Photo : Lionel Bonaventure/AFP

Tous les communistes sont invités à plancher sur la préparation de leur congrès. Reportage à Saint-Ouen.

«Changer tout ce qui doit l’être. » L’objectif, fixé à la fin août par Pierre Laurent pour le congrès extraordinaire du PCF, a rencontré de l’écho à Saint-Ouen cette semaine. Les militants communistes de la ville de Seine-Saint-Denis se sont penchés ensemble, mercredi soir, sur le questionnaire mis à leur disposition pour préparer ledit congrès. Ou plutôt pour préparer l’assemblée nationale des animateurs locaux de leur parti qui, le 18 novembre, doit en fixer le cadre.

Cibler les préocupations des militants pour mieux réfléchir

Même si la démarche n’est pas partagée par tous, « le questionnaire a au moins un mérite, c’est de nous faire débattre », avance un militant. Rapidement on entre dans le vif du sujet : « Notre projet n’est pas à la hauteur notamment face aux transformations profondes du monde du travail », estime l’un des communistes. Pour d’autres, cette question est loin d’être la priorité, même si certains regrettent le « manque de clarté » de leur formation lorsqu’elle s’adresse à la population. Et alors que les débats sur le rassemblement de la gauche ont bien occupé les derniers mois, pour beaucoup, ce soir-là, cette question est, elle aussi, secondaire. Les préoccupations des militants se concentrent en fait sur l’enjeu au cœur de la troisième partie de leur questionnaire : les « transformations » de leur parti. « La question, c’est quel parti, pour quoi faire », tranche Patrice. Les nombreux sujets soulevés par les bouleversements qui ont marqué l’année sont passé au crible. Sur le clivage gauche-droite, par exemple : « On a été systématiquement déporté sur un axe gauche-droite au fur et à mesure de notre participation aux institutions, mais il y a aussi un axe “haut-bas” celui de la lutte des classes », estime un militant. Ou encore sur le rapport citoyens-élus : « Nos élus sont utiles, mais encore faut-il le montrer », lance un autre.

Autant de réflexions qui alimenteront l’une des contributions collectives qui, en plus des questionnaires et des textes individuels, doivent nourrir les travaux de l’assemblée du 18 novembre (dont le conseil national du PCF doit ce week-end fixer l’ordre du jour). Celle-ci, outre définir le menu du congrès, devrait décider de sa date et de la méthode retenue pour sa préparation. Pour l’heure, le PCF envisage de mettre en place plusieurs « chantiers » thématiques, déclinés en plateforme numérique, et dont les conclusions pourraient aboutir à l’étape, plus classique, du ou des textes qu’imposent ses statuts.