtenues par la CDU sont un facteur de confiance et d’espoir, sur le fait qu’il est possible de tracer un autre chemin, un autre cap. Une impulsion à la lutte, à ce qu’elle peut ouvrir de perspectives et réalisation d’une politique alternative, une preuve qu’il revient aux travailleurs et au peuple dans leur action, leurs choix et leur vote de battre les partis des politiques de droite [NdT : le PCP intègre les PS dans les partis responsables des « politiques de droite »], de donner plus de force à la CDU pour réaliser une politique patriotique et de gauche.

 

Cet engagement local trouvera une continuité dès demain dans la lutte quotidienne – avec la grande action de lutte nationale « Marche pour Avril : contre l’exploitation et la paupérisation » déjà convoquée par la CGTP pour le 19 octobre ».

 

Le « Bloc de gauche » en voie de disparition

 

Au-delà de l’affaissement des partis du consensus dominant PS-PSD, de la progression des communistes, le dernier enseignement du scrutin, c’est la quasi-disparition électorale du « Bloc de gauche ».

 

La formation dite de « gauche radicale » (issue de courants maoistes, trotskistes, ex-socialdémocrates, refondateurs …), soutenue par le PGE contre le Parti communiste passe de 3 à 2,4% aux exécutifs municipaux, de 4 à 3% aux Conseils municipaux.

 

Elle ne garde plus que 8 élus aux exécutifs et 100 dans les Assemblées, des chiffres qui supportent mal la comparaison avec ceux obtenus par les communistes, respectivement 213 et 747

 

Le Bloc de gauche subit électoralement la conséquence de l’incohérence de son discours pendant la campagne, reflet de son alignement fondamental sur le consensus dominant.

 

Ainsi, pendant la campagne, le Bloc a alterné entre des mains tendues au PS pour des alliances électorales locales et nationales, avant de dénoncer … l’intransigeance du PS (et non la politique d’austérité dont il est complice !).

 

Ironie de l’histoire, c’est le PS qui a enlevé au Bloc sa seule mairie, Salvaterra do Magos, dans le Ribatejo. Autre symbole frappant, l’absence du moindre élu du Bloc de gauche à l’exécutif dans un de ses fiefs, la région de Lisbonne où se présentait son secrétaire-général João Semedo … le dernier élu récupéré par le PCP.

 

Sur un autre point majeur, le « Bloc de gauche » s’est encore gardé de tout positionnement de rupture, tant avec l’Euro qu’avec l’Union européenne, là où le PCP maintient son discours de rupture avec l’intégration européenne, ouvrant même la question de la sortie de la monnaie unique.

 

Un gouvernement de droite plus affaibli que jamais et un Parti Socialiste empêtré dans les contradictions de son double discours, déterminés à appliquer par alternance les diktats de la « Troika », désirée par le patronat portugais comme européen :

 

Plus que jamais la seule alternative est le Parti Communiste, plus fort sur les territoires locaux, plus fort dans les luttes pour faire triompher une alternative au consensus dominant, capitaliste et européiste.

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 10:49
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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 10:32

 

 

source: J.Marchioni

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 10:21

    source: Haro Piscien

                    La bête est revenue

Pierre Perret

Sait-on pourquoi, un matin,
Cette bête s´est réveillée
Au milieu de pantins
Qu´elle a tous émerveillés
En proclamant partout, haut et fort :
"Nous mettrons l´étranger dehors"
Puis cette ogresse aguicheuse
Fit des clones imitatifs.
Leurs tirades insidieuses
Convainquirent les naïfs
Qu´en suivant leurs dictats xénophobes,
On chasserait tous les microbes.

Attention mon ami, je l´ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue!
C´est une hydre au discours enjôleur
Qui forge une nouvelle race d´oppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.

D´où cette bête a surgi,
Le ventre est encore fécond.
Bertold Brecht nous l´a dit.
Il connaissait la chanson.
Celle-là même qu´Hitler a tant aimée,
C´est la valse des croix gammées
Car, pour gagner quelques voix
Des nostalgiques de Pétain,
C´est les juifs, encore une fois,
Que ces dangereux aryens
Brandiront comme un épouvantail
Dans tous leurs sinistres éventails.

Attention mon ami, je l´ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue!
C´est une hydre au discours enjôleur
Qui forge une nouvelle race d´oppresseurs.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.

N´écoutez plus, braves gens,
Ce fléau du genre humain,
L´aboiement écœurant
De cette bête à chagrin
Instillant par ces chants de sirène
La xénophobie et la haine.
Laissons le soin aux lessives
De laver plus blanc que blanc.
Les couleurs enjolivent
L´univers si différent.
Refusons d´entrer dans cette ronde
Qui promet le meilleur des mondes.

Attention mon ami, je l´ai vue.
Méfie-toi : la bête est revenue!
C´est une hydre au discours enjôleur
Dont les cent mille bouches crachent le malheur.
Y a nos libertés sous sa botte.
Ami, ne lui ouvre pas ta porte.
Car, vois-tu, petit, je l´ai vue,
La bête. La bête est revenue.

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 10:13

                     Les allumés de la peine de mort

 

 [Auteur:Le Kiosque aux Canards]

À chaque drame, à chaque fait divers meurtrier - d’ailleurs, plutôt moins important en France qu’il y a une vingtaine d’années - les allumées de la peine de mort ressurgissent, tels des zombis avinés de vengeance ressuscitant alors que des élections approchent.

Moins ils connaissent les dessous de l’affaire qui les fait surgir de leurs trous, plus ils se lâchent. Celle de la petite Fiona fait renaître ces assoiffés d’un sang qu’ils ne prendront jamais eux-mêmes. Et heureusement d’ailleurs que leur courage s’arrête au bord de leur clavier, sur les réseaux sociaux.

Utiliser la peur du peuple pour créer la peur de l’autre

On se balade dans une époque merveilleuse. Faite de fausses infos, de fausses peurs, de fausses données et de vrai baltringues. Jamais notre pays n’a été aussi sûr pour son peuple. Jamais depuis la création de la France, en tant qu’État, elle n’a été aussi tranquille, calme, au niveau de la sécurité de ses habitants. Et jamais, dans toute son histoire, un de ses habitants, individu lambda, n’a pu, en moins de quelques minutes, avoir accès à autant d’informations qui lui permettent de se rendre compte de cette sûreté.

L’insécurité et les histoires de coins de comptoir

Alors, il reste le troupeau des baltringues qui, même quand on leur fout sur la tronche la réalité des chiffres, des textes de loi, du travail de terrain des associations, de celles et de ceux qui s’engagent, quotidiennement, pour que notre société soit humainement meilleure et qui pallient aux carences, de plus en plus profonde, d’un gouvernement qui se décharge de ses tâches sur de plus en plus de structures régionales, locales, voir même associatives, nous sortent leurs conversations de comptoir préférées.

Cela va de “en France, les immigrés ont plus de droits que les Français” - et, quand tu leur demandes “lesquels”, ils te sortent conneries sur conneries, basées sur des “on m’a dit”, “ma grand mère a été à...” ; et vas-y que je te balance des informations à la mord moi le noeud.

Cela passe par “les immigrés sont majoritaires en prison” ; ben non, les immigrés ne sont pas majoritaires en prison ; désolé hein ! Que ce soit dans les chiffres officiels ou dans ceux des associations, assez proche d’ailleurs, les chiffres et la réalité contredisent ce genre de connerie de comptoir. D’ailleurs, près de 90 % de la population carcérale est masculine... On en tire quoi comme conclusion ? Sourire...

Une population carcérale en phase avec le milieu sociologique, et pas avec l’origine.

Alors, on va faire une petite explication de texte. Guidée par un spécialiste dans les questions de délinquance et de violence des populations immigrées, le sociologue Laurent Mucchielli, qui nous explique que la proportion des Français d'origine étrangère dans les prisons varie selon plusieurs critères :

"Pour commencer, il faut distinguer les personnes de nationalité française qui ont une origine étrangère de ceux qui n'ont pas la nationalité française."

Il faut tenir compte de la localisation géographique: "Les prisons des grandes agglomérations, situées à proximités des zones urbaines sensibles, comptent davantage de détenus 'd'origine étrangère' que celles de zones rurales". Les populations en question sont plus présentes dans les banlieues d'agglomération qu'en pleine campagne. Le type de peine: "Les crimes de sang, les viols sont plus souvent l'oeuvre de Français d'origine française, poursuit Laurent Mucchielli. Les personnes d'origine étrangère sont davantage concernées par les actes de petite délinquance".

Le contexte social: "Les choses n'ont pas beaucoup changé depuis 50 ans, rappelle le sociologue. Il n'est pas tant question de couleur de peau que de milieu social: ce sont les plus pauvres qui sont majoritaires en prison."

Et donc, surprise ! On en arrive exactement aux mêmes analyse que si nous étions parti du postulat “90 % de la population carcérale est masculine” : ce n’est pas le genre, ni l’origine qui est déterminant. Mais les conditions sociétales.

La peine de mort ; la solution des lâches

Parce que la peine de mort est un châtiment suprême qui ne permet aucun retour en arrière et qui satisfait la vengeance, sans aucun résultat pratique ; les pays qui l’utilisent ne voient pas les crimes baisser. La récidive pour les crimes est tellement peu importante en France que cela en devient pathétique que de monter un programme politique autour d’elle, pour valider un retour en arrière.

Mais, chez les blaireaux ; y’a du nouveau. Auparavant, on entendait, ça et là, certains promouvoir son retour, en se basant sur la seule absence de récidive. Vu le nombre d’erreurs judiciaires reconnues et prouvées dans les couloirs de la mort, ces gens là ont abandonné l’idée de la promouvoir dans ce cas : on ne peut, sans passer pour un abruti, se baser sur la notion de “récidive” alors que bons nombres de jugés sont, en fait, innocents.

La peine de mort et la récidive de l’Etat

Alors, ces mêmes baltringues nous proposent une peine de mort “à la carte” ; valable seulement pour certains crimes, dont les meurtres d’enfants - ce qui, dans le cas de Patrick Dils, aurait été appliqué par ces mêmes “héros des temps modernes” sur un pauvre type, complètement innocent.

Et on touche là le principal problème : les tentatives des États de sélectionner les «pires des pires» crimes et criminels parmi les milliers de meurtres commis chaque année entraînent inévitablement des incohérences et des erreurs – faiblesses inévitables qui sont exacerbées dans certains cas par la discrimination, les déficiences du parquet et la qualité médiocre de la représentation juridique. L'être humain étant faillible, le risque de commettre une erreur judiciaire, et donc d'exécuter des innocents, ne peut, ainsi, être écarté. Et ; on en arrive à ce que le seul “récidiviste” soit l’Etat.

La peine de mort perd du terrain

Dans son rapport annuel sur la peine de mort publié en mars dernier, Amnesty International montre «une poursuite de la tendance mondiale à l'abolition, malgré quelques retours en arrière en Asie du Sud». L'ONG a recensé des exécutions dans 21 pays, contre 28 pays il y a dix ans. «On ne peut exclure que des exécutions aient eu lieu en Syrie et en Egypte», ajoute toutefois Amnesty.

Le nombre des exécutions est stable par rapport à 2011 (682 contre 680). Mais «ce chiffre ne tient pas compte des milliers de personnes qui auraient été exécutées en Chine», où ce type de statistiques est classé secret d'Etat, précise l'organisation.

L'Iran, Etat le plus meurtrier

Sur les 682 exécutions confirmées, les trois quarts ont été recensées dans seulement trois pays: l'Iran (314, principalement pour des infractions liées aux stupéfiants), l'Irak (129, presque deux fois plus qu'en 2011) et l'Arabie saoudite (79 condamnés exécutés, le plus souvent en public par décapitation).

En Europe, le Bélarus est le seul pays à avoir exécuté des condamnés, dans le plus grand secret. De leur côté, les Etats-Unis ont procédé au même nombre d'exécutions qu'en 2011 (43) qui ont eu lieu dans neuf Etats en 2012, contre 13 en 2011. En avril 2012, le Connecticut est devenu le 17e Etat abolitionniste.

Le nombre de pays ayant supprimé la peine de mort est d'ailleurs en augmentation: avec la Lettonie, il est passé à 97 en 2012, contre 80 en 2003. «Au total, 140 pays ont aboli la peine capitale en droit ou en pratique», note Amnesty.

 

En fait, les allumés de la peine de mort augmentent autant que la culture et la connaissance baissent. On est mal barré...

Les allumés de la peine de mort
Les allumés de la peine de mort


 

À chaque drame, à chaque fait divers meurtrier - d’ailleurs, plutôt moins important en France qu’il y a une vingtaine d’années - les allumées de la peine de mort ressurgissent, tels des zombis avinés de vengeance ressuscitant alors que des élections approchent.

Moins ils connaissent les dessous de l’affaire qui les fait surgir de leurs trous, plus ils se lâchent. Celle de la petite Fiona fait renaître ces assoiffés d’un sang qu’ils ne prendront jamais eux-mêmes. Et heureusement d’ailleurs que leur courage s’arrête au bord de leur clavier, sur les réseaux sociaux.

Utiliser la peur du peuple pour créer la peur de l’autre

On se balade dans une époque merveilleuse. Faite de fausses infos, de fausses peurs, de fausses données et de vrai baltringues. Jamais notre pays n’a été aussi sûr pour son peuple. Jamais depuis la création de la France, en tant qu’État, elle n’a été aussi tranquille, calme, au niveau de la sécurité de ses habitants. Et jamais, dans toute son histoire, un de ses habitants, individu lambda, n’a pu, en moins de quelques minutes, avoir accès à autant d’informations qui lui permettent de se rendre compte de cette sûreté.

L’insécurité et les histoires de coins de comptoir

Alors, il reste le troupeau des baltringues qui, même quand on leur fout sur la tronche la réalité des chiffres, des textes de loi, du travail de terrain des associations, de celles et de ceux qui s’engagent, quotidiennement, pour que notre société soit humainement meilleure et qui pallient aux carences, de plus en plus profonde, d’un gouvernement qui se décharge de ses tâches sur de plus en plus de structures régionales, locales, voir même associatives, nous sortent leurs conversations de comptoir préférées.

Cela va de “en France, les immigrés ont plus de droits que les Français” - et, quand tu leur demandes “lesquels”, ils te sortent conneries sur conneries, basées sur des “on m’a dit”, “ma grand mère a été à...” ; et vas-y que je te balance des informations à la mord moi le noeud.

Cela passe par “les immigrés sont majoritaires en prison” ; ben non, les immigrés ne sont pas majoritaires en prison ; désolé hein ! Que ce soit dans les chiffres officiels ou dans ceux des associations, assez proche d’ailleurs, les chiffres et la réalité contredisent ce genre de connerie de comptoir. D’ailleurs, près de 90 % de la population carcérale est masculine... On en tire quoi comme conclusion ? Sourire...

Une population carcérale en phase avec le milieu sociologique, et pas avec l’origine.

Alors, on va faire une petite explication de texte. Guidée par un spécialiste dans les questions de délinquance et de violence des populations immigrées, le sociologue Laurent Mucchielli, qui nous explique que la proportion des Français d'origine étrangère dans les prisons varie selon plusieurs critères :

"Pour commencer, il faut distinguer les personnes de nationalité française qui ont une origine étrangère de ceux qui n'ont pas la nationalité française."

Il faut tenir compte de la localisation géographique: "Les prisons des grandes agglomérations, situées à proximités des zones urbaines sensibles, comptent davantage de détenus 'd'origine étrangère' que celles de zones rurales". Les populations en question sont plus présentes dans les banlieues d'agglomération qu'en pleine campagne. Le type de peine: "Les crimes de sang, les viols sont plus souvent l'oeuvre de Français d'origine française, poursuit Laurent Mucchielli. Les personnes d'origine étrangère sont davantage concernées par les actes de petite délinquance".

Le contexte social: "Les choses n'ont pas beaucoup changé depuis 50 ans, rappelle le sociologue. Il n'est pas tant question de couleur de peau que de milieu social: ce sont les plus pauvres qui sont majoritaires en prison."

Et donc, surprise ! On en arrive exactement aux mêmes analyse que si nous étions parti du postulat “90 % de la population carcérale est masculine” : ce n’est pas le genre, ni l’origine qui est déterminant. Mais les conditions sociétales.

La peine de mort ; la solution des lâches

Parce que la peine de mort est un châtiment suprême qui ne permet aucun retour en arrière et qui satisfait la vengeance, sans aucun résultat pratique ; les pays qui l’utilisent ne voient pas les crimes baisser. La récidive pour les crimes est tellement peu importante en France que cela en devient pathétique que de monter un programme politique autour d’elle, pour valider un retour en arrière.

Mais, chez les blaireaux ; y’a du nouveau. Auparavant, on entendait, ça et là, certains promouvoir son retour, en se basant sur la seule absence de récidive. Vu le nombre d’erreurs judiciaires reconnues et prouvées dans les couloirs de la mort, ces gens là ont abandonné l’idée de la promouvoir dans ce cas : on ne peut, sans passer pour un abruti, se baser sur la notion de “récidive” alors que bons nombres de jugés sont, en fait, innocents.

La peine de mort et la récidive de l’Etat

Alors, ces mêmes baltringues nous proposent une peine de mort “à la carte” ; valable seulement pour certains crimes, dont les meurtres d’enfants - ce qui, dans le cas de Patrick Dils, aurait été appliqué par ces mêmes “héros des temps modernes” sur un pauvre type, complètement innocent.

Et on touche là le principal problème : les tentatives des États de sélectionner les «pires des pires» crimes et criminels parmi les milliers de meurtres commis chaque année entraînent inévitablement des incohérences et des erreurs – faiblesses inévitables qui sont exacerbées dans certains cas par la discrimination, les déficiences du parquet et la qualité médiocre de la représentation juridique. L'être humain étant faillible, le risque de commettre une erreur judiciaire, et donc d'exécuter des innocents, ne peut, ainsi, être écarté. Et ; on en arrive à ce que le seul “récidiviste” soit l’Etat.

La peine de mort perd du terrain

Dans son rapport annuel sur la peine de mort publié en mars dernier, Amnesty International montre «une poursuite de la tendance mondiale à l'abolition, malgré quelques retours en arrière en Asie du Sud». L'ONG a recensé des exécutions dans 21 pays, contre 28 pays il y a dix ans. «On ne peut exclure que des exécutions aient eu lieu en Syrie et en Egypte», ajoute toutefois Amnesty.

Le nombre des exécutions est stable par rapport à 2011 (682 contre 680). Mais «ce chiffre ne tient pas compte des milliers de personnes qui auraient été exécutées en Chine», où ce type de statistiques est classé secret d'Etat, précise l'organisation.

L'Iran, Etat le plus meurtrier

Sur les 682 exécutions confirmées, les trois quarts ont été recensées dans seulement trois pays: l'Iran (314, principalement pour des infractions liées aux stupéfiants), l'Irak (129, presque deux fois plus qu'en 2011) et l'Arabie saoudite (79 condamnés exécutés, le plus souvent en public par décapitation).

En Europe, le Bélarus est le seul pays à avoir exécuté des condamnés, dans le plus grand secret. De leur côté, les Etats-Unis ont procédé au même nombre d'exécutions qu'en 2011 (43) qui ont eu lieu dans neuf Etats en 2012, contre 13 en 2011. En avril 2012, le Connecticut est devenu le 17e Etat abolitionniste.

Le nombre de pays ayant supprimé la peine de mort est d'ailleurs en augmentation: avec la Lettonie, il est passé à 97 en 2012, contre 80 en 2003. «Au total, 140 pays ont aboli la peine capitale en droit ou en pratique», note Amnesty.

En fait, les allumés de la peine de mort augmentent autant que la culture et la connaissance baissent. On est mal barré...

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Les allumés de la peine de mort
Les allumés de la peine de mort


 

À chaque drame, à chaque fait divers meurtrier - d’ailleurs, plutôt moins important en France qu’il y a une vingtaine d’années - les allumées de la peine de mort ressurgissent, tels des zombis avinés de vengeance ressuscitant alors que des élections approchent.

Moins ils connaissent les dessous de l’affaire qui les fait surgir de leurs trous, plus ils se lâchent. Celle de la petite Fiona fait renaître ces assoiffés d’un sang qu’ils ne prendront jamais eux-mêmes. Et heureusement d’ailleurs que leur courage s’arrête au bord de leur clavier, sur les réseaux sociaux.

Utiliser la peur du peuple pour créer la peur de l’autre

On se balade dans une époque merveilleuse. Faite de fausses infos, de fausses peurs, de fausses données et de vrai baltringues. Jamais notre pays n’a été aussi sûr pour son peuple. Jamais depuis la création de la France, en tant qu’État, elle n’a été aussi tranquille, calme, au niveau de la sécurité de ses habitants. Et jamais, dans toute son histoire, un de ses habitants, individu lambda, n’a pu, en moins de quelques minutes, avoir accès à autant d’informations qui lui permettent de se rendre compte de cette sûreté.

L’insécurité et les histoires de coins de comptoir

Alors, il reste le troupeau des baltringues qui, même quand on leur fout sur la tronche la réalité des chiffres, des textes de loi, du travail de terrain des associations, de celles et de ceux qui s’engagent, quotidiennement, pour que notre société soit humainement meilleure et qui pallient aux carences, de plus en plus profonde, d’un gouvernement qui se décharge de ses tâches sur de plus en plus de structures régionales, locales, voir même associatives, nous sortent leurs conversations de comptoir préférées.

Cela va de “en France, les immigrés ont plus de droits que les Français” - et, quand tu leur demandes “lesquels”, ils te sortent conneries sur conneries, basées sur des “on m’a dit”, “ma grand mère a été à...” ; et vas-y que je te balance des informations à la mord moi le noeud.

Cela passe par “les immigrés sont majoritaires en prison” ; ben non, les immigrés ne sont pas majoritaires en prison ; désolé hein ! Que ce soit dans les chiffres officiels ou dans ceux des associations, assez proche d’ailleurs, les chiffres et la réalité contredisent ce genre de connerie de comptoir. D’ailleurs, près de 90 % de la population carcérale est masculine... On en tire quoi comme conclusion ? Sourire...

Une population carcérale en phase avec le milieu sociologique, et pas avec l’origine.

Alors, on va faire une petite explication de texte. Guidée par un spécialiste dans les questions de délinquance et de violence des populations immigrées, le sociologue Laurent Mucchielli, qui nous explique que la proportion des Français d'origine étrangère dans les prisons varie selon plusieurs critères :

"Pour commencer, il faut distinguer les personnes de nationalité française qui ont une origine étrangère de ceux qui n'ont pas la nationalité française."

Il faut tenir compte de la localisation géographique: "Les prisons des grandes agglomérations, situées à proximités des zones urbaines sensibles, comptent davantage de détenus 'd'origine étrangère' que celles de zones rurales". Les populations en question sont plus présentes dans les banlieues d'agglomération qu'en pleine campagne. Le type de peine: "Les crimes de sang, les viols sont plus souvent l'oeuvre de Français d'origine française, poursuit Laurent Mucchielli. Les personnes d'origine étrangère sont davantage concernées par les actes de petite délinquance".

Le contexte social: "Les choses n'ont pas beaucoup changé depuis 50 ans, rappelle le sociologue. Il n'est pas tant question de couleur de peau que de milieu social: ce sont les plus pauvres qui sont majoritaires en prison."

Et donc, surprise ! On en arrive exactement aux mêmes analyse que si nous étions parti du postulat “90 % de la population carcérale est masculine” : ce n’est pas le genre, ni l’origine qui est déterminant. Mais les conditions sociétales.

La peine de mort ; la solution des lâches

Parce que la peine de mort est un châtiment suprême qui ne permet aucun retour en arrière et qui satisfait la vengeance, sans aucun résultat pratique ; les pays qui l’utilisent ne voient pas les crimes baisser. La récidive pour les crimes est tellement peu importante en France que cela en devient pathétique que de monter un programme politique autour d’elle, pour valider un retour en arrière.

Mais, chez les blaireaux ; y’a du nouveau. Auparavant, on entendait, ça et là, certains promouvoir son retour, en se basant sur la seule absence de récidive. Vu le nombre d’erreurs judiciaires reconnues et prouvées dans les couloirs de la mort, ces gens là ont abandonné l’idée de la promouvoir dans ce cas : on ne peut, sans passer pour un abruti, se baser sur la notion de “récidive” alors que bons nombres de jugés sont, en fait, innocents.

La peine de mort et la récidive de l’Etat

Alors, ces mêmes baltringues nous proposent une peine de mort “à la carte” ; valable seulement pour certains crimes, dont les meurtres d’enfants - ce qui, dans le cas de Patrick Dils, aurait été appliqué par ces mêmes “héros des temps modernes” sur un pauvre type, complètement innocent.

Et on touche là le principal problème : les tentatives des États de sélectionner les «pires des pires» crimes et criminels parmi les milliers de meurtres commis chaque année entraînent inévitablement des incohérences et des erreurs – faiblesses inévitables qui sont exacerbées dans certains cas par la discrimination, les déficiences du parquet et la qualité médiocre de la représentation juridique. L'être humain étant faillible, le risque de commettre une erreur judiciaire, et donc d'exécuter des innocents, ne peut, ainsi, être écarté. Et ; on en arrive à ce que le seul “récidiviste” soit l’Etat.

La peine de mort perd du terrain

Dans son rapport annuel sur la peine de mort publié en mars dernier, Amnesty International montre «une poursuite de la tendance mondiale à l'abolition, malgré quelques retours en arrière en Asie du Sud». L'ONG a recensé des exécutions dans 21 pays, contre 28 pays il y a dix ans. «On ne peut exclure que des exécutions aient eu lieu en Syrie et en Egypte», ajoute toutefois Amnesty.

Le nombre des exécutions est stable par rapport à 2011 (682 contre 680). Mais «ce chiffre ne tient pas compte des milliers de personnes qui auraient été exécutées en Chine», où ce type de statistiques est classé secret d'Etat, précise l'organisation.

L'Iran, Etat le plus meurtrier

Sur les 682 exécutions confirmées, les trois quarts ont été recensées dans seulement trois pays: l'Iran (314, principalement pour des infractions liées aux stupéfiants), l'Irak (129, presque deux fois plus qu'en 2011) et l'Arabie saoudite (79 condamnés exécutés, le plus souvent en public par décapitation).

En Europe, le Bélarus est le seul pays à avoir exécuté des condamnés, dans le plus grand secret. De leur côté, les Etats-Unis ont procédé au même nombre d'exécutions qu'en 2011 (43) qui ont eu lieu dans neuf Etats en 2012, contre 13 en 2011. En avril 2012, le Connecticut est devenu le 17e Etat abolitionniste.

Le nombre de pays ayant supprimé la peine de mort est d'ailleurs en augmentation: avec la Lettonie, il est passé à 97 en 2012, contre 80 en 2003. «Au total, 140 pays ont aboli la peine capitale en droit ou en pratique», note Amnesty.

En fait, les allumés de la peine de mort augmentent autant que la culture et la connaissance baissent. On est mal barré...

- See more at: http://www.lekiosqueauxcanards.com/les-allumes-de-la-peine-de-mort#sthash.zlvctXmr.dpuf
Les allumés de la peine de mort
Les allumés de la peine de mort


 

À chaque drame, à chaque fait divers meurtrier - d’ailleurs, plutôt moins important en France qu’il y a une vingtaine d’années - les allumées de la peine de mort ressurgissent, tels des zombis avinés de vengeance ressuscitant alors que des élections approchent.

Moins ils connaissent les dessous de l’affaire qui les fait surgir de leurs trous, plus ils se lâchent. Celle de la petite Fiona fait renaître ces assoiffés d’un sang qu’ils ne prendront jamais eux-mêmes. Et heureusement d’ailleurs que leur courage s’arrête au bord de leur clavier, sur les réseaux sociaux.

Utiliser la peur du peuple pour créer la peur de l’autre

On se balade dans une époque merveilleuse. Faite de fausses infos, de fausses peurs, de fausses données et de vrai baltringues. Jamais notre pays n’a été aussi sûr pour son peuple. Jamais depuis la création de la France, en tant qu’État, elle n’a été aussi tranquille, calme, au niveau de la sécurité de ses habitants. Et jamais, dans toute son histoire, un de ses habitants, individu lambda, n’a pu, en moins de quelques minutes, avoir accès à autant d’informations qui lui permettent de se rendre compte de cette sûreté.

L’insécurité et les histoires de coins de comptoir

Alors, il reste le troupeau des baltringues qui, même quand on leur fout sur la tronche la réalité des chiffres, des textes de loi, du travail de terrain des associations, de celles et de ceux qui s’engagent, quotidiennement, pour que notre société soit humainement meilleure et qui pallient aux carences, de plus en plus profonde, d’un gouvernement qui se décharge de ses tâches sur de plus en plus de structures régionales, locales, voir même associatives, nous sortent leurs conversations de comptoir préférées.

Cela va de “en France, les immigrés ont plus de droits que les Français” - et, quand tu leur demandes “lesquels”, ils te sortent conneries sur conneries, basées sur des “on m’a dit”, “ma grand mère a été à...” ; et vas-y que je te balance des informations à la mord moi le noeud.

Cela passe par “les immigrés sont majoritaires en prison” ; ben non, les immigrés ne sont pas majoritaires en prison ; désolé hein ! Que ce soit dans les chiffres officiels ou dans ceux des associations, assez proche d’ailleurs, les chiffres et la réalité contredisent ce genre de connerie de comptoir. D’ailleurs, près de 90 % de la population carcérale est masculine... On en tire quoi comme conclusion ? Sourire...

Une population carcérale en phase avec le milieu sociologique, et pas avec l’origine.

Alors, on va faire une petite explication de texte. Guidée par un spécialiste dans les questions de délinquance et de violence des populations immigrées, le sociologue Laurent Mucchielli, qui nous explique que la proportion des Français d'origine étrangère dans les prisons varie selon plusieurs critères :

"Pour commencer, il faut distinguer les personnes de nationalité française qui ont une origine étrangère de ceux qui n'ont pas la nationalité française."

Il faut tenir compte de la localisation géographique: "Les prisons des grandes agglomérations, situées à proximités des zones urbaines sensibles, comptent davantage de détenus 'd'origine étrangère' que celles de zones rurales". Les populations en question sont plus présentes dans les banlieues d'agglomération qu'en pleine campagne. Le type de peine: "Les crimes de sang, les viols sont plus souvent l'oeuvre de Français d'origine française, poursuit Laurent Mucchielli. Les personnes d'origine étrangère sont davantage concernées par les actes de petite délinquance".

Le contexte social: "Les choses n'ont pas beaucoup changé depuis 50 ans, rappelle le sociologue. Il n'est pas tant question de couleur de peau que de milieu social: ce sont les plus pauvres qui sont majoritaires en prison."

Et donc, surprise ! On en arrive exactement aux mêmes analyse que si nous étions parti du postulat “90 % de la population carcérale est masculine” : ce n’est pas le genre, ni l’origine qui est déterminant. Mais les conditions sociétales.

La peine de mort ; la solution des lâches

Parce que la peine de mort est un châtiment suprême qui ne permet aucun retour en arrière et qui satisfait la vengeance, sans aucun résultat pratique ; les pays qui l’utilisent ne voient pas les crimes baisser. La récidive pour les crimes est tellement peu importante en France que cela en devient pathétique que de monter un programme politique autour d’elle, pour valider un retour en arrière.

Mais, chez les blaireaux ; y’a du nouveau. Auparavant, on entendait, ça et là, certains promouvoir son retour, en se basant sur la seule absence de récidive. Vu le nombre d’erreurs judiciaires reconnues et prouvées dans les couloirs de la mort, ces gens là ont abandonné l’idée de la promouvoir dans ce cas : on ne peut, sans passer pour un abruti, se baser sur la notion de “récidive” alors que bons nombres de jugés sont, en fait, innocents.

La peine de mort et la récidive de l’Etat

Alors, ces mêmes baltringues nous proposent une peine de mort “à la carte” ; valable seulement pour certains crimes, dont les meurtres d’enfants - ce qui, dans le cas de Patrick Dils, aurait été appliqué par ces mêmes “héros des temps modernes” sur un pauvre type, complètement innocent.

Et on touche là le principal problème : les tentatives des États de sélectionner les «pires des pires» crimes et criminels parmi les milliers de meurtres commis chaque année entraînent inévitablement des incohérences et des erreurs – faiblesses inévitables qui sont exacerbées dans certains cas par la discrimination, les déficiences du parquet et la qualité médiocre de la représentation juridique. L'être humain étant faillible, le risque de commettre une erreur judiciaire, et donc d'exécuter des innocents, ne peut, ainsi, être écarté. Et ; on en arrive à ce que le seul “récidiviste” soit l’Etat.

La peine de mort perd du terrain

Dans son rapport annuel sur la peine de mort publié en mars dernier, Amnesty International montre «une poursuite de la tendance mondiale à l'abolition, malgré quelques retours en arrière en Asie du Sud». L'ONG a recensé des exécutions dans 21 pays, contre 28 pays il y a dix ans. «On ne peut exclure que des exécutions aient eu lieu en Syrie et en Egypte», ajoute toutefois Amnesty.

Le nombre des exécutions est stable par rapport à 2011 (682 contre 680). Mais «ce chiffre ne tient pas compte des milliers de personnes qui auraient été exécutées en Chine», où ce type de statistiques est classé secret d'Etat, précise l'organisation.

L'Iran, Etat le plus meurtrier

Sur les 682 exécutions confirmées, les trois quarts ont été recensées dans seulement trois pays: l'Iran (314, principalement pour des infractions liées aux stupéfiants), l'Irak (129, presque deux fois plus qu'en 2011) et l'Arabie saoudite (79 condamnés exécutés, le plus souvent en public par décapitation).

En Europe, le Bélarus est le seul pays à avoir exécuté des condamnés, dans le plus grand secret. De leur côté, les Etats-Unis ont procédé au même nombre d'exécutions qu'en 2011 (43) qui ont eu lieu dans neuf Etats en 2012, contre 13 en 2011. En avril 2012, le Connecticut est devenu le 17e Etat abolitionniste.

Le nombre de pays ayant supprimé la peine de mort est d'ailleurs en augmentation: avec la Lettonie, il est passé à 97 en 2012, contre 80 en 2003. «Au total, 140 pays ont aboli la peine capitale en droit ou en pratique», note Amnesty.

En fait, les allumés de la peine de mort augmentent autant que la culture et la connaissance baissent. On est mal barré...

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 09:23

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 07:47

                                                                                

                                               Solidarité internationalisteOUTILS TOURNANTS

 

     Le général Giap, stratège de la liberté, est mort

 

  Source: L'Huma

Le général Vo Nguyen Giap, héros militaire de l'indépendance vietnamienne et artisan de la débâcle française à Dien Bien Phu, est décédé ce vendredi à l'âge de 102 ans. Retour sur son destin hors du commun avec ce portait de Daniel Roussel, publié dans l'HD du 21 octobre 2010.

Et dire que c'est dans des manuels français qu'il a appris l'art de la guerre! Comme le marxisme d'ailleurs... Le général Vo Nguyên Giap, légende vivante au Vietnam, est le stratège qui provoquera, en 1954, la chute de Diên Biên Phu et la fin de la guerre coloniale française. Il va contraindre ensuite, en 1973, les Américains à mettre fin à leur agression. En 1975, il met en déroute l'armée «fantoche» du Sud-Vietnam, le pays est réunifié. Giap est depuis reconnu par ses pairs comme l'un des plus talentueux chefs militaires, un stratège de la guerre du peuple. Mais il est d'abord, pour les Vietnamiens, le représentant le plus fidèle de la pensée dô Chi Minh, père de l'indépendance vietnamienne.

Fidèle à ses idéaux

Né le 25 août 1910 à An Xa, un petit village au centre du pays, fils de paysan riziculteur, tour à tour professeur, journaliste, général d'armée, dirigeant politique, Vo Nguyên Giap était le dernier survivant de la vieille garde d'Hô Chi Minh. Il respire l'intelligence, la force tranquille. Fidèle à ses idéaux, ouvert au monde et à ses changements, il a toujours été proche du peuple et sensible à ses difficultés. Il soutiendra en 1986 une politique de rénovation économique, le Do Moi, qui a permis d'engager le Vietnam sur la voie de la croissance.

L'homme est plutôt affable, aime parler français, son regard est direct, la poignée de main ferme, on devine le dirigeant. Je l'ai rencontré des dizaines de fois en 30 ans. Il n'y a jamais eu de sujets tabous, mais son ton devenait sec quand il s'agissait de questions qui l'agaçaient. Il est décrit comme «un volcan recouvert de neige». Il a été l'homme des brasiers. À son corps défendant, car il se veut «le général de la paix». Un centenaire qui, il y a 2 ans encore, s'exprimait sur la souveraineté du Vietnam sur des îles revendiquées par la Chine. Il vit paisiblement à Hanoi, à deux pas de la place Ba Dinh, où Hô Chi Minh, le 2 septembre 1945, avait proclamé l'indépendance.

Dès l'adolescence, Vo Nguyên Giap milite au collège à Hué. «Nous faisions grève pour dénoncer la tyrannie du directeur et l'interdiction de lire des journaux progressistes.» Hébergé chez un professeur vietnamien «antimandarin et anticolonialiste», il découvre le marxisme «dans des livres français, dont «du communisme» des Éditions sociales. Il termine ses études à Hanoi, ou il est élu «président du comité des journalistes du Tonkin». Devenu professeur d'histoire et journaliste, il entre dans la clandestinité après la déclaration de la Seconde Guerre mondiale.

En 1944, il crée, à la demande d'Hô Chi Minh, les Brigades de propagande armée. Le 2 septembre 1945, Hô Chi Minh proclame à Hanoi l'indépendance du Vietnam. Vo Nguyên Giap est nommé ministre de l'Intérieur, en charge des affaires militaires. Le 23 novembre 1946, la marine française bombarde le port d'Haïphong, faisant des milliers de victimes civiles. Le 19 décembre 1946, le Viêt-minh attaque les positions françaises à Hanoi, c'est le début de la guerre d'indépendance. Elle va durer 8 ans et c'est en 1954, après près d'un siècle d'occupation coloniale, que la bataille à Diên Biên Phu « du tigre et de l'éléphant » va mettre fin à la guerre d'Indochine. Giap va s'y illustrer en donnant la pleine mesure de son talent de stratège militaire.

La Bataille décisive de Diên Biên Phu

Le 7 mai 1954, au cri de « di, di » (en avant, en avant), les soldats de Giap submergent le camp retranché français après 55 jours et nuits de combats acharnés. La victoire est totale et ouvre la voie aux accords de Genève, le 21 juillet, et à la fin de la première guerre du Vietnam. Le général Henri Navarre, le nouveau commandant en chef en Indochine, arrivé en mai 1953, a pour mission de trouver une issue honorable face à une guérilla viêt-minh devenue une armée qui harcèle et combat le corps expéditionnaire français du nord du pays au sud.

Le 20 novembre 1953, sous le nom de code « Opération Castor », Navarre lance ses paras sur Diên Biên Phu, située à l'extrême ouest du Vietnam, à la frontière du Laos. Objectif : couper la route aux troupes viêt-minh qui se dirigent vers le haut Laos. « Mais, explique Giap, le premier but de l'état-major français, et peut-être aussi des Américains, est d'établir un camp retranché pour attirer nos forces et nous tendre un piège en nous obligeant à livrer une bataille décisive loin de nos bases. Quand le camp a été renforcé pour devenir imprenable, comme disaient Navarre et le général américain Daniels, ils attendaient notre attaque car ils voulaient casser du Viet, anéantir nos forces. Voilà pourquoi le général de Castries, qui commandait le camp, larguera des tracts sur nos positions pour me mettre au défi de l'attaquer. »

Selon les généraux chinois qui conseillent Giap, dans une bataille en rase campagne il faut suppléer la carence de feu, face à un ennemi mieux armé, par une marée humaine qui le submerge. «Au début, quand les Français se sont installés à Diên Biên Phu, le camp n'était pas encore renforcé. En décembre 1953, une partie de mon état-major, accompagnée des conseillers chinois, m'avait précédé (il les rejoindra le 5 janvier - NDLR) et préparé un plan "attaque éclair, victoire rapide" en 2 jours et 3 nuits. Naturellement, on pouvait lancer une attaque rapide, mais les rapports m'indiquaient que le camp retranché était devenu en peu de temps une sorte de hérisson formidable avec des kilomètres de rouleaux de fils barbelés, de tranchées, de pitons fortifiés, avec une piste d'aviation pour gros-porteurs, des tanks, des canons.»

"La décision la plus difficile de toute ma vie"

Le 14 janvier, les cadres politiques donnent leur aval. Giap doute, mais, dit-il «tout le monde autour de moi, mon état-major, les conseillers chinois, était unanime pour une attaque éclair. Je ne pouvais pas reculer, la date de l'assaut était prévue pour le 25 janvier. Le 24, j'apprends qu'il y a une fuite, j'ai donc reporté l'offensive d'un jour. Le matin du 26 janvier, alors que l'assaut doit être donné dans quelques heures, je prends la décision de changer de plan et de regrouper nos soldats quelques kilomètres vers l'arrière, le temps de mettre en place un nouveau dispositif. Avant le départ pour Diên Biên Phu, Hô Chi Minh m'avait dit : " Toi, en qualité de commandant en chef, tu as au front les pleins pouvoirs, mais c'est une bataille très importante, qu'il faut absolument gagner. Quand on est sûr de la victoire, on se bat, quand on n'est pas sûr, on ne se bat pas."»

Giap informe le général qui dirige la délégation chinoise, mais surtout, il doit convaincre son état-major : «Avec notre plan d'attaque éclair, êtes-vous certains à 100% de la victoire? Si vous n'êtes pas sûrs à 100%, nous devons décider d'un autre plan!» « De toute ma vie, raconte-t-il, c'est la décision la plus difficile que j'ai eu à prendre. Nos troupes étaient chauffées à blanc depuis des semaines, elles n'attendaient plus que l'ordre de déferler sur le camp. Les soldats se posaient des questions, des bruits circulaient : "L'état-major est incompétent, c'est un ordre contre-révolutionnaire."»

Le nouveau plan logistique est conçu pour une bataille de plus de 3 mois, jusqu'au 20 juin. Giap a retenu la maxime de Bonaparte: «Là où une chèvre passe, un homme peut passer; là où un homme passe, un bataillon peut passer.» À travers la jungle et la montagne, sous les bombardements et des pluies incessantes de napalm, que les Français utilisent depuis 1950, de nouvelles pistes sont ouvertes, 260 000 porteurs sont mobilisés, 20 000 bicyclettes fabriquées à Saint-Étienne vont porter des charges de 300 kg.

«Pour l'état-major français, il était impossible de hisser l'artillerie sur les hauteurs dominant la cuvette et de tirer à vue. Or, nous avons démonté les canons pour les transporter pièce par pièce dans des caches creuses à flanc de montagne et disséminé une centaine de bouches à feu pour détourner les tirs de riposte.» Ils vont creuser 45 kilomètres de tranchées et 450 km de sapes de communication qui, jour après jour, vont grignoter les mamelons fortifiés. Le 13 mars 1954, à 9 heures, un déluge d'obus s'abat sur le camp. Pendant des semaines, telles des taupes, les soldats vietnamiens vont progresser de boyau en boyau. «Mais du 20 au 30 avril, nos lignes de ravitaillement ont été coupées. Un moment très dur», concède le général Giap qui demande des renforts, fait appel aux populations locales, remonte le moral de ses troupes en expliquant que les conditions sont réunies pour vaincre rapidement. «Le 7 mai, vers midi, on a vu un peu partout des drapeaux blancs », se souvient Giap. À 17 heures, l'état-major français, dont le général de Castries, est fait prisonnier.

Jamais fait d'école militaire

«Le piège tendu par Navarre pouvait fonctionner, reconnaît Giap, car avec notre premier plan d'attaque rapide, il fallait mobiliser des effectifs importants alors que nous étions à 500 kilomètres de nos bases. Navarre était persuadé que nous ne pouvions pas ravitailler notre armée sur ce champ de bataille au-delà de 100 km et pas plus de 20 jours. Sur le plan formel, Navarre avait raison.»

Des officiers français se gaussaient de ce soldat qui n'avait jamais fait d'école militaire. « Les Français comme les Américains ont toujours sous-estimé leur adversaire, nos capacités créatrices, l'énergie d'une armée populaire, de tout un peuple qui se lève pour son indépendance et sa liberté. Castries et Navarre étaient des officiers de valeur, mais ils servaient une mauvaise cause. Le peuple français nous soutenait, il avait raison. »

«Pendant la guerre américaine, j'ai aussi eu des décisions importantes et difficiles à prendre, mais l'expérience de Diên Biên Phu m'a beaucoup aidé. » En 1959 commence la construction de la piste Truong Son, plus connue sous le nom de piste Hô Chi Minh, un gigantesque réseau de communications de 20 000 kilomètres s'étalant du nord du Vietnam au sud, traversant le Laos et le Cambodge, un cordon ombilical qui, pendant 5 920 jours, jusqu'en 1975, va ravitailler en vivres, armes et munitions la résistance du Sud. Elle ouvrira, fin avril 1975, les portes de Saigon.

Offensive du Têt

En 1967, lors de la préparation de l'offensive du Têt, dans la nuit du 30 au 31 janvier 1968, Giap avait prôné une opération coup de poing dans tous les coeurs de ville du Sud-Vietnam, sur tous les objectifs à valeur symbolique comme l'ambassade américaine à Saigon, le siège de la radio et de la télévision, le palais présidentiel, les installations gouvernementales, les bases militaires, les aéroports, les postes de police. Mais sa stratégie, de frapper vite et fort et aussitôt de se retirer, n'est pas retenue. La direction du Parti estime que le maintien, partout, des positions gagnées débouchera sur une insurrection populaire. L'offensive du Têt sera une victoire diplomatique et politique incontestable, mais au prix d'un échec militaire qui laminera les meilleures forces combattantes de la résistance du Sud, que dirige le général Tra Van Tra, un proche de Giap.

10 jours auparavant, le 21 janvier 1968, Giap a débuté le siège de la base américaine de Khe Sanh, au centre du pays. « Notre objectif n'était pas de prendre Khe Sanh, mais de faire diversion, tout en préparant l'offensive du Têt. » L'affrontement durera 77 jours. Giap lèvera le siège fin mars, marquant la fin de l'offensive du Têt.

En décembre 1972, pendant 12 jours et 12 nuits, les États-Unis engagent 1 200 avions, dont 200 B52, dans les bombardements de Hanoi et d'Haiphong pour peser dans les négociations de Paris entre Kissinger et Lê Duc Tho. «Nos forces armées ont abattu 77 avions, dont 33 B52, un véritable exploit, et fait prisonniers des centaines de pilotes. Je me souviens que le journal "Nhân Dân" titrait le lendemain : "Le Diên Biên Phu de l'air". Et, un mois plus tard, les accords de Paris étaient paraphés. »

En 1975, Giap est encore à l'initiative avec l'organisation de la campagne d'Hô Chi Minh au cours de laquelle il lance son mot d'ordre aux soldats: «Rapidité, audace et victoire assurée.» En face, un million de soldats sud-vietnamiens déposent les armes, Saigon est libérée le 30 avril. «Vietnam Victoire», titrera « l'Humanité », et Roland Leroy, dans son éditorial titré « Un événement considérable », écrira : « La preuve est faite qu'un peuple qui lutte pour une liberté et son indépendance est invincible. »

La victoire est une question de temps

Le général Vo Nguyên Giap a été commandant en chef de l'armée populaire durant 30 ans. il quitte son poste de ministre de la Défense en 1980, démissionne en 1982 du bureau politique à la suite de divergences avec la direction du Parti. Il restera premier ministre jusqu'en 1991.

Giap était partisan d'une politique d'usure, il pensait que la victoire est une question de temps. « Au cours de notre histoire, chaque fois que nous avons eu une ligne indépendante et créatrice, nous avons obtenu des succès, mais dès que nous avons pris pour modèles des expériences d'autres pays d'une manière dogmatique, ça n'a pas marché. Par exemple, la réforme agraire a été appliquée de façon qui n'est pas vietnamienne, ce fut un échec à tous points de vue : politique, économique, social... »

Daniel Roussel

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 07:38

                                                                        

                                                 

Monsieur le Président de la République,

Le 4 octobre 1943 la Corse se libérait des occupants fascistes, allemands et italiens. Aujourd’hui je me félicite de votre venue pour commémorer ce 70ème anniversaire de la Libération de la Corse.

Votre présence relève ainsi l’hommage rendu au peuple corse insurgé le 9 septembre 1943. Ce jour là, de sa seule volonté, il choisira librement d’associer son destin à celui de la France par le sang versé et le combat qu’il prolongera jusqu’à la Libération de l’ensemble du territoire national.

Aussi glorieuse que cette page d’histoire ait pu l’être, il se dit ici que vous vous exprimerez également à propos du vote de l’Assemblée de Corse demandant une inscription de la Corse à l’article 72 de la Constitution sous un cinquième alinéa.

Cela implique de modifier la Constitution soit après une consultation par référendum du peuple français, soit après un vote identique de l’Assemblée Nationale et du Sénat puis du Parlement réuni en Congrès où la majorité des 3/5ème est requise.

Les Corses entendent, regardent et se demandent, en conséquence, si effectivement la parole leur sera donnée pour confirmer ou infirmer le vote de l’Assemblée de Corse qui engage leur propre avenir.

En 2003, ils s’étaient prononcés contre la modification institutionnelle pourtant votée à une écrasante majorité par l’Assemblée de Corse. Cela interpelle d’autant plus le responsable politique que, récemment, en Alsace la volonté, quasi unanime, des élu(e)s a été battue en brèche sur une question similaire.

Voila pourquoi, il me semble indispensable que l’exigence démocratique de consultation populaire, absente de la délibération de l’Assemblée de Corse, adressée au gouvernement, soit prise en compte et affirmée conjointement par les plus hautes autorités de l’Etat.

Dans ces conditions, sans préjuger de la réponse du gouvernement, je me permets de m’adresser à vous afin que les Corses n’aient aucun doute sur la garantie d’être consultés par référendum avant que ne soit engagé, si tel devait être le cas, le processus de révision de la Constitution destiné à obtenir l’inscription spécifique de la Corse à son article 72.

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma très haute considération.

Michel STEFANI

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5 octobre 2013 6 05 /10 /octobre /2013 07:30

                                                                         cerveau animé

 

 

 

  source:

BRN-titre

La fessée

 

Le caniche de Bush. Tel fut le charmant sobriquet dont hérita l’ancien premier ministre britannique Anthony Blair du fait de sa servilité sans faille lors de l’invasion de l’Irak, en 2003. A l’époque, le chancelier Schröder et le président Chirac avaient refusé d’enfiler les treillis. Aujourd’hui, Angela Merkel poursuit une politique de prudence diplomatico-militaire – à Berlin, on a sans doute d’autres ambitions que de jouer les seconds couteaux de Washington.

 

 

En revanche, Paris et Londres semblent avoir échangé leurs rôles. David Cameron a été humilié et ligoté par ses parlementaires, payant ainsi les mensonges de son prédécesseur travailliste. François Hollande, lui, prolonge la ligne extrémiste engagée par Nicolas Sarkozy. Caniche d’Obama ? Bien pire : c’est en véritable pousse-au-crime qu’il a engagé la France sur une voie indigne et périlleuse.

 

Allemagne, Royaume-Uni, France : trois postures pour le moins différentes, avec pour conséquence le renvoi dans les limbes d’une « Europe de la Défense », tant les Vingt-huit sont divisés – on ne s’en plaindra pas. Ces pays ont en revanche un point commun, et pas des moindres : le rejet populaire massif de toute intervention contre la Syrie. Un rejet qui n’est pas spécifiquement européen : il court de la Turquie aux Etats-Unis eux-mêmes.

 

 

Reste une question majeure : comment expliquer l’effroyable activisme guerrier que déploie le maître de l’Elysée, flanqué du patron du Quai d’Orsay ? Et ce, alors même que les firmes françaises n’ont pas en Syrie les intérêts qu’elles soignent par exemple en Afrique.

 

 

Il n’y a pas une explication unique, mais plutôt une conjugaison de facteurs. Parmi ceux-ci figure une spécificité hexagonale : l’envie de la classe politique de se faire pardonner par Washington « l’indiscipline » de 2003. Plus généralement, les cercles politico-militaires dirigeants ont une obsession : expier tout ce qui a constitué « l’exception française ». Cela vaut particulièrement en matière de politique étrangère indépendante, celle qui fut déployée notamment pendant la période gaulliste. Nul zèle n’est jugé excessif dès lors qu’il s’agit de faire allégeance à la puissance tutélaire.

 

 

Deux autres éléments sont, eux, communs à la France et au Royaume-Uni. D’une part, ces pays possèdent les deux plus puissantes armées de l’UE, et de loin (en outre, un corps expéditionnaire franco-anglais est en gestation). Or on ne peut éternellement soigner de tels outils sans que la tentation de les utiliser ne se fasse jour. D’autre part et surtout, Londres et Paris furent à la tête des deux plus grands empires coloniaux pendant plus d’un siècle. Certes, ce lustre est révolu depuis belle lurette. Mais, dans l’inconscient collectif de la classe dominante, certains réflexes ont la peau dure. A cet égard, le vocabulaire en dit long.

  

« La France est prête à punir… » assénait ainsi François Hollande le 27 août. Punir : le terme, qui a fait florès et qui aurait dû à lui seul déclencher un tonnerre d’indignation, résume bien l’ingénue et méprisante arrogance présidentielle. M. Sarkozy avait au moins inventé le prétexte de « protéger » la population de Benghazi avant de bombarder la Libye. De protection des civils, il n’est même plus ici question. C’est plutôt le retour du refoulé historique. On pense au « coup d’éventail » qu’aurait asséné le dey d’Alger au consul de France en 1827, et que Charles X entendit « punir » par la conquête de l’Algérie, lancée trois ans plus tard. Pour sa part, le sémillant eurodéputé (UMP) Arnaud Danjean employa le terme de « fessée » susceptible d’être administrée au président syrien (pour la juger insuffisante). Sanctions, punition, fessée – décidément, ces gens se trompent de siècle.

 

 

Et devraient méditer sur le mot d’ordre du peuple chilien face au coup d’Etat de septembre 1973 qui s’annonçait, lorsque Washington décida de se débarrasser d’un président gênant (saluons la continuité). Il suffit de changer une lettre – « un peuple puni ne sera jamais vaincu » – pour en faire un slogan syrien.

 

Et universel.

 

PIERRE LEVY

 

 

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 16:00

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HUMA.fr


 

                                    Manifestation contre Aube dorée le 25 septembre dernier

   

 

le 30 Septembre 2013

Editorial Par Jean-Paul Piérot

Grèce: la tache brune (édito)
 

L'impunité dont jouissait Aube dorée commençait à faire tache pour le gouvernement grec au moment où il sollicite de nouveaux crédits et où la Grèce s’apprête à présider l’Union européenne en janvier 2014. L'édito de Jean-Paul Piérot.

Le gouvernement hellénique s’est enfin résolu à agir contre les néonazis d’Aube dorée. Il a fait arrêter son chef, Nikos Michaloliakos, et une vingtaine de ses affidés pour appartenance à une organisation criminelle. Il était temps! Beaucoup d’exactions auraient pu être évitées si les autorités n’avaient pas tant tardé. C’est l’assassinat le 18 septembre dernier, du rappeur antifasciste Pavlos Fyssas qui a contraint le premier ministre Antonis Samaras à céder sous la pression de l’opinion publique. Le 25 septembre, les Grecs avaient défilé en masse contre le fascisme, qui bénéficie de nombreuses complicités au cœur de l’État. Ce qui explique l’impunité dont bénéficièrent les nervis, qui ont perpétré plus de trois cents agressions racistes et autres actes de violence depuis 2011.

Ces extrémistes sont les héritiers de la dictature des colonels (1967-1974). Michaloliakos lui-même fourbit ses premières armes à la tête de l’organisation de jeunesse du parti fasciste de Papadopoulos. Aube dorée a infiltré la police, la justice, les forces armées, tente d’exercer une influence dans l’éducation, ne manque pas de soutiens dans les milieux d’affaires. Signe de l’incroyable complaisance à son endroit manifestée par la coalition au pouvoir (droite et Parti socialiste), l’épouse du chef d’Aube dorée, la députée néonazie Eleni Zaroulia, a été reconduite comme représentante de la Grèce à la commission sur l’égalité et la non-discrimination à l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe !

Par la rhétorique et les références idéologiques, les fascistes grecs ne se distinguent guère des autres composantes de l’extrême droite européenne: négationnisme, notamment à propos des chambres à gaz, que, rappelons-le, le Français Le Pen rangea parmi les «détails» de l’histoire, obsession raciste et xénophobe, anticommunisme musclé. Aube dorée appartient à la même famille que le FPÖ qui a obtenu, hier, 22% aux élections parlementaires autrichiennes. Les nazis d’Athènes sont boostés par le désespoir social et la perte de confiance à l’égard de partis politiques qui se partagent le pouvoir pour appliquer les directives de l’eurolibéralisme. Aube dorée, qui n’était qu’un groupuscule recueillant moins de 1% des suffrages en 2009, a fait une irruption au Parlement en 2012 avec la saignée sociale imposée à la Grèce par la troïka (Commission européenne, FMI et Banque centrale européenne). Une année émaillée de provocations, d’agressions contre des immigrés, dont l’une coûta la vie à un ouvrier pakistanais, de violences perpétrées contre des militants de gauche –une députée communiste frappée en plein débat télévisé et, enfin, l’assassinat d’un artiste antifasciste–, cela commençait à faire tache pour le gouvernement grec au moment où il sollicite de nouveaux crédits et où la Grèce s’apprête à présider l’Union européenne en janvier 2014.

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