Tribune libre de Jean Charles Adami et Paul Antoine Luciani

Qui a dit que l’élection à la présidence du Conseil de surveillance de la CCM n’avait aucun caractère politique ? L’élection du 15 juin démontre le contraire.

Le conseiller Michel Stéfani, animateur compétent et respecté de tous les débats sur les transports à l’Assemblée de Corse, secrétaire régional du parti communiste, a été écarté d’un poste de responsabilité par le vote de quatre élus « de gauche » qui lui ont préféré un autre candidat au parcours politique « atypique ». En clair, ils ont préféré un rallié de fraîche date à un allié naturel et sûr. Ils ont été accompagnés dans cette démarche (et ceci explique sans doute cela) par deux élus de droite dont le premier responsable de l’Ump de la Corse du sud.

Ce choix, visiblement concerté, n’est pas une vraie surprise. C’est plutôt la confirmation d’une analyse déjà ancienne dont on peut tirer deux enseignements :

1- La Corse n’en a pas fini avec son passé immémorial de combinaisons politiciennes et de petits arrangements sans principes. La simple alternance au pouvoir n’est pas automatiquement synonyme de modernisation démocratique.

2- Les militants du Front de gauche, communistes et non communistes, sont totalement solidaires de Michel Stéfani, seul militant ouvrier élu à l’Assemblée de Corse. Ils sauront puiser dans cette péripétie (peu glorieuse pour ceux qui l’ont fomentée et exécutée) une force nouvelle pour poursuivre dans la voie ouverte le 14 mars.

Tous les démocrates, tous ceux qui, à gauche et au-delà, veulent rompre avec les allégeances clanistes et les manipulations électoralistes, trouveront dans le Front de gauche un chemin sûr vers le progrès.

                        Ajaccio-Bastia, le 16 juin 2010 Jean Charles ADAMI Paul Antoine LUCIANI